Subaru Outback 2026 : la familiale qui assume enfin son âme de VUS

Publié le 20 novembre 2025 dans Premiers contacts par Vincent Aubé

Sedona, AZ – Depuis trente ans, la Subaru Outback fait le pont entre voiture et VUS, une recette que la firme nipponne maîtrise à la perfection. Tellement en fait que le succès du modèle a envoyé à la retraite plus tôt l'année passée la berline dont elle dérive, la Legacy. Cette dernière proposait aussi une version familiale, mais son sort a été scellé pour de bon en 2009, laissant le champ libre à la plus « robuste » des deux variantes à toit allongé : L'Outback.

Une bonne décision, car les ventes de la familiale haut perchée n’ont cessé de progresser, notamment parce que les « Subaristes » sont parmi les consommateurs les plus loyaux de l’industrie, mais aussi parce qu'une Outback est un couteau suisse. Avec son comportement de voiture mélangé à des capacités hors route impressionnantes et un généreux coffre, l’Outback fait presque tout bien. Elle n’a pas donc pas besoin d’exceller dans l’un ou l’autre de ces critères spécifiques.

Photo: Subaru Canada

Une toute nouvelle approche

Dévoilée en grande pompe au Salon de l’auto de New York au printemps dernier, la septième génération de l'Outback nom a clairement interpellé la presse présente sur le plancher du Javits Center, mais peut-être pas pour les bonnes raisons. Disons seulement que la nouvelle carrure du modèle détonne franchement avec le passé plus conservateur de la voiture familiale surélevée. Le fait que la Legacy ne fasse plus partie de l’équation semble avoir délivré le département de design, et comme nos voisins du sud raffolent de tout ce qui ressemble à un « camion », on comprend un peu mieux la direction prise par l’entreprise.

Une chose est sûre, la plus récente Outback risque de passer un peu moins inaperçue dans la circulation lourde, surtout avec la robe Wilderness encore plus musclée, un modèle qui arrivera au début de l'année 2026. Le constructeur avait convié quelques membres de la presse automobile à Sedona, en Arizona, à ce premier contact avec un des modèles les plus importants pour Subaru en Amérique du Nord.

Portrait d’une familiale unique qui, une fois libérée de ses contraintes de voiture, passe enfin en mode utilitaire en caractère gras.

Photo: Subaru Canada

Plus joli en vraie

Je dois me confesser : lorsque cette septième génération du modèle a pris son premier bain de foule à New York, je ne comprenais pas. Comment une familiale si aimée avait pu être charcutée de la sorte ? Mais, il arrive à l’occasion qu’une perception change en cours de route et c’est exactement ce qui s'est produit en découvrant les Outback 2026 stationnées devant l’hôtel situé non loin du Canyon Boynton, près de Sedona.

En prenant bien le temps d’observer les détails de cet Outback, comme le long capot plat, les porte-à-faux assez imposants, les contours d’ailes en plastique noir, les nouvelles barres de toit ou même ce faciès plus vertical, on finit par apercevoir quelques traits familiers ici et là. Plus haut que ses devancières, le nouvel Outback s’approche du Forester dans ses proportions, mais on ressent tout de même un peu plus de robustesse. Le vrai test viendra peut-être lorsque l’édition Wilderness fera son entrée, car cette variante repousse plus loin les limites du genre « aventurier ».

Photo: Subaru Canada

Le nouvel Outback a pris naissance à partir de la plateforme sortante, mais les ingénieurs ont tout de même tenu à solidifier la portion avant avec un sous-châssis renforcé. Il y a aussi plus d’acier haute résistance dans la structure. L’empattement est donc le même que pour l’ancienne génération. Notez toutefois que les toutes les livrées seront équipées de jantes de 18 ou de 19 pouces de diamètre. Terminé les roues d’acier recouvertes d’enjoliveurs. Quant à la version Wilderness, elle sera munie de roues de 17 pouces avec des pneus tout terrain, un choix logique pour ses aspirations hors route.  

Mentionnons aussi que la gamme 2026 s’est passablement rétrécie, la livrée Commodité qui n’est plus, idem pour l’Onyx ou les livrées Premier ou Limited, dépourvues de la motorisation turbo. Il ne reste plus que trois niveaux d’équipement, si on exclut l’échelon Wilderness à venir.

