États-Unis : la NHTSA examine de possibles infractions du robotaxi de Tesla
L’Agence américaine de sécurité routière (NHTSA) a demandé à Tesla de lui rendre des comptes après le signalement de plusieurs incidents avec son taxi sans conducteur, lancé pour la première fois dimanche à Austin (Texas) avec un service extrêmement limité à ce stade.
« La NHTSA a connaissance du signalement d’incidents et est en contact avec le constructeur pour obtenir des informations supplémentaires », a indiqué mardi à l’AFP le régulateur.
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Il « enquête sur des incidents potentiellement liés à des défaillances en matière de sécurité » et « prendra les mesures nécessaires pour protéger la sécurité routière ».
Tesla a lancé dimanche son tout premier et très attendu service de robotaxi à Austin — seulement une dizaine de véhicules devaient être exploités au départ —, auprès de clients sélectionnés et dans un périmètre urbain délimité.

Mais des vidéos ont été publiées sur les réseaux sociaux montrant certains de ces véhicules commettre des infractions au Code de la route (excès de vitesse, circulation à contresens, etc.).
Le service des Transports de la municipalité d’Austin a indiqué à l’AFP être « au courant des vidéos » et avoir reçu « des signalements d’incidents liés aux robotaxis de Tesla » via son dispositif permettant aux habitants et aux services d’urgence de la prévenir.
Six exploitants
Selon sa page internet consacrée aux véhicules autonomes, qui devrait être actualisée « dans les prochains jours » avec ceux notamment liés à Tesla depuis dimanche, elle a répertorié 119 incidents depuis 2023.

Elle a connaissance de six exploitants de véhicules autonomes actuellement dans ses rues: ADMT (Volkswagen), AVRide, Tesla et Zoox (Amazon) en expérimentation, Motional (Hyundai) en phase de cartographie, et Waymo (Alphabet/Google) en déploiement.
L’action de Tesla reculait de 2,08% vers 18 h GMT mardi (14 h à Montréal). Elle avait bondi de 8,23% la veille après le lancement du robotaxi, qualifié de succès par son patron Elon Musk.
Traditionnellement très volatile, l’action s’était effondrée à la Bourse de New York à cause de la proximité de l’homme le plus riche du monde avec le président américain Donald Trump et de son soutien à des gouvernements d’extrême droite en Europe. Courant mai, il a pris ses distances avec l’administration pour se concentrer sur ses entreprises, en particulier Tesla.
La NHTSA a rappelé qu’elle n’était pas requise par la législation de préapprouver « des nouvelles technologies ou des systèmes » automobiles.

Selon elle, « les constructeurs certifient que chaque véhicule respecte les rigoureux standards de sécurité de la NHTSA ».
Elle enquête depuis octobre 2024 sur le système de conduite entièrement autonome (FSD) de Tesla après des accidents mortels.
Faisant écho au lancement prévu du robotaxi, elle lui avait demandé en mai des informations « pour comprendre les technologies et utilisations opérationnelles » de ses véhicules autonomes.
Tesla avait été sommé de répondre au plus tard le 19 juin et, selon les documents du dossier publiés sur le site de la NHTSA, le constructeur a répondu à cette date.

Mais le contenu de sa réponse n’est pas divulgué, Tesla considérant que « la totalité du document contient des informations d’entreprise confidentielles ».
« La NHTSA est en train d’examiner les informations fournies par Tesla », a-t-elle indiqué mardi.
Le service de robotaxi est assuré pour l’heure avec des Model Y. En attendant le Cybercab, dont la production doit commencer en 2026. Dévoilé en octobre, cet engin électrique sans conducteur est dépourvu de volant et de pédales.