Land Rover Range Rover Velar - Bien caché
Que veut dire le nom Velar? Il a une signification importante dans l’histoire de Land Rover (excusez, il faut dire JLR maintenant, encore une invention tordue des « marketeux »…). Et c’est aussi, assez ironiquement, la prédiction de ce qu’il est devenu.
Nous sommes à la fin des années 60. Land Rover prépare activement et dans le plus grand secret son nouveau Range Rover. Afin d’éviter que la presse n’apprenne l’existence de ce modèle, la marque crée une société-écran pour immatriculer discrètement les prototypes. C’est la femme de l’un des dirigeants, d’origine italienne, qui va suggérer le nom Velar, proche de velare, qui signifie cacher, voiler en italien. Il subsiste encore aujourd’hui un prototype de Range Rover qui porte l’appellation Velar sur sa calandre. Lorsque vint le temps de lancer un nouveau VUS Range Rover, essentiellement un clone du Jaguar F-Pace basé sur la même plate-forme D7a, les responsables de la marque ont pensé à ce nom.
Et pourtant, ça partait bien…
Lorsqu’il est lancé au millésime 2018, le Velar fait sensation. Les lignes élancées, signées par l’équipe de Gerry McGovern, laissent une forte impression. À tel point que le jury de La voiture mondiale de l’année lui attribue le titre de Design mondial de l’année. Depuis, on retrouve certains de ces attributs stylistiques sur d’autres modèles de la marque. Et c’est l’un des problèmes du Velar : il n’est plus aussi spécial qu’à ses débuts. S’il connaît un plutôt bon démarrage au Canada, les ventes vont baisser régulièrement et le Velar ne réalisera qu’à peine plus de 40% de ses chiffres de 2018 en 2023. C’est comme si un voile s’était progressivement abaissé sur lui pour le cacher aux yeux des acheteurs…
Pourtant, Land Rover, pardon JLR, enfin bref, n’a pas ménagé ses efforts pour le faire évoluer. Le Velar a reçu en 2024 des changements légers à l’extérieur et plus significatifs à l’intérieur, notamment au niveau du système multimédia et de son nouvel écran de 11,4 pouces. Il fut un temps où le Velar proposait cinq motorisations, allant jusqu’à 542 chevaux pour la version V8 Autobiography. Depuis, l’offre a été rationalisée et il ne reste aujourd’hui que trois moteurs… et encore.
Car le 4 cylindres de base P250 s’avère un peu juste pour traîner les quelque 1 900 kg de l’engin. Mieux vaut se tourner vers le 6 cylindres 3 litres à hybridation légère 48 volts. Dans la version Dynamic SE, il développe 335 chevaux. Elle vient relativement bien équipée : sièges réglables en 14 directions, système audio Meridian à 11 haut-parleurs, intérieur en cuir, Android Auto et Apple CarPlay sans fil, entre autres. Dans la Dynamic HSE, le moteur produit 395 chevaux. Mais cette version fait chèrement payer son équipement supplémentaire (roues de 21 pouces, suspension pneumatique, sièges chauffants et refroidissants réglables en 20 directions, sellerie en cuir Windsor).
Fin de course
Sur la route, le Velar est clairement calibré pour le confort, même s’il est loin d’être pataud. Quant au hors route, s’il bénéficie du système Terrain Response qui adapte les paramètres de conduite en fonction de la surface, le Velar ne reçoit pas comme certains de ses congénères une gamme courte, ce qui limite ses aptitudes. De toute façon, qui ira mettre un tel véhicule dans le bois ou lui faire tirer jusqu’à 5 500 lb?
JLR travaille au remplacement du Velar. Prévu pour 2026, il reposera sur la plate-forme EMA (Electrified Modular Architecture), laquelle servira également de base aux Range Rover Evoque et Discovery Sport. Il utilisera une architecture 800 volts et pourra être rechargé avec une puissance allant jusqu’à 350 kW. Des photos d’espion qui circulent montrent qu’il sera plus long et pourra accueillir une troisième rangée de sièges. À suivre.
Feu vert
- Design qui vieillit bien, belle finition intérieure
- Confort de roulement
- Véhicule confortable
Feu rouge
- Image floue, fiabilité aléatoire
- Choix de motorisations limité
- Places arrière pas très logeables