Un camion de collection, c'est possible?

Publié le 5 avril 2025 dans Top 10 par Vincent Aubé

De nos jours, les camionnettes sont plus nombreuses que jamais. Les constructeurs ont compris que ces véhicules étaient bien plus qu’un simple outil de travail. Avec la prolifération des cabines d’équipe – et des équipements luxueux du XXIe siècle –, il n’est pas rare de voir une famille troquer le format utilitaire pour un camion pleine grandeur presque aussi confortable et beaucoup plus pratique au quotidien.

Mais, à l’opposé des quantités impressionnantes de pickups vendus aux quatre coins du continent, il existe une autre espèce de camion, celle des éditions très limitées ou impopulaires auprès du public nord-américain. Nous en avons déniché quelques-unes, ne serait-ce que pour se rappeler ces variantes plus rares, voire méconnues.

Photo: Ford

Ford F-150 Tremor 2014

Nous débutons ce tour d’horizon avec un camion récent qui, au premier coup d’œil, n’a de distinction apparente que la cabine simple et la boîte de chargement courte. Déjà, cette combinaison est assez particulière, car la praticité de ce modèle est inférieure aux autres livrées. Le but de cette version Tremor, lancée à la fin de la septième génération du Ford F-150, était de surprendre… un quart de mille à la fois.

En effet, le premier Tremor de l’histoire n’était pas destiné à une utilisation hors route comme c’est le cas aujourd’hui. Non, avec son V6 EcoBoost de 3,5 litres, son architecture à deux ou quatre roues motrices et son différentiel à glissement limité (rapport de pont 4.10:1), le Tremor était particulièrement efficace en ligne droite. Le premier Tremor était un camion de rue, c’est tout. Le public nord-américain a malheureusement boudé le modèle, probablement parce que la nouvelle génération du camion arrivait quelques mois plus tard, mais aussi parce que le son d’un V6 n’est pas aussi convaincant que celui d’un V8.

Production : environ 3 700 unités ont été assemblées.

Photo: Ford

Ford F-150 SVT Lightning 1993-1995

Si, de nos jours, l’appellation Lightning est connue du public, c’est assurément grâce au retour de ce nom dans la gamme (électrique) du constructeur de Dearborn. Les plus âgés se souviennent certainement du F-150 SVT Lightning commercialisé entre les années 1999 et 2004. Mais, il ne faudrait pas oublier la première version, celle qui n’a jamais traversé la frontière canado-américaine. Ford a en effet fait appel à sa nouvelle division SVT (pour Special Vehicles Team) pour concocter cette version haute performance de la camionnette de Série F.

Le modèle était exclusivement disponible avec deux roues motrices arrière, tandis que le moteur V8 de 5,8 litres livrait une puissance de 240 chevaux et un couple de 340 lb-pi. La boîte de vitesses automatique comptait quatre rapports seulement. Muni d’une suspension abaissée, de meilleurs freins et de jantes de 17 pouces, le camion se débrouillait mieux qu’une variante régulière… en conduite dynamique bien sûr.

Production : 11 563 unités.

Photo: RM Sotheby's

Ford SkyRanger 1991

Voici sans aucun doute le camion le plus rare de cette liste. D’ailleurs, l’assemblage final était confié à la firme ASC (pour American Sunroof Corporation) qui, en 1991, en a produit 17 copies. C’est tout!

Le projet prenait vie à partir d’une livrée XLT munie du moteur V6 de 4 litres avec la boîte manuelle à cinq rapports, ou l’automatique en option. Le toit amovible devait être replié ou remis en place de manière manuelle. Compte tenu du manque de support – le toit n’était plus là après tout –, le SkyRanger profitait de renforts pour rigidifier la caisse. De nos jours, il s’agit probablement d’un des camions Ford les plus recherchés des collectionneurs.

Production : 17 unités.

Photo: Lincoln

Lincoln Blackwood 2002-2003

Avec la popularité grandissante des VUS de luxe à la fin des années 90, Lincoln a cru bon d’étendre l’exercice à une camionnette pleine grandeur. Après tout, le Navigator de Lincoln était déjà basé sur le même châssis que le F-150 de Ford. Dévoilé au Salon de l’auto de Détroit en 1999, le véhicule a reçu une réponse positive des amateurs, mais lorsque le véhicule a finalement été lancé, le public s’est montré plus discret, au grand désarroi des stratèges de la marque.

Le Blackwood est le plus rare des camions Lincoln – le constructeur est revenu à la charge avec le Mark LT quelques années plus tard avec un peu plus de succès –, lui dont la production s’est arrêtée à 3 356 unités. Le modèle était exclusivement à deux roues motrices, sa suspension arrière était à ressorts pneumatiques pour améliorer le confort et la boîte de chargement se distinguait par sa finition similibois sur les flancs. Qui plus est, le couvercle de cette boîte était automatisé.

