Jaguar XF - Que reste-t-il de nos amours?
Que reste-t-il de ces beaux jours où les berlines Jaguar enivraient les sens tant par leurs cuirs fins et leurs boiseries de qualité que par leur tenue de route enthousiasmante? Aujourd’hui, le vénérable constructeur anglais ne doit sa survie qu’à la santé de Land Rover car les ventes de la marque ont été divisées par près de trois à travers le monde entre 2017 et 2023.
Et pourtant, ça partait bien. Présentée en 2008, la première génération de XF se voulait la Jaguar du renouveau. Les lignes élégantes, signées par Ian Callum, sortaient la berline Jaguar d’un conservatisme forcené (souvenez-vous de la S-Type qui était une réinterprétation moderne des illustres Mark II) et annonçaient le début d’une nouvelle ère pour la marque. La gamme des moteurs comprenait principalement des V8 et la XF pouvait même aller marcher sur les plates-bandes de la BMW M5 avec une variante XFR-S de 542 chevaux. Et puis, avec la deuxième génération de 2016, on a commencé à se poser des questions. Le constructeur semblait revenu dans ses vieux travers tant l’évolution de style était timide. Les V8 avaient cédé leur place à des V6. La XF deuxième du nom apparaissait comme une alternative moins pertinente. Et puis, les 4 cylindres ont remplacé les V6. Et puis, la gamme s’est réduite à peau de chagrin. Et puis les ventes canadiennes ont dévissé de 91% entre 2016 et 2023. Et voilà où nous en sommes aujourd’hui…
Que reste-t-il de la gamme?
Une carrosserie, un moteur, une finition. Au moins, vous n’aurez pas de migraine à configurer votre XF. Seule une berline est disponible en Amérique du Nord tandis que d’autres marchés ont droit à une chic familiale. Le bloc retenu est un 4 cylindres 2 litres turbo qui développe 296 chevaux (un choix étonnant puisqu’il existe des 6 cylindres dans la famille de moteurs Ingenium). Il est couplé à une boîte automatique à 8 rapports fournie par ZF et à un rouage intégral.
La finition R-Dynamic SE comprend des roues de 19 pouces, un toit panoramique coulissant, l’intérieur en cuir, une chaîne audio Meridian à 12 haut-parleurs de 400 watts ainsi que des rétroviseurs, sièges avant et volant chauffants. L’écran central tactile de 11,4 pouces abrite le système d’exploitation maison Pivi Pro ainsi qu’Apple CarPlay et Android Auto. Le conducteur bénéficie d’un écran d’instrumentation de 12,3 pouces depuis 2021. Le choix des options est limité avec l’ensemble Dynamique (suspension adaptative), l’ensemble Systèmes intelligents (rétroviseur central numérique et affichage tête haute) ou le pare-brise chauffant pour ne citer que les plus intéressantes. Voilà, la présentation est faite…
Comme d’habitude chez Jaguar, la XF parvient à faire preuve d’une excellente tenue de route tout en préservant un confort de haut niveau alors que la direction est plutôt communicative. L’habitabilité s’avère satisfaisante tant aux places avant qu’à l’arrière et, contrairement à la majorité de ses concurrentes, elle offre une banquette rabattable qui permet de quasiment tripler le volume de chargement.
Que reste-t-il à Jaguar?
La production de tous les véhicules à essence est prévue pour être arrêtée en cours d’année 2024. Ensuite, les concessionnaires vivront sur les stocks restants en attendant de nouveaux modèles 100% électriques, basés sur la plate-forme JEA (Jaguar Electric Architecture). Le premier d’entre eux sera une GT 4 portes qui devrait concurrencer la Porsche Taycan. Elle devrait être dévoilée d’ici la fin de 2024 et il se dit qu’il s’agira de la Jaguar de route la plus puissante de l’histoire du constructeur (donc plus de 567 chevaux). Les modèles suivants arriveront en 2025 et 2026. Après les errements des dernières années (on pense au projet de Jaguar XJ électrique annulé à la dernière minute en 2021), on espère qu’il n’y aura pas d’autres mauvaises surprises.
Feu vert
- Lignes élégantes
- Intérieur joliment fini
- Compromis tenue de route/confort
Feu rouge
- Gamme inexistante
- L’âge commence à se voir
- Fiabilité encore délicate, faible valeur de revente
