Ford Expedition 2025 : pour le confort et l'aventure

Publié le 13 mai 2025 dans Premiers contacts par Vincent Aubé

Louisville, États-Unis – Le segment des utilitaires pleine grandeur n’est pas le plus couru au Canada, mais au sud du 49e parallèle, ces mastodontes de la route attirent encore beaucoup de familles pour leurs mille et une aventures. C’est d’ailleurs à leur site de production que le constructeur avait convié quelques membres de la presse automobile. Ford voulait illustrer la rigueur derrière l’assemblage de son plus imposant véhicule utilitaire sport, un aspect qui fait défaut à l’occasion dans le camp de Dearborn.

Ouverte en 1969, l’usine de Louisville — ou Kentucky Truck Plant — a été le lieu de naissance de plusieurs modèles populaires en Amérique du Nord. On pense notamment à la Série F, à la gamme Ranger et le Bronco II, sans oublier le Ford Explorer, pour ne nommer que ceux-là. De nos jours, le complexe KTP s'occupe de la série Super Duty, ainsi qu’aux deux plus gros VUS de Ford et Lincoln, respectivement l’Expedition et le Navigator.

Pendant ce bref arrêt à l’usine, nous avons même pu nous asseoir à bord de quelques unités fraîchement débarquées des chaînes de montage. Voyez-vous, chaque véhicule assemblé à l'usine du Kentucky doit emprunter un court parcours bosselé conçu pour « secouer » le châssis. Ces obstacles servent à déterminer si l’utilitaire répond aux standards de qualité de la marque. Chaque conducteur doit écouter et s’assurer qu’il n’y a pas de bruit de caisse à bord. La livrée King Ranch dans laquelle nous étions assis était dépourvue de ces craquements indésirables. C’est déjà ça de pris!

Photo: Vincent Aubé

Même plateforme, même confort

L’Expedition 2025 ne change pas de formule. Il repose toujours sur un châssis échelle, quoique des ajustements ont été apportés au squelette du VUS pour le rendre plus à l’aise sur la route. Plusieurs composantes de la suspension ont été remaniées, pour non seulement assurer une tenue de cap supérieure, mais également conserver le niveau de confort qui faisait déjà du gros Ford l’un des meilleurs à ce chapitre dans l’industrie.

Muni d’une suspension indépendante aux quatre coins, l’Expedition « flotte » sur la route. Toutefois, le confort n’est pas égal à travers les nombreuses livrées de la gamme, ce dernier variant selon le diamètre des roues boulonnées au véhicule. Et ce n’est pas le choix qui manque dans ce cas-ci, car le consommateur peut choisir parmi des jantes de 18, 20, 22 ou 24 pouces, celle-ci étant nouvelle pour 2025. C’est d’ailleurs une tendance dans ce segment, General Motors qui est aussi entré dans la valse des roues surdimensionnées (de 24 pouces) plus tôt cette année.

Photo: Vincent Aubé

Au volant d’une livrée Platinum équipée de l’ensemble Furtif et de jantes de 22 pouces, le VUS a dévoilé un confort princier, encore faut-il rappeler que l’état des routes dans le Kentucky est excellent. Au Québec, la sélection des immenses roues de 24 pouces pourrait constituer une erreur, et c’est sans parler du coût de remplacement des pneus à profil bas!

Les sièges de première ou de deuxième rangée sont très moelleux — ceux de la troisième le sont un peu moins —, tandis que l’habitacle est très silencieux, merci au verre acoustique installé à l’avant. Bref, le confort est un aspect maîtrisé par le cousin moins luxueux du Lincoln Navigator.

Deux choix sous le capot

La motorisation de l’Expedition ne change pas non plus. Le V6 biturbo de 3,5 litres de cylindrée est la seule option offerte sous le capot, quoiqu’il y ait deux niveaux de puissance. Le bloc que l’on retrouve dans la majorité des livrées développe une puissance de 400 chevaux et un couple optimal de 480 lb-pi. Mais pour ceux et celles qui en veulent plus, l’Expedition Tremor sort de l’usine avec le même bloc, mais à haut rendement. Dans ce cas, la puissance est plutôt de 440 chevaux et le couple, de 510 lb-pi. Une seule boîte de vitesses est possible, soit l’automatique à 10 rapports utilisée à toutes les sauces dans les camionnettes du groupe.