Production : 3 356 unités.

Photo: Jeep

Jeep J10 Honcho 1976-1983

La marque Jeep, alors la propriété du constructeur américain AMC, voulait concurrencer les pickups (conçus pour les loisirs) des autres marques américaines. C’est de cette idée qu’est né le J10 Honcho. Voilà qui expliquait les graphismes plus colorés des variantes Honcho. Le terme « honcho » signifie patron ou leader en espagnol.

En plus de la carrosserie spéciale, le J10 Honcho venait avec des jantes de 15 pouces de diamètre enveloppées de pneus aux lettres blanches. C’était la mode à l’époque. Les contours d’ailes étaient également élargis. Sous le capot, les deux V8 et le 6 cylindres en ligne étaient offerts. La variante la plus rare de la lignée Honcho était la Sportside avec sa boîte de chargement plus étroite à l’arrière.

Production : les chiffres exacts de cette variante Sportside ne sont pas connus, mais quelques sources affirment que la production n’a pas dépassé le cap des 1 500 unités.

Photo: Chevrolet

Chevrolet C/K 1500 454 SS 1990-1993

Un peu avant l’arrivée du premier Ford F-150 Lightning, Chevrolet a proposé sa propre interprétation d’un camion conçu pour la performance. La recette était simple : prendre un châssis de camionnette C/K à boîte courte et cabine simple et lui boulonner un moteur V8 atmosphérique de 7,4 litres de cylindrée (ou 454 pouces cubes).

La première année-modèle du camion SS pouvait compter sur une puissance de 230 chevaux et un couple de 385 lb-pi. Le bloc était accouplé à une boîte automatique à 3 rapports. Les trois années suivantes, la puissance est passée à 255 chevaux, et le couple, à 405 lb-pi, tandis que la boîte de vitesses automatique comptait un rapport de plus.

La suspension était équipée d’amortisseurs plus robustes, de ressorts raffermis, d’une direction plus directe et de jantes de 15 pouces (1990) ou 16 pouces (1991-93).

Production : 25 240 unités.

Photo: 73-87.com

Chevrolet C/K 1500 Édition Olympique 1976

Cette édition spécialement conçue pour commémorer les Jeux olympiques de Montréal célèbre ses cinquante ans d’existence. Il s’agit sans aucun doute de l’une des versions les plus rares de la série des camionnettes pleine grandeur de General Motors, puisque le modèle n’a été vendu qu’au nord du 49e parallèle.

Contrairement à quelques-uns des camions présentés au sein de cette liste, l’édition olympique se voulait exclusivement esthétique. Les Chevrolet et GMC arboraient cette coloration deux tons rouge et blanc, mais avec des thèmes différents pour les distinguer. En plus des anneaux olympiques sur les flancs, c’est assurément le rappel de l’écusson olympique au bout du capot qui ajoutait une touche unique à ces camions.

Production : quelques milliers (nombre exact inconnu).

Photo: Chevrolet

Chevrolet S-10 Électrique 1997-1998

Si vous croyez que la propulsion électrique n’a été promue qu’au XXIe siècle, détrompez-vous. L’état de la Californie a joué le rôle de pionnier dans ce dossier, obligeant les constructeurs à produire des véhicules zéro émission durant la dernière décennie du XXe siècle.

General Motors a tout d’abord marqué l’histoire avec l’EV1, mais l’empire ne s’est pas arrêté là. En reprenant la même technologie que dans la petite voiture urbaine, les ingénieurs affectés au projet n’avaient qu’à intégrer celle-ci à bord du petit camion. Sans surprise, le véhicule de taille compacte a surtout été vendu à des entreprises et des flottes commerciales.

Le camion était livrable avec deux options de batteries : une de type plomb-acide d’une capacité de 16,2 kWh en 1997 et une de type nickel-métal hydrure(NiMH) d’une capacité de 29 kWh en 1998.  La première offrait une autonomie estimée à 72 km, tandis que la deuxième doublait la distance à 145 km.

Production : 492 unités.

Photo: Subaru

Subaru BAJA 2002-2006

Le petit constructeur nippon n’est pas reconnu pour ses camionnettes, mais ça ne l’a pas empêché de tenter sa chance dans le créneau des modèles de loisir avec le BRAT (pour Bi-drive Recreational All-terrain Transporter) vers la fin des années 70. Le très petit camion reposait sur la plateforme des berlines de la marque, ce qui explique pourquoi il était équipé d’un rouage intégral. L’élément le plus inusité avec ce modèle, c’était la deuxième rangée de sièges positionnée vers l’arrière du véhicule et à l’extérieur. Toutefois, le BRAT n’est pas le camion le plus rare de l’histoire de Subaru.

