Volkswagen Golf R 2025 : le début d’une ère nouvelle

Introduite il y a déjà plus de 40 ans, la Volkswagen Golf GTI a failli ne jamais voir le jour. Mais grâce à la volonté et à la passion d’une petite équipe, celle-ci a été accueillie avec enthousiasme par le public, et a connu un succès phénoménal par la suite.

En 2002, Volkswagen commercialise une Golf encore plus performante et radicale : la R32, bâtie autour d'un châssis de Golf MK4. Contrairement à la GTI avec son 4 cylindres, elle se dote d’un VR6 de 3,2 litres à la sonorité atypique, mais ô combien envoûtante! Le moteur de 240 chevaux était jumelé à une transmission manuelle à 6 rapports et au rouage intégral 4Motion. Une seconde génération (MK5) a suivi en 2008. Hélas, comme la première, elle n’était pas distribuée au Canada.

• À lire aussi: Volkswagen Golf GTI/Golf R - Bye bye manuelle...
• À lire aussi: Volkswagen Golf GTI et Golf R 2025 : voici les prix

Il faudra attendre la Golf R MK6 pour enfin bénéficier des meilleures prouesses mécaniques de Volkswagen. Or, celle-ci s’est départie du VR6 pour faire appel à un 4 cylindres 2 litres turbocompressé de 256 chevaux. La MK7 fait grimper la cavalerie à 288 chevaux, puis la MK8 à 315 chevaux. Rafraîchie pour 2025, la Golf R MK8.5 est, sans surprise, plus performante que jamais. C’est probablement le début d’une nouvelle ère chez le constructeur…

Sophistication et popularité accrues

Lors de la présentation médiatique, à Reston, au nord de la Virginie, Volkswagen a surpris les journalistes. À notre étonnement général, la Golf R a vite gagné en popularité auprès des consommateurs au pays, surclassant la mythique GTI au chapitre des ventes avec plus de 4 039 unités écoulées contre 3 626, l’an passé.

Est-ce que cette initiative perdurera au courant des prochains mois et années? Possible. La Golf R 2025 est plus sophistiquée et convaincante que jamais. Elle s’avère pratique et civilisée au quotidien, et ultraperformante lorsque nécessaire. Sans oublier qu’elle est pourvue du rouage intégral, utile pour affronter nos hivers.

Cette année, elle reçoit plusieurs modifications. En résumé, le devant arbore une ligne plus agressive et une nouvelle version Black Edition (illustrée ci-dessus) fait son entrée à un prix de 53 595 $. Le modèle de base commence à 50 995 $.

Une machine extraordinaire

Rendus au Summit Point Motorsports Park, nous avons embarqué avec un instructeur pour prendre connaissance du circuit, puis fait un tour rapide. Cette piste est particulièrement technique en raison des enchaînements de virages, de sa surface inégale et de ses multiples dénivelés. Au volant, le pilote professionnel Tanner Foust se préparait à attaquer le bitume. Également animateur, il peut compter sur son expérience provenant de nombreuses disciplines auxquelles il a participé comme le rallye, la course sur glace, la Drift ou encore le Hill Climb.   

Paramétrée en mode Course, la Golf R change l’esthétique de l’instrumentation pour mettre en valeur le régime moteur et les diverses fonctions liées à la conduite. Il faut savoir que ce mode a été développé sur l’exigeant et complexe circuit du Nürburgring en Allemagne. De plus, en raison des surfaces comparables, il programme le différentiel agressivement, alors que les amortisseurs conservent une souplesse similaire au mode Normal — chose que ne peuvent pas faire les modes standards.

La Golf R possède d’innombrables réglages et offre une liberté supérieure en matière de configuration de conduite, en fonction de nos préférences ou des circonstances. Or, les calibrations du différentiel et de la suspension travaillent de pair, c’est pourquoi Tanner a décidé d’enclencher le mode Course pour attaquer la piste.