Voici d’ailleurs les PDSF pour chaque version (avant les frais et taxes en vigueur) :

Deux motorisations oui, mais allez-y pour le turbo

Si vous jetez un coup d’œil aux PDSF de ces quatre versions de l’Outback, vous aurez sans aucun doute décelé un écart entre le modèle d’entrée de gamme et les trois autres. La raison donnée par l’aile canadienne du constructeur est fort simple : les consommateurs d’ici veulent plus de versions turbo.

On comprend donc que l’Outback Touring n’est là que pour abaisser le prix d’entrée et que les stratèges souhaitent dorénavant miser sur le 4 cylindres à plat turbo de 2,4 litres, développant toujours de 260 chevaux et 277 lb-pi de couple. Le moteur de base, le même 4 cylindres à plat atmosphérique de 2,5 litres, livre quant à lui 180 chevaux et 178 lb-pi de couple.

Les deux blocs sont jumelés à une boîte automatique à variation continue avec mode manuel simulant 8 rapports et le rouage intégral de série bien entendu. Cette version moins véloce (Touring) n’était pas disponible pour un essai, mais on devine que les performances ne seront pas aussi relevées que pour le moteur turbo, d’autant plus que le nouveau modèle a pris quelques kilos au passage, 45 pour être précis. En revanche, la différence de poids entre l’ancienne Premier XT et la nouvelle n’est que de 16 kg.

Photo: Subaru États-Unis

Aucune électrification à l’horizon, mais…

On pourrait reprocher à Subaru de ne pas innover sous le capot, laissant le même duo de moteurs poursuivre sa route sans grands changements. Où est l’hybridation, voire même une version rechargeable? À cette question, la réponse du constructeur est assez claire : il y a déjà le Forester et le Crosstrek qui peuvent être commandés avec des motorisations hybrides. 

D'autre part, le Solterra et les deux autres véhicules électriqus à venir — le Trailseeker et l’Uncharted — sauront répondre aux besoins de cette clientèle plus sensible à l’électrification. Quant à l’écart important entre l’Outback de base et les autres, Subaru a le luxe de pouvoir compter sur le Forester qui peut être grassement équipé tout en conservant le moteur 2,5 litres de base. 

Au volant : VUS ou familiale surélevée ?

Dame nature n’a pas été tendre avec nous lors de ce lancement. En effet, qui aurait cru que dans le désert de l’Arizona, une pluie diluvienne allait compliquer la tenue de cet événement de conduite ? À notre réveil, la pluie s’abattait déjà sur la région depuis plusieurs heures, transformant plusieurs portions de routes en exercices d’aquaplanage ou de dérapage pour la section sur route de terre. En fait, le sol était tellement gorgé d’eau que la surface de glaise était devenue aussi glissante qu’une patinoire. Le phénomène météorologique — quelques locaux nous ont affirmé qu’ils n’avaient vu autant de pluie dans ce secteur de l'état — s’est même poursuivi jusqu’à notre départ de l’endroit le lendemain.

Photo: Subaru Canada

Mais, avec le rouage intégral à prise constante de Subaru et une bonne garde au sol (la même que pour le modèle sortant soit dit en passant), ces conditions ne nous ont jamais effrayés. Dès les premiers coups de volant, notre crainte de voir la conduite de la Subaru Outback s’aligner avec celle d’un VUS traditionnel s’est rapidement dissipée. Certes, les sièges placés plus haut dans l’habitacle modifient la position de conduite, mais le verdict est tombé : la nouvelle Outback, malgré ses airs « camionnesques », offre toujours cette sensation de voiture haut perchée.

La direction est lourde et précise, la suspension suffisamment ferme (sans trop l’être), le châssis rigide inspire confiance, bref tous des qualificatifs qui s’appliquent au modèle depuis tant d’années. L’une des facettes les plus améliorées est sans contredit l’isolation de l’habitacle. Subaru parle d’une réduction de 2 à 3 dB, selon les fréquences et cela paraît. Il faut être plus dur avec la pédale de droite pour entendre le moteur à plat lors des fortes accélérations. Quant à la boîte de vitesses à variation continue, elle effectue encore du très bon travail, même si les changements de rapports simulés ne sont pas aussi marqués qu'avec une boîte automatique conventionnelle. Et ce qui est bien, c’est que l’Outback demeure aussi confortable que par le passé.