En effet, les plus jeunes se rappellent peut-être davantage de la deuxième tentative avec le BAJA, atterri en 2002. Le camion qui reprenait le squelette de la familiale Outback, mais avec une boîte de chargement derrière. Les exemplaires les plus désirables de la lignée sont incontestablement les livrées munies du moteur turbo et de la boîte manuelle.

Production : moins de 40 000.

Photo: Dodge

Dodge Adventurer Lil’Express 1978-1979

Considéré par plusieurs comme l’instigateur du mouvement des camionnettes haute performance, le Dodge Lil-Red Express a été commercialisé pendant deux années seulement. Il était vendu à un moment de l’histoire où les règles en matière d’émissions polluantes affectaient bon nombre de véhicules en Amérique du Nord. Autrement dit, les mécaniques de la fin des années 70 n’étaient pas très puissantes.

Or, le constructeur Dodge a trouvé une manière d’injecter une dose d’adrénaline à l’une de ses camionnettes. Puisque le poids d’une variante à cabine simple était inférieur à la limite de 6 000 lb, le véhicule n’avait pas besoin d’être équipé d’un convertisseur catalytique. En 1978, la puissance du V8 de 5,9 litres (360 pouces cubes) livrait une puissance de 225 chevaux et un couple de 295 lb-pi. Avec un temps estimé à 6,7 secondes pour atteindre 96 km/h, le Dodge Lil’Express était plus rapide à l’accélération qu’une Ferrari 308 de l’époque!

Production : 7 306 unités.

Photo: Dodge

Dodge Dakota décapotable 1989-1991

Restons dans le giron de Dodge qui, au cours des années 80, s’est immiscé dans le créneau des camionnettes de taille intermédiaire avec le Dakota, un nom qui revient souvent dans les rumeurs d’un retour sur le marché ou même dans l’arène électrique.

Or, au milieu de la production de la première génération du modèle, le constructeur a confié quelques unités de son pickup à Carroll Shelby. Et le préparateur qui ne s’est pas gêné pour transformer le petit camion en hot rod moderne avec son moteur V8 de 5,2 litres de cylindrée. Environ 1 500 copies du bolide ont été assemblées, ce qui garantit son statut de véhicule de collection.

De son côté, la variante décapotable, assemblée dans l’usine de Dodge, nous apparaît comme plus intrigante, surtout les huit exemplaires (!) produits pour l’année-modèle 1991, la dernière de la série.

Production : 3 759 unités.

Photo: GMC

GMC Caballero 1978-1987

Les amateurs de camionnettes connaissent probablement le Chevrolet El Camino et son rival direct, le Ford Ranchero. Ces deux modèles de voitures-camions ont fait leur apparition à la fin des années 50, mais il ne faudrait surtout pas oublier le cousin plus rare du modèle Chevrolet.

Le Caballero a même été précédé du GMC Sprint, mais nous préférons la variante rebaptisée pour les années 70-80, basée sur la même plateforme que les berlines intermédiaires (Chevrolet Malibu, Pontiac Bonneville, etc.) du géant américain.

La plus rare de cette série est sans contredit le GMC Caballero Diablo, l’équivalent GMC du Chevrolet El Camino SS.

Production : 42 692 unités.

Photo: GMC

GMC Syclone 1991

Un peu dans la même veine que les versions haute performance du tandem El Camino/Caballero ou même du Dodge Lil’Express, le GMC Syclone a été conçu pour battre les meilleures voitures sport de son époque...en ligne droite. Pour les collectionneurs de pickups très rares, l’édition Marlboro, assemblée à dix exemplaires seulement, est un must. Le camion avait même droit à un toit en « T ».

La production était confiée à la firme PAS (pour Production Automotive Series) qui s’occupait de transformer le petit camion en monstre d’accélération. Le moteur V6 de 4,3 litres de cylindrée livrait une puissance de 280 chevaux et un couple de 350 lb-pi, le tout relié à une boîte automatique envoyant la puissance aux quatre roues.

Le constructeur a même étendu l’idée au GMC Typhoon, un utilitaire basé sur le même squelette que le camion de taille compacte.

Production : 2 998 unités.

Photo: Mazda

Mazda REPU 1974-1977

Nous terminons cet aperçu du monde merveilleux de la camionnette de collection avec le seul modèle au monde à avoir reçu une motorisation de type Wankel sous le capot. Mazda, un pionnier du moteur rotatif, a cru bon d’intégrer un bloc d’une cylindrée de 1,3 litre de cylindrée sous le capot de son REPU (pour Rotary Engine Pick-Up), mais le petit moulin consommait beaucoup d’essence. Le REPU se distinguait par sa devanture exclusive, ses ailes bombées et son habitacle unique.

Production : un peu plus de 15 000 unités.

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