Ford Mustang GT/CS 2025 : le pouvoir séducteur du V8
Au sein de cette industrie automobile en pleine ébullition, certains classiques refusent tout simplement de mourir. C’est le cas de la Ford Mustang, elle qui file le parfait bonheur depuis son dévoilement en 1964. Certes, l’apport du multisegment Mustang Mach-E ne doit pas être ignoré, mais dans les cercles d’amateurs, c’est surtout le modèle thermique que les passionnés de conduite apprécient.
À ce sujet, le constructeur de Dearborn a concocté un ensemble optionnel (dévoilé en 2024) pour commémorer le soixantième anniversaire de la voiture. Pour cet essai routier estival, c’est à bord d’une livrée CS (pour California Special) décapotable que nous avons repris le volant, question de revivre le rêve américain à fond.
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Pourtant, la Ford Mustang a également une histoire d’amour avec le public québécois, comme quoi ce « rêve américain » dépasse largement les frontières étatsuniennes. Et bien que la seule voiture toujours commercialisée par Ford en Amérique du Nord puisse remplir le rôle de véhicule principal, sa fonction est la plupart du temps secondaire. En principe, l’acquisition d’une Mustang se veut une expérience davantage émotionnelle que cartésienne, tout le contraire d’une voiture qui nous amène du point A au point B.

D’ailleurs, cet essai réalisé au mois d’août a coïncidé avec l’annonce d’une mauvaise nouvelle pour votre humble serviteur. Parfois, la conduite d’une sportive peut avoir des effets thérapeutiques sur celui ou celle qui tient le volant. Récit d’un essai routier guérissant.
Parfum de Californie
Précisons tout de même ce qu’ajoute la sélection du groupe California Special, une dépense de 2 700 $ qui ne peut être appliquée que sur une livrée GT Premium. Les jantes gris carbonisé de 19 pouces de diamètre sont automatiquement boulonnées à la voiture, mais comme l’exemplaire que nous avons pu conduire était également muni de l’ensemble de performance GT, les jantes en aluminium usiné et bleu Rave sont un peu plus larges que celles fournies avec l’ensemble de base.

Il y a de plus l'insigne Performance GT/CS gravé à même l’écusson « GT » au centre des deux feux de position arrière. Sur les flancs du cabriolet, on retrouve aussi ces autocollants décoratifs en bleu et noir, avec les cadres de phares peints en noir pour une ambiance assombrie au possible à l’avant. Notez également la calandre spéciale dépourvue de l’habituel Mustang, ainsi qu’une sellerie bleu marine ornée de surpiqûres bleues et blanches.

La performance à la sauce GT
En plus de l’ambiance « black and blue », la Mustang GT mise à l’épreuve se distinguait par la présence d'un autre groupe optionnel qui met l’emphase sur la performance. Au-delà des jantes élargies abordées plus haut, l’ensemble prévoit un système de freinage Brembo aux quatre coins, un frein de stationnement électrique à main, un crochet de remorquage avant, la grille de calandre peinte en noir lustré, des ressorts de suspension avant plus robustes, un différentiel à glissement limité Torsen d’un rapport de 3,73, une barre antiroulis arrière plus grosse, ainsi que des ajustements uniques apportés au châssis. Les réglages du contrôle de stabilité, du système ABS et la direction sont également spécifiques à ce groupe optionnel.

Les cheveux au vent et la pédale au plancher
Piloter une Mustang GT cabriolet signifie également que son conducteur devient automatiquement le centre de l'attention, surtout lorsque le toit est replié entre le coffre et la banquette arrière. Dès le démarrage, assuré par un bouton-démarreur rouge, le V8 atmosphérique de 5 litres fait entendre son rugissement indémodable, une intensité qui peut aussi être contrôlée à l'aide d'une commande sur le côté gauche du volant. Grâce aux six modes de conduite, l’utilisateur peut personnaliser son expérience entre Normal, Sport, Glissant, Piste, Accélération et Personnalisé, ce dernier qui permet de choisir chaque paramètre comme bon lui semble.

