Hyundai Nexo 2026 : garder ses options ouvertes

Publié le 11 novembre 2025 dans Premiers contacts par Louis-Philippe Dubé

Controversé. C’est le qualificatif qu’on attribue souvent à l’hydrogène en tant qu’option dans le catalogue des énergies offertes pour les véhicules de promenade. Et avec seulement 49 véhicules à pile à combustible utilisés à ces fins en circulation dans la province selon les plus récentes données fournies par la Société de l’assurance automobile du Québec, il va sans dire que l’engouement n’y est pas.

Évidemment, la capacité du consommateur à s’approvisionner en hydrogène est au cœur du problème. Toutefois, la controverse vient surtout du fait que le combustible doit également être produit, emballé et transporté pour être acheminé vers ledit consommateur. Le processus requiert une quantité d’énergie qui varie selon une panoplie de facteurs, remettant ainsi en question l’empreinte laissée par celui-ci.

Le but de ce texte n’est pas de faire le procès de l’hydrogène, mais plutôt d’évaluer comment le Hyundai Nexo 2026 de nouvelle génération se démarque dans le paysage automobile, car Le Guide de l’auto s’est rendu en Corée du Sud afin de l'essayer sur la route. Nous examinerons les pour et les contre du fameux carburant dans un prochain article!

Photo: Louis-Philippe Dubé

Confortable et logeable

Hyundai a l’intention de commercialiser le nouveau Nexo auprès de flottes commerciales de véhicules exclusivement, du moins au début, parce que c’est là que le facteur d’approvisionnement a du sens. Force est de constater que la finition de l’habitacle est étonnamment bien exécutée pour un véhicule de flotte. Deux modèles proposant deux niveaux d’équipement distincts figureront au catalogue canadien, mais ceux-ci seront identiques sur le plan technique.

En plus d’être bien garni avec des éléments comme la recharge sans fil pour téléphone intelligent et une chaîne Bang & Olufsen à 14 haut-parleurs, notre cobaye était muni de caméras extérieures en guise de rétroviseurs assorties d’écrans dans le tableau de bord. Cette technologie, qui améliore l’aérodynamique du véhicule par rapport à des rétroviseurs traditionnels, n’est toujours pas homologuée chez nous.

Photo: Louis-Philippe Dubé

Le Nexo propose une planche de bord typique « à la Hyundai » avec une combinaison d’écrans pour l’instrumentation et l’infodivertissement. Le système de navigation, clair avantage technologique chez Hyundai, s’est avéré particulièrement utile et convivial pour naviguer la jungle urbaine de Séoul. Dans la partie centrale de la planche de bord, la bande de commandes pour la ventilation et la chaine audio est la même que l’on retrouve dans les véhicules de la gamme. Une période d’adaptation est nécessaire pour être à l’aise avec ces commandes, parce qu'il faut appuyer sur un bouton pour permuter entre celles réservées à la ventilation et celles de l’audio.

Photo: Louis-Philippe Dubé

L’habitacle du Nexo 2026 se démarque sur deux points additionnels, soit l’espace et le silence. En effet, avec 993 litres de volume derrière la deuxième rangée, le Nexo a de quoi se vanter sur ce plan. Et après avoir parcouru quelques centaines de kilomètres en ville et sur l’autoroute, nous pouvons également conclure qu’il prend soin de ses occupants sur le plan auditif.

Longue autonomie

Sur le plan technique, un seul moteur électrique monté à l’avant est proposé et celui-ci développe 250 chevaux. La pile à combustible, qui transforme l’hydrogène en électricité, se trouve également sous le capot à l’avant. Les réservoirs d’hydrogène prennent place à l’arrière près de la batterie haute tension. Ces éléments vitaux ont été bonifiés par rapport au Nexo de première génération. Les réservoirs, qui sont fabriqués d’un mélange de matériaux dont la fibre de carbone, peuvent maintenant contenir 162,6 litres (6,69 kg) d’hydrogène comparativement à 156,6 litres (6,33 kg). La batterie, elle, a gagné des cellules avec une capacité de 2,64 kWh comparativement à 1,56 kWh pour la génération sortante.

Photo: Louis-Philippe Dubé

Ce n'est pas tout : les capteurs de surpression sur ses réservoirs, la soupape de décharge d’urgence et le détecteur de fuite ont tous été bonifiés pour le nouveau Nexo dans le but d’assurer un niveau supérieur de sécurité.

