Lexus RZ 2026 : mieux branché, presque révolutionnaire

Publié le 10 juillet 2025 dans Premiers contacts par Marc Lachapelle

Loulé, Portugal – Le secret de l’immense réussite de Lexus et Toyota, c’est d’être à la fois d’une grande audace et d’une extrême prudence, parfois exagérée. Le cas du Lexus RZ en est un bon exemple. Lancé en 2023, cet utilitaire sport ou multisegment intermédiaire de luxe repose sur l’architecture e-TNGA du groupe Toyota – réservée aux véhicules électriques – comme ses jumeaux non identiques que sont les Toyota bZ et Subaru Solterra, qui ont fait leurs débuts au même moment.

Contrairement à ces derniers, toutefois, le RZ n’a pas été mitraillé et torpillé à répétition par la majorité des critiques que nous sommes pour sa faible autonomie, la relative lenteur de ses recharges et les limites quotidiennes imposées aux recharges rapides. Du moins, pas aussi férocement. Il fut même loué ou acheté en plus grand nombre que la plupart de ses concurrents directs au pays, l’an dernier, grâce à la force et l’attrait du nom Lexus en bonne partie.

Son chiffre de ventes est cependant presque vingt fois moindre que celui de son frère, le Lexus RX, qui connaît un succès monstre depuis son apparition il y a plus de 25 ans, lui dont la silhouette et les dimensions sont très semblables et l’empattement identique. La marque compte d’ailleurs réduire cet écart dès cette année grâce à de sérieuses modifications et retouches qui profiteront à une gamme de modèles élargie.

Photo: Marc Lachapelle

Transplantation bénéfique

Pour relancer le RZ et l’amener à l’avant du peloton, il fallait d’abord lui en donner l’énergie, le nerf et l’endurance. Les ingénieurs y sont arrivés en lui greffant une batterie aux ions de lithium qui compte plus de cellules et dont la capacité est de 76,96 kWh, soit un gain de 5,92 kWh par rapport à sa devancière. Dotée d’un nouveau système de refroidissement par liquide, cette batterie peut donc fournir sans peine l’énergie que réclament de nouveaux moteurs eAxle plus musclés, qui portent la puissance de 201 à 224 chevaux pour le moteur avant et font plus que la doubler, de 107 à 224 chevaux, pour celui qui anime les roues arrière, selon le modèle.

Cette nouvelle batterie peut gober jusqu’à 150 kW sur les bornes rapides et se rechargera aussi plus vite sur des bornes de niveau 1 et 2, avec un plafond qui évolue de 7 à 11 kW. On oublie, bien sûr, la limite quotidienne de recharges rapides imposée aux premiers RZ par un des excès de prudence mentionnés plus haut. Autre bonne chose, on pourra aussi brancher ces nouveaux RZ sur des milliers de chargeurs additionnels, dont ceux du réseau Tesla qui sont compatibles, grâce à leur prise NACS installée de série.

Photo: Marc Lachapelle

Pour ratisser plus large

Le directeur de la marque Lexus au Canada, Martin Gilbert, ne cache ni sa confiance ni ses ambitions à l’égard de ce RZ 2026 requinqué et vitaminé. Il s’attend carrément à ce que les ventes soient triplées dès cette année. Pour y arriver, le nombre de modèles passe de trois à cinq, recette largement démontrée avec la série RX. Question de rendre à la fois le RZ plus accessible et d’intéresser les acheteurs pragmatiques, Lexus ajoute le RZ 350e à roues avant motrices, une configuration qui en rassurera plusieurs concernant la conduite hivernale. Animée par le nouveau moteur de 224 chevaux, cette version affiche une autonomie projetée de 486 km, la meilleure du clan RZ. Lexus nous assure qu’elle accélère de 0 à 100 km/h en 7,5 secondes, ce qui est tout à fait correct et conforme à sa vocation plus sage et pragmatique.

À l’inverse, l’autre nouveauté pour 2026 est le RZ 550e F Sport qui, comme son nom le suggère, vient injecter une sérieuse dose de sportivité et de sensations fortes à la série RZ. D’abord, la puissance combinée de ses deux moteurs est de 408 chevaux, ce qui promet un chrono de 4,4 secondes pour le sprint de 0 à 100 km/h. L’équipe de l’ingénieur-chef Yasuyuki Terada a également déployé de grands efforts pour raffiner la conduite du RZ 550e F Sport au-delà de la carrosserie autoporteuse renforcée et des retouches apportées aux éléments de suspension dont profitent tous les RZ cette année. Ils ont réussi leur coup. Sur les routes étroites et les autoroutes portugaises fréquentées au lancement, le RZ 550e F Sport s’est montré aussi solide, stable et précis que confortable et silencieux. À la seule exception d’un espace limité pour les pieds aux places arrière, étrangement.

Photo: Lexus

Le RZ 550e F Sport se distingue visuellement de ses frères par un bouclier avant plus découpé et une partie arrière plus sculptée, coiffée d’un petit aileron. Ses jantes aérodynamiques de 20 pouces lui sont également exclusives. Elles sont chaussées de larges pneus de performance de taille 235/50 à l’avant et 255/45 à l’arrière, lesquels réduisent cependant l’autonomie projetée à 366 km, sans surprise.