Pour profiter au maximum de la sonorité « Mustang », le mode Sport est tout indiqué pour le quotidien, tandis qu’en configuration Normal, tout est un peu plus feutré. Il est même possible de jouer avec les soupapes du système d’échappement pour ne pas trop réveiller le quartier au petit matin par exemple. En mode Piste ou Accélération, c’est un peu plus corsé avec les aides à la conduite désactivées.
Avec une réponse du moteur plus affirmée, une direction plus lourde et même une suspension raffermie, la Mustang GT équipée de l’ensemble Performance est exactement ce que l’amateur de muscle car recherche : une conduite authentique presque fatigante à force de manier les trois pédales, le levier et le volant sport. Mais, il est difficile de trouver mieux en 2025, surtout depuis que le segment musclé a perdu la Chevrolet Camaro et la Dodge Challenger en quelques mois.
Et même si Dodge a déjà prévu une nouvelle Charger munie d’une mécanique thermique, il n’en demeure pas moins que la Mustang GT est la seule deux portes à offrir le combo moteur V8/boîte manuelle. La seule autre option se trouve chez Cadillac sous la forme de la CT5-V Blackwing, une berline résolument plus dispendieuse que le ponycar de Dearborn.

Thérapie « américaine » sur roues
L’auteur de ces lignes a déjà décrit la conduite de la Mazda MX-5 comme une thérapie sur roues. Le roadster nippon a été conçu pour une seule et unique raison : accrocher un sourire au visage de son conducteur.
La Ford Mustang GT reproduit à sa manière ce genre d’expérience sensorielle, quoique ses quatre places (au lieu de deux) permettent à une famille de quatre de se promener les cheveux au vent et d’entendre les vrombissements du célèbre V8 Coyote de Ford. Et il n’y a rien de mieux que de voir des sourires accrochés aux visages de son clan.
Pendant quelques heures, la Ford Mustang GT cabriolet a permis d’oublier le stress du quotidien, et ça, c’est une victoire en soi.
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| Fiche d'évaluation | |
| Modèle à l'essai | Ford Mustang 2025 |
|---|---|
| Version à l'essai | Décapotable GT Premium (man) |
| Fourchette de prix | 38 130 $ – 400 000 $ |
| Prix du modèle à l'essai | 64 080 $ |
| Garantie de base | 3 ans/60 000 km |
| Garantie du groupe motopropulseur | 5 ans/100 000 km |
| Consommation (ville/route/observée) | 16,6 / 10,2 / 15,2 L/100km |
| Options | Groupe 401A (3 000 $), Chaîne audio B&O (1 295 $), Ensemble Performance GT (6 800 $), Ensemble California Special (2 710 $), Tapis de sol CS (250 $), Système d'échappement actif (1 545 $), Suspension MagneRide (2 500 $). |
| Modèles concurrents | Nissan Z 2025, Chevrolet Corvette 2025, Lexus RC 2025, Toyota GR Supra 2025 |
| Points forts |
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| Points faibles |
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| Fiche d'appréciation | |
| Consommation | Il faut vraiment être doux avec la mécanique pour espérer un résultat acceptable à la pompe. |
| Confort | Les sièges sont confortables, mais lorsque la voiture est placée dans ses modes plus sportifs, la fermeté de la suspension surprend. |
| Performances | Il est difficile de trouver un cabriolet à boîte manuelle et moteur V8 sur le marché, car la Mustang GT est la seule encore en lice. |
| Système multimédia | L'écran tactile du système Ford propose des graphiques clairs et une réponse efficace. |
| Agrément de conduite | Lorsque le toit est replié et que le moteur V8 rugit, l'agrément de conduite de ce cabriolet est dur à battre. |
| Appréciation générale | La Mustang GT demeure une voiture nichée, mais il y a encore suffisamment d'amateurs pour justifier sa présence au catalogue. |
