Jeep Grand Cherokee - Grand, cher aussi
Hormis l’emblématique Wrangler, le Grand Cherokee est le modèle le plus populaire de Jeep. Mais ses ventes n’ont pas cessé de baisser depuis l’arrivée de la nouvelle génération pour le millésime 2022. La compagnie le voit comme un VUS intermédiaire haut de gamme et a fixé les prix en conséquence… sauf que les clients ne sont pas dupes. Pourquoi payer aussi cher pour un véhicule qui n’a pas le raffinement des vrais VUS de luxe et dont les problèmes de qualité et de fiabilité ne semblent jamais se régler?
Jeep a réagi vers la fin de 2023 et en 2024 avec de généreux rabais du manufacturier et en ajustant les prix dans certains cas, comme pour le Grand Cherokee 4xe hybride rechargeable qui a, du même coup, pu se qualifier pour des subventions gouvernementales. Néanmoins, il reste encore beaucoup à faire pour améliorer l’offre du produit.
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Une mise à jour de milieu de génération est justement attendue pour 2025. Hélas, rien d’officiel n’avait été partagé au moment de mettre sous presse. Tout indique que Jeep en profitera pour actualiser le design et revoir l’équipement, mais les plus gros changements risquent de se trouver sous le capot. Si le V6 disparaît au profit d’un 4 cylindres turbocompressé, ce sera un peu dommage bien que compréhensible. Quant au V8 disponible avec le Grand Cherokee L à empattement allongé, sa mort est écrite dans le ciel depuis un bon bout de temps et il faut espérer que le 6 cylindres en ligne biturbo Hurricane viendra le remplacer.
Prestance et espace, mais…
Pas de doute, les Grand Cherokee paraissent distingués avec leur combinaison de muscle et d’élégance, surtout lorsqu’ils sont chaussés de leurs plus belles et plus grandes jantes (au détriment du confort de roulement) et coiffés d’un toit noir contrastant. À bord, la visibilité est très bonne dans toutes les directions (bons points pour le rétroviseur numérique optionnel), l’insonorisation enchante, les deux premières rangées sont spacieuses à souhait et le coffre du modèle à cinq places l’est tout autant, ce qui favorise de jolies aventures en famille.
Vous êtes prêt pour les reproches? Les sièges manquent de souplesse et de soutien latéral en général, bien que certaines versions nous le fassent oublier avec leurs multiples réglages et leur fonction de massage. Le décor est complexe, voire surchargé, incluant parfois une orgie d’écrans dont on pourrait se passer et des boutons physiques mal positionnés, comme à la gauche du volant. Les plastiques durs ici et là ainsi que les surfaces au fini noir lustré qui se salissent et s’abiment aisément déçoivent.
Or, la principale source d’irritation de ces Jeep est sans doute la qualité d’assemblage. Au cours d’un seul et même essai d’un dispendieux modèle 4xe Overland n’ayant pas 15 000 km au compteur, le volet de recharge se fermait mal, divers craquements et grincements se faisaient entendre (notamment la planche de bord et la banquette), mais le comble est l’eau qui s’est mise à couler du toit au lendemain d’une averse par on ne sait quel défaut du toit panoramique. Misère!
Un ouragan à l’horizon
Au fil des ans, le V6 de 3,6 litres a su rendre service et ne pas coûter trop cher à ses propriétaires, mais il se fait vieux, c’est certain. Peu de gens s’ennuieront du puissant, mais assoiffé, V8 une fois relégué aux oubliettes, à la condition que Jeep s’empresse d’amener son 6 cylindres Hurricane avec plus de 400 chevaux et 450 lb-pi en réserve.
Quant au système 4xe, il ne manque pas de muscle, sauf en mode tout électrique. L’autonomie de 42 km est plutôt optimiste d’après nos expériences et, une fois la batterie vidée, le 4 cylindres se montre bruyant et rustre. Bref, il y a des progrès à faire!
Feu vert
- Gamme étoffée
- Bonnes capacités sur et hors route, véhicule agile
- Habitacle spacieux et silencieux
Feu rouge
- Problèmes de qualité et de fiabilité
- Prix souvent trop élevés
- Système 4xe à parfaire