Photo: Subaru États-Unis

Un environnement plus convivial

L’autre détail à surveiller concernait la planche de bord et surtout son système infodivertissement jugé trop lent par plusieurs. Avec cette nouvelle génération du modèle, non seulement l’écran tactile de 12,1 pouces est plus réactif, mais son orientation vers le conducteur et même la présence de cette mini-tablette à la base de l’écran facilite grandement la navigation avec la main droite. Et ce n’est pas tout, car les gens de Subaru ont écouté les critiques sur le nombre réduit de boutons traditionnels. Pour 2026, l’Outback revient à une rangée de plusieurs fonctions pour contrôler la climatisation, les sièges chauffants et autres. Merci Subaru, c’est plus intuitif ainsi à notre humble avis.       

Photo: Subaru États-Unis

Les concepteurs de Subaru ont également implanté quelques trucs pratiques comme ce guide de câble de recharge pour un autre téléphone qui peut être déposé sur la petite tablette dissimulée du côté passager à l’avant ou même cet astucieux cache-bagages derrière qui n’a plus le désavantage d’être encombrant. En effet, grâce à quelques aimants, cette toile peut non seulement être repliée complètement dans l’une des poches prévues du côté droit du coffre, mais elle peut aussi jouer le rôle de protège pare-chocs ou même de séparateur pour chien. Quant au confort, la nouvelle Outback 2026 offre plus d’espace et ses sièges n’ont pas perdu de leur maintien.

Photo: Subaru États-Unis

Le mot de la fin

La coquille a changé, son contenu aussi, mais peut-on parler d’une révolution ? La réponse est non, surtout quand on jette un coup d’œil à la fiche technique. En revanche, le constructeur a bonifié son expérience client avec une planche de bord modernisée et même un contenu technologique plus complet que jamais. Et en ce qui concerne la robustesse du modèle, elle n’a pas pris une ride. L’Outback inspire confiance, même sur un chemin accidenté, son rouage intégral est l’un des meilleurs et avec le moteur turbo, il est permis d’aborder l’épineux sujet de l’agrément de conduite, même avec une CVT.

Ce n’est pas parfait, avec une moyenne de consommation correcte sans plus et une mécanique de base qui risque d’être abandonnée en cours de route, mais pour le reste, l’Outback 2026 pourrait même surpasser les ventes de sa devancière… si le design de camion plaît à ses plus ardents défenseurs.

À voir aussi : les véhicules qui offrent un bon rapport qualité/prix en 2025

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai n.d.
Version à l'essai Premier XT
Fourchette de prix 40 895 $ – 51 195 $
Prix du modèle à l'essai 51 195 $
Garantie de base 3 ans/60 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 5 ans/100 000 km
Consommation (ville/route/observée) n.d.
Options n.d.
Modèles concurrents n.d.
Points forts
  • Polyvalence accrue
  • Confort et stabilité
  • Capacités hors route Impressionnantes
  • Planche de bord plus facile à vivre
Points faibles
  • Design polarisant
  • Boîte CVT moins plaisante qu'une vraie automatique
  • Un véhicule un peu plus lourd
  • Le moteur de base un peu juste
Fiche d'appréciation
Consommation 3.5/5 Sans aucune forme d'hybridation, il est difficile de descendre sous les 10L/100 km avec le moteur turbo.
Confort 4.0/5 Malgré la suspension ferme, le châssis est rigide et les sièges sont confortables. La nouvelle Outback est donc... confortable.
Performances 3.5/5 Avec le 2,4 litres turbo, les performances sont satisfaisantes, mais ce serait probablement mieux avec une boîte automatique conventionnelle.
Système multimédia 4.0/5 Le système d'infodivertissement est moderne et facile à utiliser au quotidien.
Agrément de conduite 3.5/5 Le Subaru Outback inspire confiance et se montre amusant à conduire.
Appréciation générale 4.0/5 Le design fera jaser, mais le nouvel Outback est un VUS intéressant pour les gens actifs.
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