Hyundai Elantra, une bonne valeur

Publié le 14 février 2006 dans 2006 par Marc Bouchard

Le fabricant coréen Hyundai est définitivement en pleine ascension. Il connaît le succès avec son petit utilitaire sport, le Tucson, et fait presque des ravages dans la catégorie des berlines intermédiaires avec la Sonata, un véhicule complètement remanié cette année et disponible à un prix concurrentiel. Malgré ces nombreux changements, Hyundai promet de revenir à la charge avec de nouveaux modèles tout au long de l’année. Mais ce n’est pas dans cette vague que l’on apportera des modifications à l’Elantra, la compacte de la famille.

Car l’Elantra continue de bien faire au niveau des ventes, répond aux besoins et est disponible dans une assez vaste variété de modèles et de finitions pour rejoindre toutes les clientèles. Bref, un choix qui continue d’indiquer la raison plutôt que la passion.

Déclinaisons multiples

La berline Elantra est disponible en trois versions, la GL qui est en fait le modèle le moins équipé, la VE et la SE, le haut de gamme de la famille en mode quatre portes. D’une déclinaison à l’autre, les modifications sont infimes et tiennent davantages du petit caractère que des lettres de néon. Entre la GL et la VE, climatisation, miroir chauffant et autres gadgets du genre font la différence. La SE est plus complète avec des roues en alliage, des phares anti-brouillard, un volant et un levier de vitesse gainés de cuir, un calculateur kilométrique, un système audio à six haut-parleurs, un toit ouvrant électrique, un régulateur de vitesse ainsi que des freins antiblocage (ABS).

Mais la plus populaire des Elantra est certainement la cinq portes, regroupant les modèles GT et SE, et dont la vocation est plus sportive, avec des freins à disque aux quatre roues (alors que les berlines misent sur les freins à tambour à l’arrière). Mais attention, la définition de sportive est plus dans l’œil du conducteur que dans la réalité puisque toutes les versions ne peuvent compter que sur un seul moteur, un 4 cylindres de 2 litres tenant la bride de quelque 138 chevaux, mais mettant à profit toute la technologie du calage variable des soupapes baptisé chez Hyundai CVVT. Avec une accélération de 0 à 100 kilomètres à l’heure en 11,2 secondes, on peut parler de performances honnêtes, mais certainement pas de petite bombe.

Précisons cependant que cette puissance, bien que limitée, se répartit avec bonheur et ne fait pas véritablement sentir d’hésitation quand on utilise la berline en ville. Au contraire, elle remplit même très bien la commande et permet à l’Elantra d’être un choix intelligent pour un usage quotidien.

Jumelé à une transmission automatique à cinq rapports peu dynamique, il va de soi que l’usage est moins agréable. En revanche, si on opte pour la transmission manuelle, on trouvera certainement plus de plaisir et d’agrément de conduite. Ajoutez à cela une direction relativement précise, même si elle souffre d’un vaste élan de sommeil au centre de la trajectoire, et des suspensions sans surprise, et vous voilà au volant d’une berline plus qu’honnête.

Simplicité au menu

L’intérieur de l’Elantra est relativement vaste, et propose un dégagement intéressant pour la tête et les jambes. L’espace est suffisant en fait pour que quatre adultes y prennent place en tout confort, cinq avec insistance. Les sièges avant sont confortables et accueillent le conducteur avec un tissu de bonne qualité, et un support suffisant. Le cuir est disponible sur la version GT, mais avec une qualité dont on préfère ne pas parler. La position de conduite n’est pas toujours de tout repos à trouver. En fait, ce sont les ajustements disponibles à l’aide de grosses molettes situées sur le côté du banc qui compliquent un peu la tâche. Devant le conducteur, deux cadrans noirs, mais malgré tout faciles à lire, une console bien aménagée et facile d’accès complètent la présentation. En revanche, les boutons de la radio sont petits (ce qui est un euphémisme) et peu aisés à manipuler.

Le seul inconvénient de cet habitacle somme toute bien réussi est l’absence de véritable coffret de rangement. Il y a bien un petit espace pour les disques sous le radio, ou un vide-poche à l’endos du siège pour les passagers arrière, mais rien de plus. On s’attendrait à un peu plus dans un véhicule à vocation nettement familiale.

En matière de conduite, l’Elantra n’a que peu de défauts. Son plus grand : elle ne possède aussi que peu de qualités. En fait, parce que les suspensions sont parfois mal adaptées, on ressent beaucoup de roulis en virage et les imperfections de la route en conduite normale.

Si on essaie de pousser un peu la machine, la caisse valse beaucoup, et le sous-virage devient chronique. Heureusement, la version GT et la version SE disposent toutes deux d’un système d’antipatinage qui limite ce désagrément. Quant au freinage, il est étonnant de puissance, dans une version comme dans l’autre. En fait, les distances de freinage sont comparables et seul l’ABS (en option car, chez Hyundai, la sécurité est malheureusement souvent optionnelle) fait un net changement.

Plutôt jolie, mais surtout nettement abordable, Elantra continuera d’occuper une bonne place dans le cœur des automobilistes du Québec. C’est vrai qu’elle a affaire à rude concurrence, mais elle a aussi de quoi leur tenir tête sans avoir honte. Surtout à ce prix.

Feu vert

Rapport qualité/prix exceptionnel
Freinage efficace
Espace intérieur suffisant
Moteur fiable

Feu rouge

Espace de rangement absent
ABS en option
Matériau de qualité boiteuse (GT)
Sous-virage prononcé

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