Jeep Cherokee 2026 : le sauveur?
À quoi avait-on pensé chez Jeep? Abandonner en 2023 le nom le plus mythique de la gamme et, par le fait même, le véhicule se situant dans un segment de marché le plus en vogue! Le Cherokee avait en plus trouvé preneur de belle façon au cours des dernières années de commercialisation, alors que ses capacités de remorquage étaient supérieures à la moyenne et qu’il était l’un des rares à toujours offrir l’option d’un six cylindres (jusqu’en 2022).
Or, dans ce festival de mauvaises décisions prises par les stratèges de Stellantis se trouvait le couperet passé sur le Cherokee, laissant ainsi le Compass comme seul produit Jeep dit « abordable ».
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À ses débuts, le Cherokee se présentait comme un utilitaire basique, basé sur le Wagoneer. Plusieurs déclinaisons de ce modèle, alors rival des Bronco et Blazer, ont été offertes jusqu’au début des années 80, avant que le Cherokee ne se transforme pour devenir un produit plus compact. Ce modèle, considéré comme un coup de circuit à l’époque, avait été développé par American Motors et Renault. Esthétiquement sympathique et doté de mécaniques convaincantes, il a su passer l’épreuve du temps en poursuivant sa carrière durant 18 ans.

Ce véhicule a joué un rôle déterminant dans le rachat d’AMC/Jeep par Chrysler en 1987, et a évolué avant d’être remplacé chez nous en 2002 par le Liberty. Rappelons que le nom Cherokee est demeuré sur les marchés situés en dehors de l’Amérique du Nord, Chrysler ayant décidé à l’époque d’abandonner cette nomenclature pour éviter la confusion avec le Grand Cherokee.
Cette erreur a toutefois été corrigée en 2014 avec le retour du Cherokee, qui a été vendu pendant une décennie avant de tirer sa révérence. Au total, 2 884 172 Cherokee XJ (1983 à 2001) ont été vendus à travers le monde, tandis que la dernière génération s’est écoulée sur dix ans à 2 065 957 unités. Un véritable succès que Jeep a bêtement laissé tomber…

Qu’est-ce qu’un Cherokee?
Un véhicule aujourd’hui bien différent de l’époque des gros utilitaires énergivores et inconfortables. Or, un Jeep se doit de rester fidèle à ses origines, en affichant une stature robuste et un esprit d’aventure que des modèles comme le Hyundai Tucson ou le Nissan Rogue ne peuvent égaler. La carrosserie angulaire, caractérisée par des arches de roue cubiques et une calandre à sept bandes verticales, était donc nécessaire pour que la clientèle l’adopte, surtout que plusieurs rivaux ont aussi choisi une allure similaire. Pensez au GMC Terrain, au Subaru Forester et même, au nouveau Toyota RAV4.

Plus large, plus haut et allongé de 133 mm face à son devancier, le Cherokee adopte un style qui devrait plaire à la clientèle de Jeep. Rien de trop tapageur, ce qui signifie que Stellantis pourrait le conserver sans trop de changements pendant une très longue période, comme ce fut le cas avec la dernière mouture. Avec ces nouvelles dimensions, les futurs occupants gagnent en espace intérieur, en volume utilitaire et en dégagement aux jambes.
Le poste de conduite, quant à lui, est plus moderne bien qu’un peu terne. Évidemment, de futures moutures esthétiquement plus dynamiques pourraient changer la donne, puisqu’à son arrivée, seules les versions Limited et Overland seront offertes. Suivront par la suite les versions de base et la très attendue version Trailhawk, dont les détails seront dévoilés ultérieurement.

En le présentant, le président et chef de direction de Jeep (Bob Broderdorf) a souligné que ce Cherokee n’en était qu’à ses débuts et que de nouvelles variantes sont prévues à l'avenir. De nouvelles versions, de même que d’autres mécaniques pourraient voir le jour, incluant une version à moteur 2 litres turbo une déclinaison hybride rechargeable, et peut-être un 6 cylindres ou un moteur 100% électrique. Qui sait? Mais en attendant, Jeep nous servira une motorisation hybride traditionnelle, dérivée des modèles déjà vendus chez Peugeot, dont la puissance sera de 210 chevaux. Cette dernière promet une consommation moyenne estimée à 6,3 L/100 km et une autonomie de 805 km avec un seul plein.
Reposant sur la plate-forme STLA Large qui sert également à la Dodge Charger et au Jeep Wagoneer S, le Cherokee fera appel à une transmission EVT dotée de deux moteurs électriques, permettant un transfert de couple aux quatre roues. Peu de détails ont été divulgués quant au fonctionnement de cette boîte de même qu’en matière de système 4x4, mais Jeep confirme que les capacités seront supérieures à celles de la concurrence.

Évidemment, l’offre d’une motorisation hybride traditionnelle - une première pour Jeep - n’est pas le fruit du hasard. Avec les Ford Escape, Honda CR-V, Hyundai Tucson, CX-50, Subaru Forester et Toyota RAV4 qui proposent aussi ce type de technologie, Jeep cible une clientèle de masse. Des acheteurs qui devront minimalement débourser 42 290 $ (frais de transport et de préparation inclus) pour une version de base du Cherokee, qui arrivera ultérieurement. C’est donc dire qu’une version Overland bien équipée dépassera le cap des 50 000 $, à l’instar des CR-V et RAV4 de ce monde. On s’attend d’ailleurs à une stratégie tarifaire plus réaliste de la part de Stellantis, après avoir joué le jeu des prix gonflés suivis de rabais. Cette approche brouillait la perception des prix réels, rendant les produits plus difficiles à louer.
Chose certaine, le retour du Cherokee prévu pour novembre fera du bien aux concessionnaires qui s’arrachent les cheveux, aux clients qui auront finalement droit à un produit compétitif et à la marque qui bien besoin de redorer son blason. Rappelons que le Jeep Recon électrique se pointera bientôt, bien que l’on n’en connaisse aucun détail spécifique. En espérant qu’il ne s’agisse pas d’un autre VUS électrique hors de prix et qu’il soit plus au point que le Wagoneer S, dont les débuts sont pour le moins houleux...