Honda Civic Si 2025 : le sourire accroché aux lèvres, douze mois par année

On l’a déjà dit et on ne s’en lasse pas : la onzième génération de la Honda Civic est la plus accomplie de l’histoire du modèle. Certes, ses ventes marquent le pas dans un marché qui favorise de plus en plus les VUS, mais cela n’enlève rien à ses qualités. Châssis rigide, direction précise, présentation soignée : tout dans cette compacte japonaise respire le sérieux et l’efficacité.

Et lorsqu’elle arbore l’écusson « Si », elle devient carrément l’une des meilleures sportives accessibles du moment. Sans chercher l’exubérance d’une Type R, la Civic Si trouve le parfait équilibre entre performance et convivialité au quotidien.

• À lire aussi: Une modeste hausse de prix pour la Honda Civic 2026
• À lire aussi: La Honda Civic Si est-elle un bon choix et son moteur turbo est-il fiable?

Du nouveau en 2025

D’ailleurs, parlons-en : la Civic Si est la plus sportive des berlines Civic, la Type R étant uniquement offerte en configuration à hayon. Est-elle pour autant un choix rationnel ou un simple caprice d’enthousiaste? À vrai dire, elle coche plus de cases qu’on pourrait le croire.

Dans ce créneau bien précis où elle croise des rivales comme la Volkswagen Jetta GLI, la Kia K4 GT-Line Turbo, la Hyundai Elantra N-Line, la Subaru WRX et la Mazda3 Turbo, la Civic Si 2025 réussit à se distinguer par cette idée claire : procurer du plaisir sans tomber dans l’excès. Proposée à un peu plus de 36 000 $, elle limite volontairement les options afin de contenir la facture sous les 40 000 $. Voilà une stratégie sensée dans un contexte où les prix de l’automobile flirtent souvent avec l’irrationnel.

Esthétiquement, la version 2025 évolue avec retenue. Quelques retouches à l’avant – une grille redessinée, des phares révisés, un bouclier légèrement revu — ainsi que des feux arrière assombris et de nouvelles jantes de 18 pouces suffisent à rafraîchir son allure. Le discret becquet au bout du coffre reste en place, mais une nouvelle teinte « Gris Urbain nacré » s’ajoute au catalogue afin de signaler subtilement qu’il s’agit bien du dernier millésime.

Pour l’agrément de conduite

C’est sur la route que la Civic Si séduit jour après jour. Son moteur à quatre cylindres turbo de 1,5 litre, toujours fort de 200 chevaux, profite dorénavant d’une gestion revue pour améliorer la réponse à bas régime. Le couple de 192 lb-pi est disponible plus tôt, ce qui rend les relances plus franches, notamment en ville ou sur un chemin secondaire.

Certains amateurs regretteront peut-être l’époque des moteurs atmosphériques, plus linéaires dans leurs montées en régime, mais le compromis ici est résolument réussi – d’autant plus que la boîte manuelle à six rapports, toujours aussi délicieuse à manier, conserve une place centrale dans l’expérience de conduite. Pour les puristes, il y a encore une bonne nouvelle : le système d’égalisation automatique des régimes peut désormais être désactivé en sélectionnant le mode de conduite « Individuel ».

Justement, ce nouveau mode personnalisable permet d’adapter la réponse du moteur, la direction et la suspension selon nos préférences du moment. En conduite normale, la voiture se montre ferme mais supportable, même sur un réseau routier aussi imparfait que celui de la grande région de Montréal. Et quand l’envie de hausser le rythme se fait sentir, la Civic Si répond présente avec précision et assurance. Elle n’a pas la brutalité d’une Type R, mais elle reste joueuse, équilibrée et d’une rigueur qu’on ne soupçonnerait pas dans une simple berline compacte. Même un aller-retour à l’épicerie devient l’occasion de savourer un châssis bien né.

Et puis, malgré son tempérament, la Civic Si consomme toujours avec modération. Sa moyenne annoncée de 7,7 L/100 km est réaliste si l’on reste doux avec la pédale de droite. Cependant, ceux et celles qui aiment exploiter tout le potentiel du moteur verront plutôt une cote de 9 L/100 km s’afficher, ce qui s’avère une bénédiction pour un passionné de la conduite.

Un équipement des plus technos

La sécurité n’est pas écartée de l’équation. La suite Honda Sensing est livrée de série, avec toutes les assistances attendues : régulateur de vitesse adaptatif, maintien dans la voie, freinage d’urgence, reconnaissance des panneaux, etc. Pour 2025, on note l’ajout d’une caméra grand-angle améliorée, d’un détecteur de fatigue du conducteur et d’une gestion optimisée de la prévention des collisions. Les organismes américains, eux, confirment la solidité de l’ensemble : cinq étoiles attribuées par la NHTSA et mention « Top Safety Pick » (sans le « + ») décernée par l’IIHS, malgré un score « acceptable » au test de collision frontale avec chevauchement modéré.

À bord, la Civic Si n’essaye pas d’en mettre plein la vue avec une planche de bord futuriste au possible. La linéarité de l’ensemble et la simplicité de certaines commandes rendent son utilisation au quotidien très facile. L’écran tactile de 9 pouces se veut réactif en plus d’être compatible avec Apple CarPlay et Android Auto sans fil.

L’instrumentation numérique, derrière le volant, ajoute un soupçon de modernité, tandis que les molettes physiques pour la climatisation sont présentes et toujours aussi pratiques. Les sièges sport à la première rangée pourraient être plus enveloppants, mais ceci limiterait la clientèle de la voiture. D’ailleurs, même si les baquets sport requièrent un ajustement manuel de la part du pilote, il est très facile de trouver une position de conduite adéquate.

L’espace à bord reste conforme à celui d’une Civic régulière. Deux adultes s’installeront sans problème à l’arrière, la banquette est rabattable en deux sections et le coffre est aussi logeable qu’on peut l’attendre d’une compacte moderne. La Civic Type R est probablement plus pratique avec son hayon autorisant le chargement d’objets plus encombrants, mais le prix à payer est salé. La berline Si marie la sportivité à un format qui pourrait convenir à une famille pouvant se contenter d’un simple coffre pour le transport de ses biens.

Le mot de la fin

La Honda Civic Si, malgré une fermeté perceptible et un confort légèrement en retrait par rapport aux versions plus sages, reste une proposition bien calibrée. Elle ne cherche pas à en faire voir de toutes les couleurs, mais à procurer du plaisir pur, simple et maîtrisé, et ce, avec la fiabilité d’une horloge suisse. À une époque où les sportives abordables se font rares — et où les boîtes manuelles disparaissent peu à peu — elle incarne une forme de résistance. Et pour les amateurs de conduite authentique, c’est peut-être justement ça, la définition du compromis parfait.

À voir aussi : Le Guide de l'auto essaie la Honda Civic hybride 2025