Volvo S60/V60 - Compromises
Souvent qualifiées « d’alternatives », les Volvo S60/V60 ont souvent été les laissées pour compte de leurs segments. Trop conservatrices et épurées comparativement aux populaires voitures allemandes, elles en offrent souvent moins sur le plan dynamique. En revanche, elles possèdent des caractéristiques techniques innovantes en plus d’être des voitures confortables.
Hélas, le constructeur suédois sous l’égide du géant chinois Geely a récemment signalé que 2025 serait la dernière année de commercialisation de la berline S60 en Amérique du Nord. La familiale V60 devrait inévitablement connaître le même sort à terme.
Des motorisations aux extrêmes
Sous le capot, Volvo simplifie les options mécaniques. Pour 2025, la S60 ne conserve que la motorisation hybride rechargeable (T8) et abandonne la B5 de base. Désormais, seule la V60 Cross Country offre le moteur B5. Celui-ci fait appel à un 4 cylindres de 2 litres turbocompressé, couplé à une boîte automatique à 8 rapports qui envoie la puissance aux quatre roues. Il bénéficie en outre de l’hybridation légère en 48 volts pour développer 247 chevaux. Disons-le, c’est une puissance modeste étant donné le poids de l’engin.
Les performances s’améliorent nettement avec la motorisation T8, disponible dans la S60 et la V60 Polestar Engineered. Elle gagne un moteur électrique de 143 chevaux (pour une puissance combinée de 455 chevaux) et une batterie de 18,8 kWh qui lui confère une autonomie de 64 km. Il s’agit d’une option intéressante pour le conducteur en quête d’efficacité maximale sur de courtes distances. La V60 Polestar Engineered se distingue par son châssis révisé comprenant des amortisseurs avec soupape à deux voies fournis par Öhlins, des ressorts spécifiques Polestar et des freins Brembo.
Quant à la version Cross Country, un classique de la gamme Volvo, elle tente de se rapprocher des VUS avec une garde au sol rehaussée de 59 mm et une capacité de remorquage de 2 000 lb. Dommage qu’elle ne puisse pas profiter de la motorisation T8.
Un habitacle classique
Les S60 et V60, qui reposent sur la plateforme SPA, ont été présentées en 2019. L’habitacle était alors jugé intemporel et avant-gardiste. S’il n’a subi que peu de changements depuis, force est d’admettre qu’il a très bien vieilli, tant sur le plan du style que de la qualité des matériaux. Et puis, il y a toujours l’exceptionnel confort des sièges, un point fort de la marque depuis des décennies. L’écran du système d’infodivertissement utilise un système d’exploitation Android avec une interface minimaliste (un peu trop parfois), dont les commandes de ventilation sont inutilement complexes.
Il faut souligner que la V60 traditionnelle s’avère comme une bonne, voire meilleure, solution de rechange aux utilitaires sport. Avec 648 litres d’espace de chargement derrière la seconde rangée et 1 431 litres avec la banquette rabattue, elle est non seulement plus spacieuse à cet égard que le XC60, mais elle est aussi plus facile d’utilisation grâce à un seuil de coffre abaissé.
Trois niveaux de finitions sont proposés sur les S60 et V60 Cross Country : Core, Plus et Ultra. Pour jouir d’équipements tels que les sièges arrière et le volant chauffants ainsi que le système audio Harman Kardon à 14 haut-parleurs et 600 watts, il faut piocher dans le catalogue d’options ou sélectionner l’Ultra. Cette dernière est la seule à offrir l’affichage tête haute et de meilleurs sièges (coussins latéraux électriques, ventilation et support lombaire à 4 réglages électriques). La différence de prix par rapport à la Core est importante mais semble justifiée. Les options sont limitées et à des tarifs raisonnables. Quant à la V60 Polestar Engineered, elle fait payer un peu cher les améliorations apportées au châssis.
Feu vert
- Habitabilité qui rivalise aisément avec un VUS (V60)
- Performances de haut niveau (T8)
- Autonomie et efficacité intéressantes (T8)
Feu rouge
- Puissance juste avec la motorisation B5
- Modèle V60 Polestar Engineered au roulement ferme
- Commandes de ventilation perfectibles