Grâce à toute cette quincaillerie, le Nexo 2026 propose, sur papier, une autonomie pouvant aller au-delà de 700 km. Avec un rendement observé de 99,5 km par kilogramme d’hydrogène lors de notre essai qui s’est déroulé majoritairement sur l’autoroute, nous avons parcouru environ 665 km sur un plein.

Côté performance et dynamisme, le Nexo tend largement plus sur le confort que la vigueur. C'est un trait de caractère qui s’aligne avec les attentes d’un véhicule de flotte.

Photo: Louis-Philippe Dubé

À noter qu’il offre également la technologie V2L (Vehicle-to-Load) qui permet, comme bon nombre de véhicules électriques sur le marché, de fournir en courant des équipements, outils et appareils électroniques pour plusieurs heures si on utilise l’hydrogène dans les réservoirs.

Hyundai s’accroche à l’hydrogène

Évidemment, beaucoup de questions demeurent sans réponse. Il y a notamment celle de la fiabilité et des coûts d’entretien des piles à combustible qui gagnent en complexité, mais aussi celle du prix, qui sera un facteur déterminant, tout comme la question du ravitaillement. Et avec l'unique station publique de ravitaillement au Québec qui a fermé ses portes en octobre dernier, les flottes désireuses de se convertir à l’hydrogène devront évidemment investir dans leurs propres infrastructures.

Photo: Louis-Philippe Dubé

En contrepartie, en plus de réduire leurs émissions, ces flottes profitent d’un véhicule à grande autonomie qui ne rejette que de l’eau et qui ne prend que 5 minutes pour faire le plein, ce qui propose des avantages compétitifs au chapitre de la productivité comparativement à un véhicule électrique équivalent à batterie.

En Corée du Sud, on compte les stations de ravitaillement en hydrogène par centaines et les géants industriels comme Hyundai prétendent avoir trouvé des moyens peu énergivores pour le produire et l’acheminer vers le consommateur. Comme dans tout, la production à échelle ne fait que diminuer les coûts de production et l’énergie requise.

Photo: Louis-Philippe Dubé

En poursuivant la commercialisation du Nexo ici, Hyundai garde ses options ouvertes, autant pour les véhicules de promenade que les véhicules commerciaux. Il ne faut pas oublier que l’hydrogène est souvent considéré comme une alternative viable pour le transport de marchandises, un segment de marché dans lequel Hyundai est actif.

L’industrie automobile est en transformation constante à l’heure actuelle : on avance sur certaines technologies et on recule sur d’autres. Et la prochaine fois que la musique s’arrêtera dans le jeu de chaise musicale énergétique, peut-être que l’hydrogène reviendra sur la table comme une option envisageable. Le cas échéant, Hyundai pourra répondre à l’appel.

À voir aussi : Le Guide de l'auto conduit le Hyundai Nexo 2026

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai n.d.
Version à l'essai Ultimate
Fourchette de prix 72 500 $ – 75 000 $
Prix du modèle à l'essai 75 000 $
Garantie de base 5 ans/100 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 5 ans/100 000 km
Consommation (ville/route/observée) n.d.
Options n.d.
Modèles concurrents Toyota Mirai
Points forts
  • Conduite confortable
  • Très bonne autonomie
  • Habitacle silencieux
Points faibles
  • L'hydrogène est introuvable au Québec
  • Coûts d'entretien inconnus
  • Offert uniquement aux flottes
Fiche d'appréciation
Consommation 4.0/5 Nous avons parcouru 99,5 km pour chaque kilogramme d'hydrogène consommé.
Confort 4.5/5 Le Nexo est un utilitaire confortable et étonnament spacieux.
Performances 3.5/5 Les 250 chevaux déployés par son moteur avant sont suffisants, mais sans plus.
Système multimédia 4.0/5 Le système multimédia de Hyundai est avancé, clair et facile à utiliser.
Agrément de conduite 3.0/5 La priorité a été mise sur le confort et non sur l'agrément.
Appréciation générale 3.5/5 En tant qu'utilitaire polyvalent, le Nexo fait un bon travail dans son ensemble, mais son plus gros défaut est qu'il carbure à l'hydrogène.
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