Vous pourriez gagner des centaines de dollars en louant votre borne de recharge

Publié le 28 octobre 2025 dans Actualité par Journal de Montréal

Vous pourriez gagner des centaines de dollars chaque mois en laissant d’autres personnes venir se brancher à votre borne résidentielle.

C’est en tout cas ce que pensent deux Québécois qui lancent une application pouvant révolutionner l’accès aux recharges sur notre vaste territoire.

« Au Québec, il y a 400 000 électromobilistes, explique le cofondateur de ShareCharge, François Boutin-Dufresne. Il y a 8000 bornes de niveau 2, donc si on a 10% des 400 000 électromobilistes qui acceptent d’en partager, ça fait 40 000 bornes de plus ».

Ces derniers mois, l’entrepreneur en série s’est acheté une voiture électrique. Il s’est vite cogné le nez quand il a constaté le manque de bornes en banlieue de Québec.

« J’étais dans un désert de recharge. Je voyais que la voisine de ma mère en avait une. Je me suis dit que ça serait pratique de pouvoir me brancher là », raconte François Boutin-Dufresne, qui a travaillé auparavant au Fonds monétaire international (FMI).

Un Uber de la charge

Avec Jay Bouvier, il a donc créé ShareCharge.

Avec l’application ShareCharge, vous pouvez voir les bornes privées disponibles dans la région recherchée. Ne reste plus qu’à la réserver au moment voulu.

« Je me disais au départ, c’est sûr que ça existe, mais dans mes recherches, je n’ai rien trouvé qui faisait exactement ça. Personne ne réussit à avoir de réseau assez complet », raconte-t-il.

Un peu comme un Uber ou un Airbnb, ShareCharge permet à n’importe qui de louer sa borne résidentielle au prix qu’il veut.

« On estime que ça peut atteindre entre 1,50 $ et 5 $ l’heure », observe Jay Bouvier, qui cumule des années d’expérience en aérospatiale.

Photo: Photo fournie par ShareCharge

Argent public

Est-ce que ShareCharge vient couper l’herbe sous le pied du Circuit électrique public d’Hydro-Québec?

Au contraire, rétorquent Boutin-Dufresne et Bouvier.

Ils affirment que l’offre est complémentaire et qu’ils pourraient même un jour intégrer leur réseau à celui d’Hydro dans leur application.

L’accès aux bornes n’est pas toujours facile sur le territoire québécois. Hydro a expérimenté en mai dernier un projet-pilote de recharge mobile sur remorque à Louvicourt.

« On voit la limite du développement du réseau du Circuit électrique parce qu’à un moment donné, il n’y a plus d’argent public », observe François Boutin-Dufresne, qui invite d’abord les gens à s’inscrire à son réseau pour atteindre le chiffre magique de 5000 bornes ces prochains mois.

Lancé en 2012, le Circuit électrique de la société d’État a commencé dans les Rôtisseries St-Hubert, les RONA et les agences de transport.

Les premiers électromobilistes québécois se souviendront de soirées passées dans les stationnements du St-Hubert dans un froid mordant pour charger leur véhicule.

ShareCharge pourrait venir tourner pour de bon la page de ces épisodes frisquets.

Faits saillants

Le Circuit électrique s’est associé récemment à Red E Charge, ChargeLab et EV Connect. Plus de 5500 bornes figurent maintenant dans son appli. Au Québec, Bromont, Senneville, Lorraine, Saint-Bruno-de-Montarville et Rosemère sont les villes avec le plus de voitures électriques, selon l’Association des véhicules électriques du Québec (AVÉQ).

À voir : Faut-il avoir peur des véhicules électriques chinois?

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