Mercedes-Benz Classe G - Électrifié au carré
Le passage vers l’électrification n’a pas été de tout repos chez Mercedes-Benz. Des changements de design drastiques, des nomenclatures chamboulées, des délais, bref, l’histoire typique d’un grand manufacturier pressé de répondre aux normes. Et la recette n’est pas au point : les ventes stagnent et les concessionnaires s’impatientent, qualifiant certains modèles EQ de manquer d’ambition. D’ailleurs, Mercedes-Benz n’a pas retenu le nom EQG pour le modèle électrique du vénérable Classe G. Cela pourrait laisser croire que le constructeur désire changer son fusil d’épaule au sujet de la nomenclature, et plus généralement pour sa stratégie d’électrification.
Assemblé dans l’usine de Magna Steyr à Graz en Autriche, le Classe G passe discrètement à l’électricité cette année. Hormis quelques détails esthétiques, le véhicule est essentiellement identique à ses homologues à essence, ce qui devrait lui assurer un certain succès auprès des amateurs du modèle. Le premier Classe G a été introduit en 1979 et à bénéficié d'un profond restylage en 2019 avec, notamment, un châssis plus rigide de 55% en torsion.
Moins de cylindres, plus d’électrons
Si le nouveau G 580 est la vedette pour 2025, les modèles G 550 et G 63 ont également reçu leur part de d'améliorations… et d'électrification. Le G 550 a troqué son V8 biturbo en faveur d’un 6 cylindres en ligne turbocompressé qui comporte une partie hybride avec un compresseur électrique auxiliaire. Le véhicule développe davantage de puissance, mais moins de couple qu’avec le moteur sortant. Dans le cas du G 63, il conserve son V8 biturbo surpuissant, mais les ingénieurs de chez AMG lui ont greffé un système d’hybridation légère. Les données de performance s’améliorent légèrement et la livraison du couple s’exécute désormais plus promptement.
À notre grande surprise, le nouveau 6 cylindres du G 550 arrive à surpasser le moteur qu’il remplace. Même avec deux cylindres en moins, il parvient à mouvoir le Classe G d’entrée de gamme avec brio. Le V8 AMG, qui donne l’impression que le G-Wagen peut excaver le bitume passant sous ses pneumatiques, est toujours aussi délirant au chapitre des accélérations.
Pour 2025, on peut opter pour la nouvelle suspension AMG Active Ride Control, qui fonctionne avec des actuateurs hydrauliques, afin d’améliorer les liaisons au sol. Si les bénéfices de cette option se font discrets sur la route, c’est dans les sentiers que l’amélioration est titanesque avec plus de contrôle et une meilleure prévisibilité.
Dans la variante G 580, le châssis reçoit une batterie de 116 kWh et quatre moteurs électriques. Cette configuration unique donne au G 580 des capacités d’accélération foudroyantes, et pousse ses facultés d’aventurier encore plus loin. Il vient avec un éventail de gadgets et de fonctions inusitées, comme le système G-Turn. Celui-ci fait tourner deux moteurs dans un sens et deux en sens inverse pour faire pivoter le VUS sur lui-même tel un char d’assaut. Il peut également patauger dans 85 cm d’eau ou de boue!
Comme un lion dans un zoo
Contrairement à d’autres modèles Mercedes-Benz, l’habitacle du Classe G n’a pas renié ses origines en garnissant sa planche de bord d’écrans. Le constructeur a choisi de conserver un savant mélange de textures et de matériaux, pour un rendu moderne, agrémenté de petits ajouts nostalgiques des habitacles Mercedes-Benz que nous avons tant aimés dans le passé. Le confort des sièges est princier et la cabine est tout simplement luxueuse. C’est important parce que statistiquement, il est bien plus probable de croiser un Classe G dans les rues branchées du centre ville qu’au fond d’un sentier, rendant ses nombreuses habiletés de baroudeur complètement inutiles.
Feu vert
- Apparence digne du G-Wagen original, même s’il est électrifié
- Performances impressionnantes dans toutes les variantes
- Compétences hors route indéniables
Feu rouge
- Poids élevé, surtout pour la variante électrique
- Tarification corsée
- Système de navigation à revoir