Merci, Monsieur Carney...
Vous demandez-vous quels sont les impacts des tarifs que le Canada impose en réponse à ceux du gouvernement américain? Voici une histoire comme il en existe des milliers, mais qui frappe tout de même l’imaginaire. Il y a quelques semaines, un de mes amis a décidé de se procurer un camion Ford aux États-Unis. Restaurateur de véhicules antiques, il a l’habitude de ce genre de transaction, qu’il a effectué des dizaines de fois.
En quête d’un Ford Bronco de première génération, il jette son dévolu sur un modèle de 1974 qui a été restauré, mais qu’il pourra amener à un niveau supérieur. Le camion se trouve en Oregon, là où les véhicules sont généralement en excellente condition en raison d’une météo favorable. Après négociation avec le vendeur, il conclut l’entente pour 45 000 USD, soit 62 106,75 CAD selon le taux de change en vigueur ce jour-là. Hélas, ça n’allait pas s’arrêter là!
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En plus de devoir payer 7 000 $ pour le transport et des frais de 700 $ au courtier chargé de l’importation, le véhicule allait comme de coutume être taxé à la douane canadienne pour la TVQ, à hauteur de 5%. Ainsi, pour un montant de 3 105,34 $, portant la somme à 65 212,09 $. Puis, la douanière a informé mon ami qu’en réaction aux tarifs de Trump, le Canada imposait sur tout produit provenant des États-Unis une taxe de 25% comptabilisée sur le montant total, incluant les 5% de TVQ. Une taxe canadienne imposée non pas aux Américains, mais aux Canadiens qui se procurent des biens là-bas. Le Canada pénalise donc ses propres citoyens en réaction aux tarifs américains qui sont aussi appliqués aux Canadiens. Résultat, on paie! Peu importe, où l’on se trouve.
La facture du Bronco est ainsi passée à 81 515,11 $, puisque s’y ajoutait un montant de 16 303,02 $, représentant les fameux 25%. Et attention, une fois rendu au bureau de la SAAQ, mon ami a dû payer la TVQ sur le montant de 65 212,09 $. Un montant additionnel de 6 504,91 $, portant donc le prix total du véhicule à 88 020,02 $. En plus des frais de transport et d’importation qui, encore une fois, totalisent 7 700 $. La facture s'élève au bout du compte à 95 720,02 $!
Naturellement, s’ajoutera à ce montant le coût de l’inspection mécanique exigée par la SAAQ, permettant d’immatriculer le véhicule au Québec. Encore heureux que le véhicule ne fût pas équipé de l’air climatisé, puisque se serait ajoutée une taxe d’accise de 100 $ qui, elle aussi, aurait été taxable. Mais rendu là, 100 $ de plus ou de moins!
C’est donc dire qu’un véhicule acheté aux États-Unis, sans compter les frais de transport, coûte aujourd’hui plus du double du montant payé en dollars américains. Et attention, s’il s’agit d’un véhicule importé (donc non assemblé au Canada, aux États-Unis ou au Mexique), une taxe de 6,1% supplémentaire vient s’appliquer. Laquelle sera aussi taxée à hauteur de 25%.
On comprend évidemment que l’objectif de cette taxe est de décourager l’achat de produits américains par les Canadiens. Or, l’encouragement local a ses limites, surtout lorsque la taxation n’a plus de fin. Payer de la taxe sur la taxe, un tarif sur la taxe et une seconde taxe sur l’autre taxe… On est en droit de se demander si ce n’est pas une forme déguisée d’arnaque…
Résultat, les gens cesseront d’acheter aux États-Unis. Non pas en guise de protestation contre les Américains, mais parce qu’ils en ont soupé de se faire vider les poches par leur propre gouvernement qui, aux dernières nouvelles, n’avait pas remporté une mention d’honneur pour sa bonne gestion des finances. Bref, c’est bien frustrant tout ça.