Ferrari Roma - Tout est relatif
On vit tout de même une période intéressante où la moins agressive des Ferrari crache 612 chevaux. Il y a 40 ans, une Ferrari 308 développait jusqu’à 236 chevaux et il y a 20 ans une 360 Modena atteignait 395 chevaux. La mythique et extrême Enzo embarquait alors un V12 de 651 chevaux… c’est-à-dire une puissance assez proche de la Roma. On n’arrête pas le progrès!
Bien difficile de comprendre la logique des dénominations chez Ferrari de nos jours. Cependant, il semble que la marque réserve des noms de villes aux modèles les moins affûtés. Après la Portofino, Ferrari présente lance en 2021 la Roma, dont le nom a été choisi pour célébrer les 150 ans de Rome comme capitale du royaume d’Italie.
Expertise technique
La Roma n’a peut-être pas les optimisations aérodynamiques d’une SF90 ou d’un Purosangue. Mais, sous ces lignes d’une rare élégance, signées par le centro stile interne dirigé par Flavio Manzoni, se cachent un fond plat, un générateur de vortex à l’avant (qui améliore l’effet de sol) associé à un diffuseur arrière et un aileron arrière (déployable selon trois hauteurs et pouvant générer 95 kg d’appui à 250 km/h) intégré au dessin de la vitre. Dans le cas du modèle cabriolet (Spider), le toit rigide de la Portofino, qu’il remplace, a laissé sa place à un toit en toile à 5 épaisseurs incorporant une vitre arrière en verre. Ce dernier peut se rabattre en 13,5 secondes jusqu’à 60 km/h et entraîne une augmentation de poids de seulement 84 kg.
Parlons du cœur de l’engin : le V8 F154 BH. Le F154 est actuellement l’un des meilleurs moteurs du monde. Couplé à une boîte à double embrayage en bain d’huile introduite dans la SF90 Stradale (ici avec une marche arrière et un rapport final plus long) placée à l’arrière pour une répartition du poids optimisée, ce bloc est doté d’un logiciel qui ajuste le couple en fonction du rapport engagé. Le couple maximal n’est disponible que sur les 7e et 8e rapports. Avec un vilebrequin à manetons plats (flat plane) et une lubrification par carter sec, il est respectivement capable de prendre des tours (7 500 tr/min) et des G latéraux.
Justement, parlons de la tenue de route. La Roma est dotée du Side Slip Control de 6e génération. Il s’agit d’un ensemble de technologies qui comprend le E-Diff (différentiel à contrôle électronique), le F1-Trac (contrôle de traction avancé), le SCM-E Frs (suspension adaptative) et le Ferrari Dynamic Enhancer (contrôle latéral dynamique, uniquement avec le Manettino en mode « Race »). Derrière ce jargon obscur, retenez simplement que la gestion des réactions du châssis est de haut niveau et garantira le plein de sensations. La suite de systèmes avancés d’aides à la conduite est en option.
Bien entourés
Ferrari a la décence de décrire l’habitacle de la Roma non pas comme un 2+2 mais comme un 2+, signifiant clairement que les « sièges » arrière sont réservés à des sacs additionnels. Le conducteur et le passager ont leur propre cellule (non, pas ce genre de cellule…). Ferrari a eu la bonne idée de préserver certaines commandes physiques, mais il faudra quand même s’habituer à l’ergonomie du constructeur de Maranello, qui n’aime pas faire comme les autres.
L’écran central tactile de 8,4 pouces a le bon goût de ne pas occuper tout l’espace et le sélecteur chromé sur la console rappelle les grilles des boîtes manuelles d’antan. Ambiance assurée! Ferrari souhaitait que le passager devienne un copilote. C’est pourquoi il a son propre écran de 8,8 pouces pour observer les performances de l’auto mais aussi gérer l’infodivertissement, la navigation satellite et l’air conditionné. Comme toute Ferrari qui se respecte, les possibilités de personnalisation sont vastes mais elles vont faire grimper très rapidement l’addition. Enfin, à la vitesse où Ferrari renouvelle ses modèles, la Roma devrait bientôt subir un restylage.
Feu vert
- Élégance classique
- Performances… évidemment
- Tenue de route de haut niveau
- Un certain côté pratique
Feu rouge
- Places arrière symboliques
- Ergonomie absconse
- Nombre et prix des options