Rolls-Royce Ghost - Le tapis volant
Dans les années glorieuses de l’émission Top Gear, James May se plaignait régulièrement que de plus en plus de modèles étaient développés sur le circuit du Nürburgring, entraînant l’installation de suspensions de plus en plus dures. Clairement, les ingénieurs de Rolls-Royce avaient d’autres choses en tête que d’y réaliser un temps canon.
Pour concevoir une voiture confortable et silencieuse, il faut commencer par une structure ultrarigide. Celle de la Ghost atteint la valeur de 40 000 Nm/degré en torsion. L’aluminium a été choisi pour la réduction de poids qu’il autorise et aussi pour ses qualités acoustiques plus… feutrées. Ensuite, il faut un moteur parfaitement équilibré. Un V12 biturbo sera idéal. Ce dernier est placé en arrière de l’essieu avant, ce qui permet une excellente répartition du poids de 50/50 (surtout un avantage au chapitre de la tenue de route, mais tout est bon à prendre).
Rouler en harmonie
Il faut bien évidemment éviter de faire remonter les vibrations de la route et à ce chapitre, la marque au Spirit of Ecstasy a mis les petits plats dans les grands. La Ghost est dotée d’une suspension pneumatique aux quatre roues avec un logiciel de gestion spécifique à Rolls-Royce. Ce type de suspension absorbe avec aisance les irrégularités importantes de la route mais a plus de difficultés avec les petites ondulations, ce qui peut envoyer des vibrations à haute fréquence à travers les roues, les pneus et les composants de suspension. Les ingénieurs ont réglé ce problème en ajoutant des masses calibrées avec des butées en caoutchouc sur les triangles supérieurs de la suspension avant afin d’absorber ces vibrations. Une solution ingénieuse et purement mécanique, ce qui est rare en ces temps où tout doit être contrôlé par ordinateur.
La Ghost se pare de diverses mesures d’isolation phonique. Elle fait appel à du double vitrage et n’embarque pas moins de 100 kg de matériaux insonorisants. Mais Rolls est allé plus loin en harmonisant acoustiquement l’ensemble de la voiture. Plusieurs pièces ont été redessinées afin de partager une fréquence de résonnance commune. Même le coffre a été revu pour évacuer des vibrations parasitaires!
Rouler sans peine
Que faire une fois que la voiture est presque aussi silencieuse qu’un tombeau? Enlever toute impression d’effort bien entendu! Le couple maximum du V12 est disponible dès 1 600 tr/min. La boîte de vitesses est connectée aux données du GPS pour prédire quel rapport enclencher en fonction du terrain. Les quatre roues sont motrices et directrices. Une caméra stéréoscopique balaye la route pour que la suspension puisse anticiper les irrégularités. La direction est douce (mais pourrait être plus communicative). Comme il se doit, les portes à ouverture antagoniste ont une assistance électrique. Elles sont également dotées de capteurs d’inclinaison et d’accélération afin de garantir une vitesse de fonctionnement constante, même en pente!
Et là, il ne reste plus qu’à apprécier l’habitacle feutré où presque chaque centimètre carré est recouvert d’un matériau noble (bois précieux, cuir pleine fleur, laine épaisse, aluminium ou fibre de carbone) et où les sièges d’un confort royal sont parfaits pour profiter des 1 300 watts de la chaîne stéréo. S’il vous en faut plus, vous pouvez toujours sélectionner la version longue ou la Black Badge à la puissance marginalement supérieure. Bien sûr, Rolls-Royce n’oubliera pas d’évoquer les possibilités de personnalisation, quasiment infinies, comme un pavillon de toit parsemé de fibres optiques reproduisant un ciel étoilé. Au fait, si vous vous souciez du prix ou de la consommation, c’est que vous n’avez peut-être pas les moyens de vous en payer une… Une BMW Série 7, peut-être?
Feu vert
- Expérience de conduite unique
- Confort impressionnant, insonorisation poussée
- Qualité des matériaux
Feu rouge
- Le poids de la qualité
- Tarifs (sans surprise)
- Direction un peu trop légère