Photo: Vincent Aubé

Et puisqu’il s’agit d’un châssis de camion, le véhicule est équipé d’un système à quatre roues motrices avec les modes habituels (2RM, 4RM et 4RM Lo). Sur le bitume, les roues arrière motrices sont suffisantes, mais quand le terrain devient plus accidenté, l’Expedition a ce qu’il faut pour se sortir du pétrin. D’ailleurs, la version Tremor a même droit à un mode de conduite supplémentaire (Rocher ou « Rock Crawl » en anglais) conçu pour les situations plus corsées.

Un habitacle inspiré du Nautilus

Un bref coup d’œil aux deuxièmes et troisièmes rangées de sièges confirme que l’Expedition a de l’espace à revendre, au même titre que ses concurrents d’ailleurs. Et même s’il y a de nouvelles astuces dans le coffre (nous allons y revenir), c’est vraiment la planche de bord qui s’avère la pièce de résistance. Les concepteurs de Ford ont repris à leur manière le concept implanté il y a quelques mois à peine à bord du Lincoln Nautilus ou même du récent Navigator.

À la base du pare-brise, on retrouve donc un large panneau numérique de 24 pouces dont l’avantage est justement sa largeur. Il est plus simple d'y consulter les informations pertinentes pendant le trajet, grâce aux gros caractères. Pour assurer un lien physique avec l'écran principal, un deuxième écran, tactile celui-là, repose au centre de la planche de bord. Ce dernier a une largeur de 13,2 pouces et c’est d’ailleurs à travers ce moniteur que l’on peut personnaliser l’affichage devant soi.

Photo: Vincent Aubé

Mais, ce n’est pas tout, car le conducteur doit aussi apprendre à piloter un aussi gros véhicule doté d’un volant aplati au diamètre aussi petit. C’est vraiment spécial de tenir en main un volant qui mériterait de se retrouver à bord d’une voiture sport. La direction s’en trouve plus rapide et le lien entre le conducteur et le véhicule ne peut qu’être amélioré. Encore faut-il apprivoiser les touches haptiques, ne serait-ce que pour ajuster la position du volant. C’est assez complexe de le faire, mais bon, il est vrai qu’une fois son emplacement idéal sélectionné, il n’y a plus de raison de le bouger.

Revenons à ce qui a été ajouté au coffre, une tablette installée sous le plancher. Celle-ci peut être installée à mi-hauteur, permettant de ranger ou d’organiser plus cfacilement les bagages dans le coffre. Cette tablette peut également être pivotée sur elle-même pour se transformer en table de service. Parfait pour les goûters improvisés sur la route.

Photo: Vincent Aubé

Il y a toutefois une troisième fonction à cette tablette : la banquette. En effet, grâce à au hayon qui s’abaisse — et qui peut supporter un poids maximum de 500 lb — deux adultes peuvent aisément s’installer sur cette banquette rendue possible par la tablette qui se transforme en dossier. Pour admirer un coucher de soleil ou profiter d’un feu de camp, il est difficile de trouver mieux… à bord d’un VUS du moins.

Photo: Vincent Aubé

Et le Tremor?

L’autre nouveauté importante pour l’Expedition, c’est cette variante Tremor. Le nom résonne plus fort que l’ancienne « Timberline » que les stratèges de Ford ont rapidement balayé sous le tapis. Plus agressif à l’extérieur avec plusieurs éléments peints en « épice brûlée », le Tremor va plus loin dans son approche avec une garde au sol relevée (10,6 po), quelques plaques de protection sous la caisse, des marchepieds inspirés de ceux installés sur le F-150 Raptor et des jantes exclusives de 18 pouces enveloppées par des pneus tout terrain General Grabber. Il y a également des feux auxiliaires intégrés à la grille de calandre, et d’autres, logés aux extrémités des rails de toit.

