Véhicule zéro émission : le gouvernement Legault inclura des hybrides réguliers pour atteindre ses cibles
En raison de la baisse drastique des ventes de véhicules électriques depuis le début de l’année, le gouvernement Legault a décidé d’inclure des voitures plus polluantes dans sa stratégie pour atteindre ses cibles climatiques.
Dès 2035, la vente de véhicules thermiques sera interdite au Québec. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement a mis en place la norme Véhicule Zéro Émission (VZE). Celle-ci oblige les constructeurs automobiles à vendre un nombre croissant de véhicules 100% électriques ou hybrides rechargeables à grande autonomie, année après année. Par exemple, dès l’an prochain, les constructeurs devront s’assurer que 32,5% de leurs ventes proviennent de véhicules électriques (VÉ), sous peine de pénalités.
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L’objectif initial était d’atteindre 80% de ventes de VÉ d’ici 2030 et de faire circuler deux millions de véhicules électriques sur les routes québécoises.

Or, selon nos informations, Québec ne croit plus être en mesure d’atteindre ce cap d’ici cinq ans.
Modification de la norme
Jeudi, sous la pression des constructeurs automobiles et la guerre tarifaire avec les États-Unis, le ministre de l’Environnement Benoit Charette a décidé de modifier la norme VZE pour y inclure tous les types de véhicules hybrides, même ceux non rechargeables à essence.

La cible de 32,5% pour 2026 demeure inchangée, mais elle inclut désormais des véhicules qui ne sont pas zéro émission et qui sont plus polluants. Le gouvernement parle désormais de véhicules à « faibles émissions ». Il demande au gouvernement fédéral de suivre la parade.
« Les constructeurs misent et miseront beaucoup sur les modèles hybrides au cours des prochaines années », a affirmé le ministre Charette en entrevue, assurant qu’il ne s’agit pas d’un recul de l’électrification. « Ce ne sont pas des sacrifices, c’est une adaptation à une nouvelle réalité. »

Benoit Charette soutient avoir toujours dit qu’il ne serait pas « dogmatique » et que le gouvernement devait ajuster ses cibles en fonction du marché. « Ce n’est pas le gouvernement du Québec qui dicte les besoins des citoyens », a-t-il répété.
Économie d’abord
Il explique que la guerre des prix dans le secteur automobile nuit à l’industrie, et que même en tant que ministre de l’Environnement, il doit tenir compte de l’économie
« L’économie canadienne et québécoise m’interpelle aussi, parce que je ne pénaliserai pas une entreprise qui continue de générer des milliers d’emplois au pays et qui met en marché des modèles intéressants du point de vue des émissions de gaz à effet de serre », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il « assume pleinement » sa décision.

Les constructeurs et les concessionnaires réclament d’ailleurs plus de « prévisibilité » afin de pouvoir offrir aux clients des véhicules plus abordables.
« Nous voyons dans cette annonce un signal extrêmement encourageant. La pleine reconnaissance des hybrides rechargeables de plus de 80 km d’autonomie, mais aussi celle des hybrides rechargeables de moindre autonomie et des hybrides non rechargeables, répond directement aux réalités que nous soulevons depuis plusieurs mois. Ces véhicules constituent une passerelle incontournable vers la décarbonation », a déclaré Ian P. Sam Yue Chi, PDG de la Corporation des concessionnaires automobiles du Québec.
Nouvelle norme Véhicule zéro émission
Véhicule 100% électrique = vaut 1 point VZE
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Hybrides branchables ayant moins de 80 kilomètres d'autonomie = vaut maintenant un demi point VZE
Hybrides 100% essence : vaut maintenant un demi point VZE