Nissan LEAF - Feuille de présence
La Nissan Feuille… pardon, Leaf revient cette année pour boucher un trou dans la gamme du constructeur nippon. Fruit de la volonté de Carlos Ghosn, à un moment où il ne voyageait pas encore à l’intérieur d’une malle, la première Leaf est apparue en 2010 (2012 au Canada). À l’époque, elle fait figure de pionnière, les autos électriques étant alors une pure curiosité. La seconde génération a été présentée pour le millésime 2018, il y a maintenant 8 ans. Huit ans de présence sur le marché, c’est déjà conséquent pour un modèle à moteur thermique mais, à la vitesse où évoluent les technologies, c’est une éternité pour une voiture électrique. La force de la Leaf, c’est d’avoir démocratisé l’automobile électrique sans trop de compromis.
Feuille d’érable
La Leaf deuxième du nom a, en proportion, été plus populaire au Canada que dans bien d’autres pays. Et c’est encore plus vrai au Québec, où la Leaf a régulièrement réalisé près de la moitié de ses ventes au pays et jusqu’à 62% en 2023. Il n’y pas si longtemps, l’un des avantages du modèle apparaissait lorsque l’on sortait la feuille de calcul : son prix. La version de base est proposée à moins de 45 000 $ avant les rabais. Mais pour cette somme, vous obtenez une batterie de seulement 40 kWh, bonne pour une autonomie de 240 km. Pour un peu plus de 50 000 $, vous passez à 60 kWh et 341 km d’autonomie. C’est pas mal, toutefois, beaucoup de rivales plus modernes font bien mieux (dont les Kia Niro EV, Hyundai Kona électrique et Chevrolet Equinox EV) pour des tarifs à peine plus élevés. Et à ce niveau de prix, il y a aussi la concurrence interne de l’Ariya.
Et puis, il faudra faire avec un port de recharge ChaDeMo. Il s’agit d’un standard japonais de moins en moins utilisé dans les bornes de recharge alors que les CCS Combo et NACS (pour North American Charging Standard, développé par Tesla) se généralisent. Si vous vous éloignez de chez vous, la recharge peut parfois devenir problématique (voir notre comparatif des électriques en début de livre). Depuis le retrait du catalogue de la SL Plus, en 2024, les deux versions restantes, SV et SV Plus, ne se distinguent que par leur fiche technique. Au niveau de l’équipement, c’est bonnet blanc et blanc bonnet : siège conducteur à réglages électriques, sièges avant et arrière chauffants, chaîne audio à 6 haut-parleurs, quatre ports USB et Apple CarPlay. En termes de connectivité ou d’infodivertissement avec un écran de 8 pouces, la Leaf n’est manifestement plus à la feuille… pardon, à la page.
Au quotidien, la voiture s’avère agréable à vivre. Les sièges sont confortables et la tenue de route tout en souplesse ne requerra pas de feuille de soin pour votre dos, même sur nos si jolies chaussées. Le système e-Pedal, qui permet d’accélérer et de ralentir uniquement avec l’accélérateur, fonctionne très bien en ville. Par contre, la direction est légère et s’avère peu communicative. Quant au volume de chargement, il est excellent avec les sièges arrière relevés mais lorsque ceux-ci sont baissés, la Leaf doit s’incliner devant des VUS concurrents. Et justement, en parlant de VUS…
Feuille de route
La troisième génération de Leaf devrait être présentée au courant de l'année 2025. Peu d’informations ont été dévoilées mais il semblerait qu’elle connaîtra un changement profond en devenant, sans surprise, un VUS. Les ingénieurs ne partiront pas d’une feuille blanche : le véhicule devrait reposer sur la plate-forme CMF-EV utilisée par l’Ariya tandis que ses lignes reprendraient celles du concept Chill-Out de 2021. L’Ariya fournirait également sa planche de bord. On n’en sait pas davantage, cependant, la technologie de batteries plus récente devrait permettre d’augmenter significativement l’autonomie. Feuille...ton à suivre!
Feu vert
- Véhicule éprouvé
- Tarifs encore intéressants
- Confort général
Feu rouge
- Capacités de la batterie dépassées
- Autonomie un peu juste
- Technologies embarquées démodées
