Mazda CX-90 PHEV 2025 : de Montréal à Sacré-Coeur avec un seul plein

Publié le 15 août 2025 dans Essais par Vincent Aubé

C’est devenu un rituel estival que celui de partir sur la route en famille. Chaque année, alors que mes collègues apportent les dernières retouches au Guide de l’auto en plein mois de juillet, ma femme, mes deux garçons et moi prenons la route pour découvrir — ou redécouvrir — une région du Québec ou même un peu plus loin, alors que les provinces voisines font aussi partie de notre éventail de destinations aux fils des ans.

Et comme le métier de chroniqueur automobile consiste parfois à conduire plus longtemps, l’occasion était trop belle pour laisser la voiture familiale derrière et prendre le volant d’un véhicule plus logeable, plus confortable et plus frugal. Car oui, même si ma Volkswagen Golf Sportwagen personnelle est déjà économique à la pompe, il est possible de faire mieux avec un VUS aux dimensions accrues. Cette fois, c’est le Mazda CX-90 PHEV 2025 qui a servi de cobaye pour l’expédition estivale. Voici ce que nous avons retenu de cet essai routier prolongé.

Photo: Vincent Aubé

Le trajet

C’est au tout début de la Côte-Nord, à une quinzaine de kilomètres au nord de Tadoussac que nous avions réservé un chalet paisible sur les rives de la rivière Saguenay. Le trajet d’un peu plus de 560 km nous apparaissait assez facile à réaliser avec un seul plein, le CX-90 PHEV qui peut rouler sur une distance de 789 km dans des conditions optimales, rappelons-le. En fait, à la vue de ce plan de match, j’en suis rapidement venu à la conclusion que deux pleins d’essence allaient être suffisants pour tout le périple.

Mais, avant d’atteindre le traversier reliant Baie Ste-Catherine à Tadoussac (à une vingtaine de minutes de route de notre dernier arrêt), nous devions nous arrêter dans la belle région de Québec, question de profiter du charme européen qu’offre la capitale nationale. C’est d’ailleurs dans les artères de la cité que nous avons ajouté quelques kilomètres supplémentaires grâce à une borne de recharge électrique. Pas moins de 54 km additionnels sont venus se greffer au compteur du CX-90 durant ce bref passage dans la ville de Québec.

Et comme l’ambiance était plutôt vacancière, nous n’avons pas obligatoirement cherché une borne de niveau 2, la seule pouvant ravitailler en électrons notre véhicule d’essai, la variante PHEV étant capable de rouler sur une distance de 42 km, un parcours assez court face à d’autres utilitaires concurrents, il faut l’avouer. Bref, pour joindre notre destination, nous nous sommes uniquement fiés au réservoir d’essence, après avoir écoulé notre quarantaine de kilomètres en mode purement électrique à partir de la maison.

Photo: Vincent Aubé

Comme prévu, notre périple vers Sacré-Cœur s’est déroulé sans embûche et c’est aussi dans ce village que nous ravitailler le CX-90 en carburant. Mais, pour étirer un peu plus l’autonomie du VUS hybride rechargeable, le chalet s’est transformé en borne de recharge lente, l’instant de quelques jours. En effet, grâce au chargeur intégré, le CX-90 PHEV a pu retrouver son autonomie électrique avec une prise de courant murale de 120 volts. Inutile de vous dire que le temps de recharge est ridiculement long avec une simple prise, mais au moins, cette recharge quotidienne nous permettait de rouler en électrique, et ce, malgré les belles côtes des routes de la région. Il faut toutefois apprendre à bien doser la pédale de droite, car une pression trop forte active le moteur thermique qui vient prêter main-forte au moteur électrique.

Photo: Vincent Aubé

Bref, tous nos déplacements sur la Côte-Nord ont été accomplis en mode purement électrique ou presque. Vous aurez compris que nous n’avons pas beaucoup roulé une fois à destination, avec 42 km d’autonomie électrique seulement. Mais, le but des vacances est également de se reposer, pas nécessairement de rouler sans arrêt, n’est-ce pas?

Quant à la recharge au chalet, malgré sa lenteur, elle s’appliquait parfaitement à ce rythme décontracté. Et contrairement aux bornes de recharge publiques, le branchement à cette prise extérieure de 12 volts n’entraînait aucuns frais supplémentaires, puisque la location de l’endroit incluait l’électricité.

Photo: Vincent Aubé

7,9 litres aux 100 km

Mazda affirme que son imposant utilitaire est capable de maintenir une moyenne de consommation aussi basse que 4,2 L/100 km, mais ceci implique un style de conduite approprié et plusieurs kilomètres parcourus en pur électrique, ce qui n’a pas été possible durant ce voyage estival. Et comme il faisait très chaud à l’extérieur, la climatisation a été utilisée à outrance.

Notre moyenne de 7,9 litres par tranche de 100 km a donc été obtenue avec une majorité de la distance effectuée sur l’autoroute à une cadence excédant 100 km/h. Avec plus de temps passé en ville ou sur une route secondaire limitée à une vitesse de moins de 70 km/h, il aurait été plus facile de s’approcher de cette marque de 4,2 L/100 km.