Photo: Vincent Aubé

La suspension a aussi fait l’objet de révisions pour mieux résister à une utilisation loin du bitume, à l’instar du nouveau mode Rocher et des dispositifs « Trail 1-Pedal » ou « Trail Turn Assist » déjà implantés à bord des versions aventurières du Ford Bronco par exemple.

Et pour l’occasion, les gens de Ford avaient aménagé un parcours hors route assez intense pour tester l’Expedition Tremor. Des ascensions abruptes aux trous d’eau profonds, le plus imposant des utilitaires Ford avait presque des airs de Bronco à travers ce parcours où glaise et rochers se partageaient la vedette.

En actionnant le mode Hors Route, l’Expedition Tremor n’a même pas eu besoin de son mode 4RM Lent. L’excellente motricité des pneus y est sûrement pour quelque chose, tout comme la hauteur de la caisse. Et n’oublions pas les protections sous le véhicule, car ce dernier a touché à quelques reprises pendant l’exercice.

Photo: Vincent Aubé

Le mot de la fin

Peu importe la livrée, le Ford Expedition 2025 représente toute une dépense importante. Dans ce créneau, il est très facile de surpasser le cap des 100 000 $ et il n’est même pas question du Lincoln Navigator ici. À ce sujet, les versions plus riches de l’Expedition en font juste assez pour que l’acheteur de luxe se contente d’un « Ford » cette fois. Est-ce que le nouvel environnement du conducteur est trop différent pour faire fuir la clientèle?

C’est possible, mais à notre avis, cette réorganisation de la première rangée va rapidement se répandre dans l’industrie et c’est le consommateur qui va en bénéficier. Et pour ceux et celles qui sont à la recherche d’un VUS pleine grandeur très confortable, le Ford Expedition est un excellent choix, surtout avec l’écusson Tremor et ses gros pneus, parfait pour le Québec.

A voir Vincent Aubé découvre le Ford Expedition:

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Ford Expedition 2025
Version à l'essai Platinum
Fourchette de prix 81 120 $ – 110 040 $
Prix du modèle à l'essai CA$95,050
Garantie de base 3 ans/60 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 5 ans/100 000 km
Consommation (ville/route/observée) 15.4 / 10.7 / 14.3 L/100km
Options n.d.
Modèles concurrents Chevrolet Tahoe 2025, Chevrolet Suburban 2025, GMC Yukon 2025, Jeep Wagoneer 2025, Jeep Grand Wagoneer 2025, Nissan Armada 2025, Toyota Sequoia 2025
Points forts
  • Livrée Tremor impressionnante en hors route
  • Véhicule très confortable
  • Planche de bord très facile à consulter
Points faibles
  • Jantes de 24 pouces mal adaptées au Québec
  • Pas de version électrifiée
  • Consommation élevée
Fiche d'appréciation
Consommation 3.5/5 La présence du moteur V6 biturbo améliore un peu la moyenne face à un V8 par exemple, mais on ne parle pas d'une révolution ici.
Confort 4.5/5 L'Expedition était déjà un maître dans ce domaine, mais le millésime 2025 est encore plus convaincant.
Performances 3.5/5 En hors route, l'Expedition Tremor confond les sceptiques avec des capacités impressionnantes. Sur la route, sa mécanique V6 s'avère très bien adaptée au châssis.
Système multimédia 3.5/5 Le système à deux écrans demande un peu de temps au début, mais on finit par s'habituer et les avantages sont nombreux.
Agrément de conduite 3.5/5 Le petit volant est une carte cachée dans la manche de l'Expedition. Il rend le gros véhicule plus maniable.
Appréciation générale 4.0/5 Ce qui est bien avec l'Expedition 2025, c'est qu'il ne se contente pas du statut quo, du moins à l'intérieur, car sous le capot, ça manque d'électrification.
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