Révolution reportée

Chez nous, on ne pourra malheureusement équiper le RZ 550e F Sport de la direction à commande électronique (steer-by-wire) que Terada-san et ses complices ont mis dix années à perfectionner. Cette technologie novatrice, qui élimine tout lien mécanique entre le volant et les roues directrices, rehausse le plaisir et la précision de sa conduite. Elle est réservée pour l’instant à l’Europe, à défaut d’être approuvée ou certifiée pour les marchés nord-américains. Ne retenez pas votre souffle.

Photo: Marc Lachapelle

Au volant du RZ 550e F Sport qui nous est destiné, on pourra se consoler en enfonçant la touche qui active les huit rapports virtuels très réalistes du « M Mode » que l’on passe à l’aide de manettes fixées au volant. Les accélérations s’accompagnent de sonorités amusantes bien que peu réalistes. On a même droit à de fausses pétarades en rétrogradant. Le système est moins complet et spectaculaire que celui de la Hyundai Ioniq 5 N mais quand même réjouissant – surtout avec le volant rectangulaire et la direction électronique des moutures européennes du RZ 550e que l’on a pu conduire au Portugal.

Le juste milieu aussi

Entre RZ 550e et RZ 350e, on retrouve à nouveau le RZ 450e, dont les déclinaisons Signature, Luxury et Executive offrent des niveaux de luxe et d’équipement croissants. Leurs moteurs livrent 313 chevaux. En net contraste avec ce gain très modeste de 5 chevaux par rapport au modèle antérieur, l’autonomie projetée du RZ 450e Signature, monté sur des roues de 18 pouces, bondit de 354 à 420 km. Ce sera évidemment moins pour les RZ 450e Luxury et Executive en raison de leurs jantes et pneus de 20 pouces. Lexus s’attend malgré tout à ce que la version RZ 450e Luxury soit la plus populaire des cinq et génère jusqu’à 40% des ventes.

Photo: Marc Lachapelle

Chose certaine, après ce déploiement de puissance et de luxe, il ne faut surtout pas négliger le nouveau RZ 350e, malgré sa fiche technique plus modeste. Ce modèle a tout pour intéresser les acheteurs qui recherchent une autonomie sérieuse et des recharges faciles et rapides, combinées aux vertus habituelles de confort, fiabilité et qualité des Lexus. Sa conduite souple, son comportement sûr et ses performances honnêtes seront tout à fait corrects et satisfaisants en conduite quotidienne, à défaut d’être excitants. Pour ça, il y a maintenant le RZ 550e F Sport, de toute manière.

À voir aussi : Lexus RZ et Lexus ES 2026

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai n.d.
Version à l'essai 450e Luxury
Fourchette de prix n.d.
Prix du modèle à l'essai n.d.
Garantie de base 4 ans/80 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 6 ans/110 000 km
Consommation (ville/route/observée) n.d.
Options n.d.
Modèles concurrents Audi Q4 e-tron, Cadillac LYRIQ, Cadillac OPTIQ, Genesis GV60, Genesis GV70, Polestar 4, Tesla Model Y, Volvo EC40, Volvo EX40, Acura ZDX, Audi Q6 e-tron, Porsche Macan EV, VinFast VF 8 2025
Points forts
  • Nouveau RZ 550e F Sport convaincant
  • Version RZ 350e abordable et frugale
  • Autonomie et puissance rehaussées
  • Conduite et roulement améliorés
Points faibles
  • Certains réglages difficiles d’accès
  • Direction électronique non disponible
  • Conduite à une pédale incomplète
  • Pas de coffre avant
Fiche d'appréciation
Consommation 4.0/5 Moyenne tirée vers le haut par le nouveau RZ 350e à roues motrices avant qui compense la soif d’électrons nettement plus forte du nouveau RZ 550e F Sport.
Confort 4.0/5 Un roulement superbement maîtrisé grâce à une carrosserie plus rigide et des suspensions raffinées avec soin, appuyées par des sièges bien taillés, dans un silence louable.
Performances 4.0/5 Moyenne rehaussée par le RZ 550e F Sport de 408 chevaux et des versions RZ 450e et RZ 350e qui ont gagné en puissance, elles aussi, en plus d’un mode M réjouissant pour le premier.
Système multimédia 3.5/5 Une interface plus rapide et des écrans plus clairs, plombés par des réglages utiles enfouis dans d’obscurs menus, une ribambelle d’acronymes mystérieux et un graphisme souvent désolant.
Agrément de conduite 4.0/5 Des utilitaires sport solides, souples et sûrs, dont la maniabilité, l’aplomb et la précision s’accroissent à mesure qu’ils gagnent en puissance et en sportivité, sans rudesse aucune.
Appréciation générale 4.0/5 Des utilitaires sport électriques qui ont progressé grandement et discrètement en autonomie, en puissance, en nombre et en performance, malgré l’absence de la direction électronique.
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