Infiniti QX60 - Soutenir une marque

Publié le 1er janvier 2025 dans 2025 par Nicolas Tardif

Depuis plusieurs années, Infiniti traverse une période difficile. Bien que la division luxueuse de Nissan multiplie les tentatives de relance, elle peine à retrouver son image d’antan, articulée autour de véhicules sportifs et dynamiques comme la G35 et le FX. Aujourd’hui, le QX60 assure près de la moitié des ventes du constructeur. Pourtant, il s’agit essentiellement d’un Nissan Pathfinder endimanché. Le moins Infiniti des Infiniti est aussi le plus populaire…

Il y a fort à parier que plusieurs acheteurs se procurent cet utilitaire pour ses qualités rationnelles, sans égard au logo apposé sur sa calandre. En effet, le QX60 ne correspond pas vraiment à l’image que sa marque souhaite renvoyer. Dans un avenir rapproché, elle revitalisera sa gamme en renouvelant le QX80, en amorçant un virage électrique et en lançant le QX65. Ce dernier s’inspirera du FX, un multisegment à cinq places qui avait laissé une forte impression dans les années 2000. Entre-temps, le QX60 fait patienter la clientèle. Vaut-il le détour?

Un Nissan Pathfinder Prime

Pour concevoir son VUS, Infiniti a repris la plate-forme et la mécanique du Nissan Pathfinder. Loin de constituer un crime, ce partage de composants a permis au modèle d’accomplir un bond de géant lors de sa refonte en 2022. Son apparence costaude rompt avec les traits arrondis de l’ancienne génération qui ressemblait à une fourgonnette déguisée. Dans l’habitacle, le décor chaleureux et les matériaux souples se démarquent du Nissan. Un autre élément différenciateur de l’Infiniti est la présence de touches haptiques sur la planche de bord, au lieu des commandes physiques traditionnelles. Hélas, ces touches sont trop nombreuses et trop peu réactives.

Au chapitre de la qualité d’assemblage, le QX60 peine à masquer ses origines prolétaires. Dans notre modèle d’essai, le toit ouvrant provoquait des craquements, tandis que les fauteuils installés à la deuxième rangée bringuebalaient sur les chaussées raboteuses. À la troisième rangée, l’espace n’abonde pas mais c’est le lot de bien de ces VUS. Terminons enfin avec le système multimédia, que l’on préfère nettement à la disposition à deux écrans des Q50 et QX50!

Un moteur qui a du VQ

Sous le capot, on retrouve le sempiternel VQ35. Ce V6 de 3,5 litres, qui n’a pas connu d’évolutions majeures depuis vingt ans, trahit son âge par sa consommation d’essence (du super) un peu forte et sa courbe de puissance peu linéaire. Il montre une certaine allégresse en accélération vive, mais comme il y a peu de raisons d’amener un tel véhicule au rupteur, on remarquera surtout son tempérament moins onctueux à bas régime que les mécaniques récentes. Les accélérations urbaines pourraient gagner en fluidité, tout comme le fonctionnement de la boîte automatique, parfois saccadé. En clair, ce groupe motopropulseur figure dans la moyenne. Au moins, il s’avérera fiable et durable.

Sur la route, l’expérience n’a évidemment rien d’inoubliable. Inutile de vous entretenir sur la suspension molle, les transferts de masse importants et le sous-virage prématuré. Ces détails sont anodins pour les acheteurs qui apprécieront le confort exemplaire, les sièges bien dessinés et l’insonorisation soignée. De ce point de vue, c’est réussi. Cependant, les oreilles attentives percevront quelques sifflements et bruits de route.

À vrai dire, le QX60 satisfait les attentes d’un véhicule de son format et de son rang. La clientèle ciblée profitera de la douceur de roulement et du rapport équipement/prix avantageux. Toutefois, il ne supplante pas vraiment des VUS intermédiaires moins chers et aussi bien équipés. Il suffit de penser aux Hyundai Palisade et Mazda CX-90, qui brouillent la frontière entre les produits généralistes et de luxe.

Feu vert

Feu rouge

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