Dès les premiers instants, la puissante cavalerie — accrue de 13 chevaux par rapport au modèle 2024 — se fait sentir. Le 4 cylindres 2 litres turbo - jumelé au rouage intégral - réussit à extirper le maximum des 328 chevaux et du couple de 295 lb-pi. La Golf R accélère avec autant de vigueur qu’elle stoppe, grâce à ses immenses freins à disque perforés. Tanner prend le premier virage à droite en effectuant un dérapage contrôlé. Entre les mains d’un expert, tout semble être un jeu d’enfant! Toutefois, cela prouve que les composantes mécaniques travaillent adéquatement pour garder la sportive dans sa trajectoire idéale.

Ainsi, les différentiels et les divers éléments électroniques optimisent les mouvements de châssis afin de le maintenir droit et de réduire au maximum le roulis. Le premier point d’élévation enchaîne au sommet plusieurs courbes descendantes, où il faut faire preuve de patience, car la chaussée est étroite. Nonobstant, la Golf R tolère même les erreurs d’un professionnel : il a intentionnellement accéléré trop rapidement pour démontrer les compétences de la sportive.

Après quelques tours, c’était à nous de la tester. Si nous sommes loin d’être aussi prompts et efficaces que Tanner, la Golf R a néanmoins fait preuve de docilité — même en mode Race. Elle pardonne les points de corde ratés où le rouage intégral pousse vers l’intérieur de la courbe. En outre, les freins mordent bien plus que nous pourrions le penser. En fait, la R nous prend par la main et nous laisse nous amuser sans nous tuer. Ce ne sont pas toutes les sportives qui peuvent se vanter de ça.

Autant la R procure des sensations extraordinaires sur piste — où nous pouvons exploiter son plein potentiel — autant elle se montre civilisée sur la route. Certes, la chaussée est en bien meilleur état qu’au Québec, où lors de notre essai hivernal, la suspension s’est avérée particulièrement dure. Cela n’empêche pas que les sièges soient très confortables, surtout les ArtVelours qui équipaient notre modèle. Il s’agit d’une option offerte sans frais par le manufacturier.

En mode Normal, la fermeté de la direction s’amenuise tout en demeurant communicative et pointue. Contrairement à la GTI 2025, le volant n’a pas été revu, de sorte qu’il garde ses horribles commandes haptiques. Volkswagen nous a précisé qu’il aurait fallu refaire le volant au complet, car il diffère en conception de celui de la GTI — en raison de la fonction R. Pour sa part, l’instrumentation configurable de 10,25 pouces affiche de magnifiques couleurs et plaît visuellement.

Le système multimédia reçoit dorénavant un écran mesurant 12,9 pouces de diagonale. L’interface est jolie et plus ergonomique que par le passé, même si elle requiert un temps d’adaptation. Elle comprend les gadgets habituels, tels que Apple CarPlay et Android Auto, sans compter qu’elle permet de modifier l’ambiance grâce à une palette de 30 teintes qui illuminent l’habitacle. Le système audio Harman Kardon à 8 haut-parleurs est également livré de série, ainsi que plusieurs autres commodités. Par ailleurs, le modèle de base peut recevoir en option un toit ouvrant (1 250 $). Pour 3 000 $, la Golf R peut s’équiper d’un échappement en titane Akrapovič qui réduit le poids de 7 kg.

Ascension

En fin de compte, il n’est pas surprenant que le public se tourne vers la Golf R. Ce qui fut à l’époque un véhicule de niche devient aujourd’hui, en quelque sorte, la norme. Elle procure des sensations à couper le souffle pour un prix certes majoré, mais qui demeure compétitif face à la concurrence (Toyota GR Corolla et Honda Civic Type R). D’ailleurs, ses performances n’ont rien à envier aux marques de luxe — Acura, Cadillac, BMW et Audi, par exemple — qui offriront un ensemble similaire à une facture supérieure.

La Golf R est à son apogée, même si elle est dépourvue de boîte manuelle en 2025. En fait, ça ne risque pas de réduire pour autant sa popularité, puisque la transmission à double embrayage à 7 rapports effectue un travail remarquable. Peut-être qu’elle deviendra le nouveau symbole mythique de Volkswagen — surclassant l’emblème GTI. C’est ambitieux, car cette dernière connaît une carrière s’étalant sur plus de 40 ans, mais aujourd’hui, tout est possible et la Golf R nous le prouve.   

À voir aussi : les véhicules les mieux cotés du Guide de l'auto 2025