Jaguar E-PACE - Oublié… dès sa sortie

Mesdames et Messieurs, sortez le champagne! Nous allons célébrer la progression des ventes du Jaguar E-Pace de 83,3% en 2023 au Canada. Ah pardon… Attendez… On m’annonce qu’en fait elles sont passées de 12 à 22 exemplaires (dont seulement 2 au Québec) et que le modèle est bon dernier du segment des VUS sous-compacts de luxe. Bon, finalement, on va remettre la bouteille au frais…

Remarquez, le petit utilitaire de Jaguar n’a jamais mis le feu au marché. Sa meilleure année remonte à 2018 avec 574 exemplaires au Canada et 85 au Québec. Après, ça a été une spirale infernale… jusqu’au rebond inespéré (et inattendu) de 2023.

Où est le choix?

Introduit au millésime 2018, le E-Pace partage sa plate-forme PTA (Premium Transverse Architecture) avec le Range Rover Evoque et le Discovery Sport. Les lignes signées Ian Callum reprennent les thématiques développées sur l’élégant F-Pace. Cependant, elles fonctionnent moins bien ici. Le E-Pace donne l’impression d’être trop haut pour sa longueur, spécialement avec les roues de 21 pouces optionnelles. Il n’est pas non plus un poids plume mais offre un avantage que d’autres dans la catégorie n’ont pas : il peut remorquer jusqu’à 4 000 lb (en même temps, est-ce qu’on achète un VUS sous-compact de luxe pour remorquer?).

Depuis la suppression de la motorisation de 296 chevaux en 2023, la gamme est réduite à sa plus simple expression. Une seule version subsiste, la R-Dynamic SE P250, équipée du 2 litres Ingenium turbo de 246 chevaux. Le niveau de puissance est acceptable mais la consommation reste un peu plus élevée que certains de ses concurrents. Et il n’y a pas de variante hybride pour venir compenser (elle existe pourtant en Europe). La boîte automatique à 9 rapports fournie par ZF fait un bon travail mais marque parfois un temps d’hésitation.

Sur la route, le E-Pace fait honneur à la marque en combinant agréablement tenue de route efficace et confort. Ceci est particulièrement vrai avec la suspension adaptative optionnelle. Ce système analyse en permanence la position de l’accélérateur, de la direction (500 fois par seconde) et de la pédale de frein. Des capteurs de hauteur mesurent le mouvement vertical de la carrosserie, le roulis et le tangage 100 fois par seconde. Le logiciel ajuste ensuite la rigidité des amortisseurs.

Dans la moyenne, sans plus

Le E-Pace vient relativement bien équipé de série : toit panoramique fixe, hayon à commande électrique, volant chauffant, sièges sport en cuir chauffants (réglage électrique en 12 directions côté conducteur, 10 côté passager), écran tactile de 11,4 pouces (avec le système d’exploitation Pivi Pro et l’intégration Apple CarPlay et Android Auto) et une chaîne audio Meridian. La liste des options est très limitée : hayon à commande gestuelle, caméra périphérique 3D et chaîne Meridian de 650 watts à 14 haut-parleurs parmi les plus intéressantes.

L’intérieur fait appel à des matériaux de qualité et s’avère chaleureux, dans la bonne tradition anglaise (un point à mettre en avant face à la traditionnelle austérité allemande). Il est accueillant… sauf pour des adultes aux places arrière. Quant au coffre, il fournit un bon volume de chargement, toutefois quelques concurrents font mieux.

Le tarif du E-Pace n’est pas particulièrement concurrentiel non plus. Enfin, rappelons que Jaguar se retrouve encore régulièrement dans les fins fonds des classements de fiabilité. Dommage. La marque s’est engagée dans un avenir tout électrique, cependant, cela fait des années que l’on attend de nouveaux modèles. Pendant ce temps, elle part tranquillement à la dérive sur notre marché jusqu’au point où l’on peut se demander si elle va survivre. Finalement, ce n’était pas le moment de sortir la bouteille du réfrigérateur…

Feu vert

• Design élégant
• Habitacle chaleureux
• Tenue de route

Feu rouge

• Dépréciation importante, fiabilité encore aléatoire
• Places arrière réduites
• Pas d’électrification