BMW iX3 50 xDrive : nous avons conduit le premier prototype de la Neue Klasse!
La désignation Neue Klasse – qui signifie nouvelle classe - ne date pas d’hier chez BMW. À l’aube des années 1960, le constructeur bavarois lançait une nouvelle série de voitues pour révolutionner son catalogue. Aujourd'hui, BMW se prête à l’exercice une fois de plus, avec une nouvelle Neue Klasse qui comprend cette fois des véhicules électrifiés, mais aussi des utilitaires. Par ailleurs, vous l'avez probablement aperçue dans sa configuration berline sur la couverture du Guide de l’auto 2025!
C'est donc sous l’œil attentif et vigilant d’une équipe d’ingénieurs installés sur le circuit de test de Miramas dans le sud de la France que le Guide de l’auto a pu faire l’essai du premier né de cette nouvelle plateforme Neue Klasse, soit un prototype électrique bien camouflé du BMW iX3 50 xDrive.
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Un physique et une finition… à venir!
BMW l’a précisé tôt dans l’aventure : la nouvelle Neue Klasse pourrait éventuellement accueillir non seulement des groupes motopropulseurs électriques, mais également des hybrides et des moteurs à combustion purs et durs. Une sage manœuvre, soulignons-le, car la période d’incertitude dans laquelle nous évoluons appelle à la polyvalence.
Pour l’instant, on s’en tient à l’électrique. Et comme vous pouvez le voir par les photos, l’utilitaire BMW iX3 50 xDrive que nous avons mis à l’essai ne révèle pas toutes ses courbes. On peut déceler vaguement un bouclier fidèle au concept Neue Klasse X, avec la traditionnelle grille de calandre réniforme (dont le format ne semble pas hors de proportions!), flanquée de blocs optiques renfermant des faisceaux obliques. Pour le reste, on doit faire appel à notre imagination.

L’habitacle, recouvert d’épaisses couvertures qui masquent les divers aspects de celui-ci, n’est pas très révélateur non plus - les éléments de finition sont souvent les derniers à être fixés. Or, les ingénieurs se sont assurés qu’on puisse interagir avec l’écran central en forme de parallélogramme, ainsi que le Panoramic Vision. Cet « écran », qui s’étale de toute la longueur entre les deux pilliers « A », est en effet un gigantesque affichage à tête haute projeté sur une partie noircie du pare-brise. Le système devrait être implanté dans pas moins de quatorze modèles BMW d’ici 2027, et il affiche des données choisies par le conducteur via l’écran central. À la fois net et discret, il n’empiète point sur le champ de vision du conducteur comme le ferait un affichage à tête haute traditionnel.
Le tout est agrémenté par quelques boutons analogiques ici et là, notamment sur le volant au design plutôt inhabituel. Soulignons également que la climatisation de cet habitacle est assurée par une thermopompe.
Symbiose électromécanique à l’allemande
Notre cobaye iX3 50 xDrive était armé d’une paire de moteurs électriques dont la puissance combinée est estimée à 400 chevaux avec un couple, toujours estimé, à 440 lb-pi. La puissance de la batterie qui alimente ces deux organes n’a pas été dévoilée. En revanche, BMW stipule qu’elle a le potentiel de livrer jusqu’à 600 kilomètres d’autonomie sur une seule charge selon le cycle peu tolérant de l’EPA. Ça promet!
Sur la route, les performances déployées par les moteurs sont dignes de celles de toutes d’une voiture électrique de 400 chevaux. Rapide, linéaire… rien qui ne sort de l’ordinaire, mais mission accomplie pour la livraison. Mais ce qui attire l’attention, c’est les choix « mécaniques » au chapitre du châssis. Primo, on a opté pour une direction mécanique – ce qui n’est pas la tendance parmi les constructeurs de voitures électriques haut de gamme. Si elle s’est avérée un peu floue en mode confort avec un point mort en ligne droite, le mode dynamique s’est avéré largement plus communicatif qu’une direction de type steer-by-wire dédaignée des aimants du volant.

Secondo, BMW a opté pour une suspension traditionnelle à amortisseurs et ressorts appuyée par une composante hydraulique. La technologie pneumatique se prolifère dans le monde des VÉ haut de gamme, notamment parce qu’elle est réactive à compenser pour les mouvements de caisse prononcés avec ces véhicules poids lourds. Or, elle sacrifie souvent la prévisibilité et le caractère communicatif avec la route. La suspension mécanique de l’iX3 est donc fidèle à l’ADN de la marque, avec une bonne maîtrise du roulis tout en donnant au conducteur un contrôle non simulé. Bonus : une suspension traditionnelle est toujours plus fiable et moins dispendieuse à remplacer!
Le fait que l’iX3 demeure souple sur pavé saccagé démontre la dextérité de l’équipe de châssis qui a su calibrer l’arsenal pour équilibrer confort et sportivité dans un véhicule handicapé par le poids de sa batterie. Vraie, cette philosophie mécanique est fortement appuyée par des ordinateurs qui modulent les moteurs électriques dans les virages pour accentuer l’impression de contrôle, mais ceux-ci interviennent de manière stratégique pour laisser libre cours aux manœuvres du conducteur.

Finalement, nous avons pu mettre la vitesse de recharge de notre iX3 50 xDrive à l’épreuve sur une borne de 400 kW. Étonnamment, notre cobaye a dévoré tous les 400 kW que cette borne avait à offrir, et ce pour plus de 10 minutes avant de descendre à 200 kW. Ces puissances de recharge sont sans précédent, laissent croire que BMW a conçu un système de conditionnement de batterie qui surpasse les grands de l’industrie. Il faudra voir comment celui-ci réagit lorsque l’hiver québécois s’emparera de ses cellules, mais pour l’instant, la prouesse d’ingénierie mérite une main d’applaudissement.
Des technologies épaulées par l’IA
Cette philosophie coopérative entre le véhicule et son conducteur se transpose également dans les aides à la conduite. Par exemple, le régulateur de vitesse adaptatif est dorénavant plus tolérant, et laisse le conducteur ralentir ou accélérer sans se désactiver complètement. Un système de conduite semi-autonome fait également partie des cartes, lui qui permet également au conducteur de manœuvrer plus librement quand il le souhaite tout comme une aide au stationnement plus intuitive, intelligente et facile à activer.
Ces technologies fonctionnent grâce à une panoplie de radars et de caméras, dont les flux de données sont traités par un processeur 20% plus puissant que celui que l’on retrouve dans la BMW i5 et qui intègre non seulement son propre système de refroidissement à l’eau, mais également une composante d’intelligence artificielle qui utilise des algorithmes à base de règles, mais également génératives. Une de ces caméras est d’ailleurs pointée sur le conducteur en tout temps, et se charge d’évaluer son état physique et son attention. Nous l’avons d’ailleurs déjoué en mettant des verres fumés – une manœuvre qui n’a pas plu au système qui a désactivé notre régulateur de vitesse adaptatif.

Un premier de classe?
Avec ses technologies de recharge qui fracassent des records et des performances électriques de pointe, un châssis à saveur mécanique et une intelligence artificielle qui semble comprendre que le conducteur désire toujours garder le contrôle de son véhicule, BMW tente de se démarquer et de perpétuer l’héritage de la marque avec cette Neue Klasse. Reste à voir à quel prix BMW désire convaincre ses fidèles d’embarquer dans la parade!
L’iX3 50 xDrive devrait être dévoilé à Munich en septembre, et sa commercialisation au Canada devrait s’effectuer lors du deuxième quart de l’année 2026.