N’empêche, le CX-90 PHEV a tout de même fait mieux que bon nombre de voitures compactes non hybrides sur le marché, tout en étant passablement chargé dans le coffre avec quatre passagers à bord (deux adultes et deux jeunes adolescents), et ça, c’est très satisfaisant. Et comme une majorité de véhicules PHEV roulent en électrique six jours sur sept, le CX-90 le plus frugal (une variante 6-cylindres en ligne turbo est également livrable) s’avère un bon choix pour les familles qui ont le luxe d’aligner leur routine à celle d’un utilitaire hybride comme le CX-90 PHEV.  

Photo: Vincent Aubé

Loin d’une MX-5, mais…

Le CX-90 de Mazda ne prétend pas révolutionner la catégorie des multisegments à trois rangées de sièges. Après tout, il est aussi imposant que les autres et son poids demeure élevé, mais cette obstination des ingénieurs Mazda à toujours vouloir proposer une dynamique de conduite au-delà de la moyenne se retrouve aussi à bord du CX-90 PHEV. Certes, la sonorité est plus convaincante avec le 6-cylindres sous le capot, mais quand on oublie le côté rustre du 4 cylindres atmosphérique de 2,5 litres, le CX-90 PHEV est un véhicule qui offre une excellente tenue de route, sans sacrifier le confort des occupants.

Évidemment, avec l’économie d’essence en fond de toile, la très grande majorité des propriétaires du VUS optent probablement pour le mode de conduite Normal, mais pour une expérience un peu plus relevée, le mode Sport est plus musclé. Avec les deux motorisations engagées en même temps (essence et électrique), le CX-90 PHEV en donne plus à son conducteur, notamment au chapitre de la réponse du véhicule et en étirant davantage les rapports de la boîte automatique à 8 rapports. L’effet se ressent particulièrement lors d’une ascension et la belle région de Charlevoix regorge de ces routes vallonnées. La direction du CX-90 demeure lourde, mais avec un châssis rigide et une suspension ferme, le multisegment n’a jamais inquiété, lui qui se montre très rassurant, même à des cadences supralégales.

Photo: Vincent Aubé

Le mot de la fin

Ironiquement, nous avons croisé plusieurs CX-90 à motorisation PHEV durant notre excursion de plus de 1 000 km. Un heureux hasard, diront certains, mais un indicatif non négligeable que le remplaçant du CX-9 plait au public québécois ou ontarien (plusieurs de ces CX-90 PHEV étaient immatriculés dans la province voisine). Sa conduite est rassurante et même sportive à ses heures, tandis que le confort des occupants est une priorité de ce gros utilitaire nippon, même si sur ce point, le CX-90 n’est pas le plus douillet de la catégorie.

Quant à sa consommation de voiture compacte plus élevée que les estimations du constructeur, disons seulement que le fait de ne pas l’avoir rechargé durant le trajet a miné le résultat. Mais, quand un gros véhicule comme le CX-90 est capable de maintenir un résultat sous la barre des 8 L/100 km sans que son conducteur ne fasse trop d’efforts pour maximiser son autonomie, c’est déjà une belle victoire pour les consommateurs et leurs familles.

À voir aussi : le Guide de l'auto conduit le Mazda CX-70 2025

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Mazda CX-90 2025
Version à l'essai GT
Fourchette de prix 45 900 $ – 64 350 $
Prix du modèle à l'essai 64 945 $
Garantie de base 3 ans/illimité
Garantie du groupe motopropulseur 5 ans/illimité
Consommation (ville/route/observée) 9,9 / 8,4 / 7,9 L/100km
Options n.d.
Modèles concurrents Chevrolet Traverse 2025, Dodge Durango 2025, Ford Explorer 2025, Honda Pilot 2025, Hyundai Palisade 2025, Jeep Grand Cherokee 2025, Kia Telluride 2025, Nissan Pathfinder 2025, Volkswagen Atlas 2025, GMC Acadia 2025, Subaru Ascent 2025, Toyota Grand Highlander 2025
Points forts
  • Agrément de conduite
  • Consommation raisonnable
  • Qualité d'assemblage
Points faibles
  • Autonomie électrique de 42 km seulement
  • Système infodivertissement complexe
  • Sonorité rugueuse du 4 cylindres
Fiche d'appréciation
Consommation 3.5/5 On est loin de la moyenne annoncée, mais pour un périple sans trop de période de recharge, réussir à rouler sous les 8 L/100 km est très bon.
Confort 4.0/5 Il y a des options plus douilettes au sein de cette catégorie, mais le CX-90 n'a pas à rougir pour autant. Il est très confortable.
Performances 3.5/5 Avec une mécanique de 323 chevaux et 369 lb-pi de couple, le CX-90 PHEV n'est pas sous-motorisé.
Système multimédia 3.0/5 Avec la molette et les nombreux menus, il est difficile de naviguer.
Agrément de conduite 4.0/5 Le CX-90 est le multisegment le plus sportif de la catégorie, mais il l'est un peu moins avec la motorisation hybride rechargeable.
Appréciation générale 4.0/5 L'utilitaire à trois rangées a rempli sa mission à merveille durant ce voyage estival.
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