BMW X5/X6 - Famille de surdoués
Avec la multitude croissante de véhicules utilitaires sport qui fourmille dans nos rues, on a tranquillement oublié que c’est BMW qui a façonné le moule du VUS de luxe moderne en créant son X5, il y a un quart de siècle. C’est lui qui a prouvé qu’un tel véhicule pouvait se révéler à la fois costaud et agile, confortable et robuste, éminemment pratique et quand même élégant. Après les sérieux coups de pinceaux et de tournevis de l’an dernier, les X5 sont plus complets, performants, raffinés et compétitifs que jamais.
Dès son apparition, le X5 a tracé le profil du VUS urbain idéal avec sa carrosserie autoporteuse et son comportement affûté. Ce qui ne l’empêchait aucunement de se débrouiller en tout-terrain, de tracter deux tonnes et demie et d’offrir une pleine mesure de confort et de commodité. Le X6 au profil de coupé s’est joint à la fête avec la deuxième génération du X5 afin de jouer la carte du style.
Comme en état de grâce
Question de suivre le rythme endiablé de cette catégorie, le X5 adopta l’architecture CLAR (qui sert de base à la quasi-totalité des BMW actuelles) pour sa quatrième génération, en 2019. Le coupé X6 fit de même l’année suivante. Plus grands et spacieux, ils étaient de nouveau dans la course. Les X5 et X6 se sont encore bonifiés à tous les égards l'an passé. Ils y sont heureusement parvenus sans les douteuses extravagances esthétiques de la marque pour certaines nouveautés des dernières années.
Anguleux et trapu, le X5 est parfaitement reconnaissable et fidèle à sa lignée. Son coffre passe de 960 à 2 047 litres en repliant les dossiers, mais il est temps qu’on le débarrasse de son hayon en deux parties. C’est amusant lors d’un pique-nique mais beaucoup moins lorsqu’on doit y déposer un objet lourd. Sous la ligne fuyante et chic de son toit, le X6 se contente d’un volume de coffre allant de 776 à 1 688 litres.
L’intégration de l’écran de conduite de 12,3 pouces et de l’écran central tactile de 14,9 pouces dans un rectangle large, mince et légèrement incurvé est très réussie. L’interface est rapide et on navigue sans trop de soucis à travers la kyrielle d’icônes et de menus. Au point de rendre inutile la grosse molette iDrive sur la console. Le sélecteur de la transmission, à sa gauche, mérite aussi d’être revu. Surtout la touche P que l’on cherche toujours des yeux.
Juste milieu écolo et réjouissant
En sommet de gamme, les X5 et X6 M Competition sont des bêtes que l’on peut cravacher sur un circuit, avec leur V8 biturbo de 4,4 litres et 617 chevaux. Elles sont par contre rétives sur nos routes, à cause de leurs grandes roues, leurs pneus taille basse et leurs suspensions raides. En net contraste, le X5 xDrive40i est le plus léger et le moins gourmand du clan, abritant un 6 cylindres de 3 litres à hybridation légère de 375 chevaux.
Entre les deux, le X5 xDrive50e est le plus complet et polyvalent, grâce à un groupe hybride rechargeable dont la puissance combinée atteint 483 chevaux. Assez pour toucher les 100 km/h en 4,7 secondes et passer de 80 à 120 km/h en 3,8 secondes. C’est du BMW à son meilleur sous le capot, avec un 6 cylindres turbo de 3 litres brillant, souple et animé avec un grognement savoureux de ténor en pleine accélération.
Surtout, on ne se lasse pas de recharger sa batterie de 25,7 kWh pour rouler en mode électrique. BMW promet 63 km d’autonomie et nous avons vu jusqu’à 61 km en essai hivernal. Le silence est à peu près parfait. On entend à peine un chuintement de pneus et le ronronnement du moteur thermique. En mode électrique, le X5 xDrive50e tient facilement le rythme, avec une tenue de cap et un roulement impeccables. Il avale les courbes d’un bloc, sans roulis ou sous-virage. La direction est précise, l’assistance bien dosée, l’aplomb sans faille. Comme déjà le premier X5. Comme il se doit.
Feu vert
- Groupes propulseurs exceptionnels
- Comportement précis et sûr
- Fiabilité en net progrès
Feu rouge
- Sélecteur de transmission malcommode
- Hayon en deux sections peu pratique
- Versions M Competition raides et gloutonnes