Nissan Sentra 2026 : saisir l'occasion

Publié le 10 novembre 2025 dans Premiers contacts par Louis-Philippe Dubé

Nissan est l’un des constructeurs les plus affectés par la tempête tarifaire qui sévit sur l’industrie automobile nord-américaine à l’heure actuelle. Déjà dans la tourmente bien avant ces surcharges, la marque et sa nouvelle direction doivent par tous les moyens saisir les opportunités qui s’offrent à elle pour renflouer ses coffres. Et le segment des voitures abordables – visiblement boudé par bon nombre des marques rivales à Nissan – constitue une opportunité à la portée des ambitions du constructeur.

Il s’est écoulé 7 millions de Sentra aux États-Unis et au Canada depuis son introduction sur le marché en 1982. Forte de sa 9e génération, la compacte à 4 portières est proposée avec un tout nouveau look, de nouvelles technologies et un habitacle refait. Or, austérité corporative oblige, son plan technique demeure pratiquement intouché par rapport à la génération précédente.

Le Guide de l’auto s’est rendu à Phoenix, en Arizona, pour mettre à l’essai la Nissan Sentra 2026.

Photo: Louis-Philippe Dubé

De nouveaux habits

Un simple coup d’œil sur la Sentra révèle l’ampleur de la refonte esthétique qu’elle a reçue, lui donnant ainsi un look actualisé moins discret que sa prédécesseure. Mais si elle semble avoir gagné en gabarit avec ses lignes plus audacieuses, ses proportions comparativement à l’ancien modèle sont demeurées sensiblement les mêmes.

Cette année, la Sentra est offerte en trois modèles, soit la S, SV et la plus cossue SR. Deux ensembles Premium peuvent complémenter les variantes SV et SR, leur conférant des éléments comme le toit ouvrant, une chaine plus puissante signée Bose et le système de conduite semi-autonome ProPilot Assist. Il est important de souligner que l'offre de la variante d’entrée de gamme S est somme toute intéressante pour le segment, avec, notamment, une suite d’équipements de sécurité bien étoffée, le régulateur de vitesse adaptatif et l’écran du système d’infodivertissement de 12,3 pouces assorti des suites logicielles Apple CarPlay et Android Auto.

Les occupants ont droit à plus de numériques, certes, mais Nissan a laissé une touche analogique bien appréciée. Celle-ci est interprétée par des commandes à retour haptique pour la ventilation qui émettent également un discret signal sonore lorsqu’on les utilise. Rehaussé sur le plan ergonomique, mais également en termes de finition, l’habitacle a reçu une couche de matériau isolant additionnelle le rendant plus silencieux sur la route.

La Sentra demeure la même au chapitre du volume pour les passagers, mais les sièges zéro gravité aux deux rangées (à l’exception du siège du milieu à l’arrière) font leur marque côté confort pour les longs trajets.

En ce qui concerne le volume de chargement, il demeure le même que le modèle sortant à 405 litres. Cependant, ce volume a été amélioré, avec une ouverture du coffre plus large et un seuil de coffre plus bas.

Statu quo sous le capot

Si la Sentra s’est transformée physiquement à l’intérieur comme à l’extérieur, l’aspect technique est quant à lui demeuré en reste. Le moteur 4 cylindres de 2 litres qui développe 149 chevaux et 146 lb-pi de couple s’est transposé tel quel dans le nouveau modèle. La transmission à variation continue (CVT) qui l’accompagne a été reprogrammée pour fournir, selon les ingénieurs de Nissan, plus de réponse et de linéarité. Et elle demeure la seule boite offerte, la transmission manuelle ayant été retirée du catalogue. La nouvelle carrosserie a augmenté le la rigidité de la voiture de 6%, tandis que les suspensions – qui sont les mêmes que sur le modèle précédent – ont été recalibrées côté amortissement.

