Genesis G70 - Du talent au mauvais moment

Publié le 1er janvier 2025 dans 2025 par Antoine Joubert

Loin d’atteindre les ventes de la BMW de Série 3, qui demeure la plus populaire des berlines sport de luxe, la G70 a tout de même réussi à éclipser des modèles aussi établis que l’Acura TLX, la Volvo S60 et l’Infiniti Q50 (qui a fait ses adieux à la fin de l'année 2024). C’est un millier d’unités de G70 qui a été écoulé à travers le pays l’an dernier, alors que la popularité de ce segment bat de l’aile. Et il est clair que si plus d’acheteurs enlevaient leurs œillères, cette talentueuse voiture coréenne gravirait encore plus rapidement les échelons.

Malheureusement, la clientèle canadienne attirée vers ce genre de voitures est de moins en moins présente. Une conséquence de la multiplication des VUS, mais aussi de modèles électriques comme la BMW i4, la Tesla Model 3 et la Polestar 2, qui viennent arracher de précieuses ventes aux berlines à moteur thermique.

Radieuse

Partiellement remodelée l’an dernier, la G70 arbore des lignes intéressantes. Elles sont différentes de celles des berlines allemandes, plus modernes que celles des Alfa Romeo Giulia et Volvo S60 et plus fortes en caractère que l’Acura TLX. Les retouches apportées à la calandre, aux ailes et au pare-chocs arrière en 2024 améliorent cette image de prestige si chère à Genesis, qui s’inspire clairement des produits Bentley.

À bord, et bien que la finition soit impeccable, on constate cependant quelques petites rides. Rien de dramatique, certes, mais il est clair qu’une instrumentation analogique traditionnelle, ça ne fait pas très 2025! Cela dit, la disposition des divers éléments est irréprochable, tout comme la présentation générale, résultat d’un heureux mariage de teintes originales et de matériaux de haute couture. Soyez toutefois averti, cette berline n’est pas très spacieuse et favorise d’abord l’espace et le confort des occupants avant. Le coffre est donc étroit, tout comme le dégagement aux jambes et à la tête pour les passagers arrière. Considérez cette berline comme une auto sport et non pas comme une rivale des berlines plus classiques, façon Lexus ES.

Diamant mécanique

Derrière la calandre se trouve un magnifique V6 biturbo qui se rapproche de près des plus belles mécaniques du segment que sont notamment les 6 cylindres d’Acura, d’Audi et de BMW. C’est un moteur souple, nerveux et engageant, qui permet d’obtenir un agrément de conduite exceptionnel. On ne lui reproche qu’une réactivité tardive à l’accélérateur, ce qui est aussi valable pour le 4 cylindres turbo de 2,5 litres, arrivé en 2024 en remplacement du 2 litres. Il s'agit d'une mécanique proposant cette fois des accélérations plus linéaires et des performances relevées, mais qui ne donne pas nécessairement l’impression de délivrer la puissance promise. Est-ce que 300 chevaux coréens vaudraient 260 chevaux allemands? Peut-être…

Toujours est-il que même le 4 cylindres vous procurera de belles sensations de conduite, avec la satisfaction de conduire une berline agile, raffinée et incroyablement maniable. Il n’y a qu’en prenant le volant d’une déclinaison américaine à propulsion que vous trouverez à redire sur nos versions à rouage intégral, un tantinet plus lourdes et moins incisives. Ce rouage intégral se fera toutefois apprécier l’hiver venu, parce qu’il favorise la propulsion pour de meilleures sensations de conduite. D’ailleurs, sachez que toutes les G70 héritent maintenant de pneus asymétriques de 19 pouces (donc plus larges à l’arrière) afin de maximiser les performances routières. Or, il sera sage l’hiver venu de réduire la taille des roues à 18 pouces, histoire de gagner en confort et de minimiser les risques d’exploser une jante dans un nid de poule!

Feu vert

Feu rouge

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