Cadillac Optiq 2025 : plus qu’un Equinox EV endimanché

Pendant que l’industrie automobile freine ses ardeurs en matière d’électrification, des marques comme Cadillac préfèrent enfoncer l’accélérateur en mettant fin à des modèles thermiques au profit d’un alignement déjà fort étoffé de multisegments alimentés aux électrons.

En plus du Lyriq, de l’Escalade IQ et du nouveau Vistiq, la division la plus prestigieuse de l’empire General Motors compte aussi sur l’Optiq, un cousin plus riche du Chevrolet Equinox EV. En tant que multisegment électrique d’entrée de gamme, l’Optiq hérite de la tâche ardue de convaincre ceux et celles qui lorgnent du côté électrique et luxueux.

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À ce sujet, l’écart n’est pas si grand entre l’Equinox EV le plus équipé et l’Optiq le plus accessible –environ 6 500 $ séparent ces deux comparses de la plateforme Ultium sur laquelle ils sont tous les deux basés. Et s’il est clair que la qualité du produit Cadillac est supérieure à celle offerte dans le véhicule au nœud papillon, les consommateurs ont le beau jeu de choisir entre prestige ou pragmatisme.

Voyons voir, l’instant d’un essai routier, si le Cadillac Optiq a ce qu’il faut pour accélérer le virage électrique de la marque américaine.

Design : efficacité et sobriété

Le plus abordable des véhicules électriques de Cadillac séduit tout d’abord par son prix moins vertigineux que celui de l’imposant Escalade IQ. Heureusement, l’Optiq affirme haut et fort son appartenance à la division de luxe avec des lignes angulaires, une calandre noire rétroéclairée et des signatures lumineuses verticales aux deux extrémités.

Puis, bien qu’une majorité de consommateurs connaisse le lien technique entre les gammes Chevrolet et Cadillac, il faut lancer quelques fleurs au département du design de Cadillac pour avoir accouché d’un véhicule qui ne ressemble absolument pas au tandem Equinox EV/Blazer EV.

Ce qui est particulier avec l’Optiq Sport 1 mis à l’essai, c’est surtout sa couleur de carrosserie Orange Monarque, elle qui se marie plutôt bien avec le toit contrastant noir. Notre véhicule était équipé de jantes de 20 pouces, mais sachez qu’il est possible de commander des roues de 21 pouces pour un look plus affirmé, quoique ce ne soit peut-être pas la meilleure idée au Québec.

Ambiance familière à l’intérieur

Si on oublie les modèles un peu plus âgés de la gamme, presque tous les véhicules Cadillac sortent de l’usine avec un large panneau numérique qui s’étend du pilier A de gauche jusqu’au centre de la planche de bord. L’Optiq n’échappe pas à cette règle malgré son rang dans l’organigramme. Les graphiques affichés sont très clairs et la réponse de la portion tactile (au centre) est excellente. Malheureusement, il faut encore passer par l’écran pour activer la conduite à une pédale — un simple bouton serait mieux, non? — ou encore les phares. Heureusement, pour ceux-ci, une fois la position « AUTO » sélectionnée, il n’est plus nécessaire d’y retourner.

Ne cherchez pas les habituelles interfaces Apple CarPlay ou Android Auto, car GM préfère s’en remettre à la technologie Google intégrée, elle qui regroupe certaines applications bien connues comme Google Maps ou Google Play, pour ne nommer que celles-là.

Les concepteurs ont tenu à garder un point de contact au bout des doigts grâce à cette grosse molette installée devant quelques boutons haptiques et le cylindre du contrôle du volume de la chaîne audio. Quant à la climatisation, celle-ci s’ajuste via une série de touches logée sous les buses de ventilation centrales. Sur le volant, d’autres fonctions haptiques complètent le tour d’horizon de ce que doit retenir le conducteur au quotidien.

Puisque l’Optiq occupe sensiblement la même empreinte que l’Equinox EV, l’espace pour les passagers est impressionnant, et ce, aux deux rangées. Derrière, c’est particulièrement intéressant pour les jambes et les pieds des convives, tandis que dans le coffre, le volume respecte la moyenne de la catégorie, avec la possibilité de rabattre la banquette arrière pour le transport d’objets plus imposants. Ce n’est pas une faute majeure, mais à l’instar de l’Equinox EV, le soulèvement du capot avant révèle uniquement une partie du groupe motopropulseur. Il n’y a donc pas d’option de rangement à l’avant, par exemple pour le bidon de lave-glace ou le balai à neige. Une prochaine fois, peut-être?

Une conduite plus aiguisée?

En attendant la venue de l’Optiq-V — oui, vous avez bien lu —, la variante régulière du multisegment électrique demeure la seule au menu. Et l’alignement est très simple, car il n’y a pas d’Optiq à deux roues motrices, Cadillac qui ne commercialise qu’une version à deux moteurs et quatre roues motrices. Cette combinaison développe une puissance de 300 chevaux et un couple de 354 lb-pi, des chiffres raisonnables compte tenu du poids important du véhicule (2 355 kg). La batterie au lithium-ion, d’une capacité de 85 kWh, autorise quant à elle une autonomie estimée à 486 km selon Ressources naturelles Canada (RnC).

Le plus agile des multisegments électriques de Cadillac repose sur la même plateforme Ultium que les autres VÉ du groupe GM. Il y a donc des similitudes au chapitre de l’agrément de conduite. L’Optiq demeure un lourdaud sur le bitume, mais le fait que sa batterie soit logée sous le plancher est un plus pour la tenue de route. Le véhicule se comporte de façon très neutre en ville ou sur l’autoroute, tandis que le niveau de confort est vraiment très bon. Merci aux roues de 20 pouces!

La direction légère et précise, la suspension souple et la motorisation « suffisante, mais pas explosive » font de l’Optiq un utilitaire très facile à vivre au quotidien. La conduite à une pédale est facile à doser en ville et le même compliment s’applique au système de conduite mains libres Super Cruise. J’ai pu parcourir près de 100 km d’autoroute avec très peu d’intervention de ma part. Et même si nous n’avons pas poussé la batterie dans les derniers retranchements de sa charge, notre consommation moyenne de 21,1 kWh/100 km (contre 20,4 kWh/100 km selon RnC) démontre que les estimations du ministère fédéral sont adéquates et que l’autonomie qui s’approche du cap des 500 km est elle aussi valable.

Le verdict

Avec l’Optiq, Cadillac entend frapper fort. Le multisegment électrique compact conserve l’ADN de la marque, mais à moindre coût. Certes, la concurrence est déjà féroce dans ce créneau — pensez au Volvo EX40, au Genesis GV60 ou même au MINI Countryman SE —, mais avec des dimensions généreuses et un contenu technologique avancé, le Cadillac Optiq mérite sa place au soleil. La haute direction espère probablement que la berline Celestiq ou que le VUS Escalade IQ rehausse la position de la marque dans l’échiquier automobile, mais c’est vraiment avec des véhicules comme l’Optiq que Cadillac va gagner des points auprès des électromobilistes.

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