Photo: Louis-Philippe Dubé

La performance et la dynamique de conduite ne figurent pas sur la liste des points forts de la Sentra. Même si nous avons apprécié le fait que le mode Sport sélectionnable via une commande sur la console centrale affûte les sens de la transmission et améliore la réponse à l’accélérateur, la Sentra essouffle promptement sa carrosserie à haute vitesse. Côté sensations, la Sentra ne déborde pas de saveur, mais elle s’adonnera aux activités quotidiennes avec un roulement confortable pour le segment assorti d’une direction qui fournit une rétroaction suffisante pour la vocation du véhicule.

Abordable ?

La Sentra occupe une place particulière dans son segment. Ses principales rivales sont plus matures qu’elle, avec des motorisations hybrides et des variantes de performance. La Sentra, elle, n’offre qu’une seule motorisation. Et Nissan ne croit pas que lui conférer de nouvelles options motrices l’avantagerait. Pour l’instant, du moins.

Photo: Louis-Philippe Dubé

Sa puissance inférieure combinée avec la CVT ne semble pas non plus la faire briller au chapitre de l’efficacité. Lors de notre trajet, nous avons enregistré une consommation oscillant entre 7,5 L/100 km et 7,8L/100 km en conduite combinée. Mais il faudra attendre les cotes officielles de Ressources naturelles Canada, ainsi qu’un essai complet dans notre climat, pour juger le tout de manière juste.

Si elle ne peut en offrir plus que ses rivales côté performance et efficacité, l’occasion en or pour la nouvelle Sentra se trouve dans la valeur et l’abordabilité. Avec les prix qui s’emballent allègrement dans l’industrie, le créneau des voitures abordables pourrait amener de l’eau au moulin, en plus de fidéliser de premiers acheteurs à la marque.

Photo: Louis-Philippe Dubé

Hélas, au moment d’écrire ces lignes, les prix de la Sentra 2026 demeurent inconnus. Nous savons seulement qu’avec la boite manuelle en moins, le prix de départ de ce millésime sera logiquement plus élevé. Un élément qui avantage notre marché à cet égard est le fait que la Sentra est assemblée au Mexique – pour l’instant. Donc contrairement au Frontier, au Murano et au Pathfinder, la Sentra ne sera pas surtarifée. Or le climat hautement dynamique de l’industrie actuelle peut faire changer la direction des vents à tout moment.

À voir : Louis-Philippe Dubé nous donne ses impressions de la Nissan Sentra 2026

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai n.d.
Version à l'essai SR (auto)
Fourchette de prix 23 898 $ – 31 148 $
Prix du modèle à l'essai CA$29,048
Garantie de base 3 ans/60 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 5 ans/100 000 km
Consommation (ville/route/observée) 7.4 / 6.1 / n.d. L/100km
Options n.d.
Modèles concurrents Honda Civic, Hyundai Elantra, Kia K4, Mazda Mazda3, Subaru Impreza, Toyota Corolla, Volkswagen Jetta
Points forts
  • Look actualisé
  • Sellerie très confortable
  • Habitacle ergonomique
  • Espace de chargement plus accessible
Points faibles
  • Un seul choix de motorisation
  • Puissance juste
  • Dynamique de conduite un peu fade
Fiche d'appréciation
Consommation 3.0/5 Avec une moyenne relevée oscillant entre 7,5 L/100 Km et 7,8 L/100 Km, la Sentra rivalise mal avec ses rivales.
Confort 4.5/5 Les sièges zéro gravité ne sont pas que du marketing. Il offrent un confort étonnament élevé pour le segment.
Performances 3.5/5 Avec un seul choix de moteur qui livre 149 chevaux, les performances de la Sentra sont justes pour son format.
Système multimédia 4.0/5 On aime le nouvel écran d'infodivertissement de 12,3 pouces.
Agrément de conduite 3.5/5 La dynamique de conduite de la Sentra ne se démarque pas dans le segment.
Appréciation générale 3.5/5 Avec un look et des technologies intéressantes, mais aussi des désavantages techniques vis-à-vis ses rivales, la Sentra devra se démarquer côté prix pour réussir.
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