Dodge Viper, la bombe de 600 chevaux

Publié le 14 février 2008 dans 2008 par Gabriel Gélinas

La Dodge Viper 2008, quatrième génération de ce modèle, a été dévoilée au Salon de l’auto de Detroit en janvier 2007, et elle constitue la réplique de Chrysler à la Chevrolet Corvette Z06. Pour ces deux constructeurs américains, la lutte pour le titre de sportive la plus puissante et la plus rapide reprend donc de plus belle, mais le règne de la Viper pourrait être de courte durée, car Chevrolet s’apprête à lancer une version de 650 chevaux de sa Corvette pour 2009…

C’est encore et toujours une lutte sans partage pour la suprématie en sol américain, lutte qui devient rapidement symbolique, puisque la plupart des propriétaires de ces voitures exceptionnelles n’en exploitent que très rarement le plein potentiel, c’est juste qu’ils aiment bien en parler de temps à autre… Pour la Viper 2008, les objectifs de performance ont été établis dans cet ordre : un moteur de 600 chevaux, un chrono de 0-60 milles à l’heure en moins de 4 secondes, une vitesse maximale de 200 milles à l’heure (322 km/h), un freinage de 60 milles à l’heure à un arrêt complet en moins de 30 mètres, et une accélération latérale de 1,05 g en virages. Voilà en quelques lignes, l’expression la plus simple des objectifs qui ont tous été atteints par un petit groupe d’ingénieurs et de techniciens triés sur le volet et oeuvrant au sein du groupe SRT (Street and Racing Technology) chez Chrysler.

Sur le circuit

Le circuit de Virginia International Raceway est décrit en ces termes par le pilote de course, propriétaire d’écurie en Champcar et célèbre acteur, Paul Newman : « S’il y a un paradis sur terre, c’est le circuit de Virginia International Raceway », et c’est sur ce circuit très technique et très rapide que j’ai eu l’occasion de connaître à fond la plus performante des Viper à ce jour. Dès la sortie des puits, on sent toute la puissance du moteur qui catapulte littéralement la voiture en avant avec une facilité absolument déconcertante. Ici, l’expression américaine « There’s no substitute for cubic inches » prend tout son sens, alors que le V10 monte en régime avec une sonorité plus que présente. De ce côté, il faut préciser qu’il est très facile de faire décoller la Viper 2008 qui est maintenant dotée d’un embrayage à deux disques beaucoup plus simple à actionner car il demande moins d’efforts. De plus, la nouvelle Viper reçoit un nouveau différentiel à glissement limité qui joue parfaitement son rôle en permettant que toute la puissance du moteur soit livrée à la route. C’est justement lors de la sortie des virages que l’on apprécie le travail de ce nouveau différentiel qui aide le conducteur à bien exploiter les 600 chevaux avec un dosage précis de l’accélérateur. Tels les modèles des générations antérieures, la Viper 2008 est totalement dépourvue des « anges gardiens » électroniques comme la traction asservie ou le contrôle électronique de la stabilité. Il faut donc l’apprivoiser et réchauffer correctement les pneumatiques avant d’aller chercher ses limites. La Viper 2008 fait partie de ces voitures qui commandent le respect. Au fil des tours, le point faible le plus critique est rapidement devenu évident, soit la performance au freinage.

La Viper 2008 est toujours équipée d’un système de freinage mis au point par les experts de Brembo en Italie, et la performance en conduite normale n’a posé aucun problème. Toutefois, l’efficacité des freins diminuait légèrement tour après tour, ce qui est normal, mais il devenait difficile de bien sentir l’effort de freinage maximal avant l’intervention du système ABS, la pédale de frein ne donnant pas beaucoup de feedback. Il fallait donc appuyer très fermement sur les freins, provoquant ainsi l’entrée en action du système ABS, ce qui entraînait automatiquement l’allongement des distances de freinage. Pour le reste, piloter une Viper sur un circuit relève du pur délice, puisqu’il m’a été relativement aisé d’initier de belles glissades en entrée de virage en faisant un transfert de poids vers l’avant pour ensuite compléter la glisse en profitant des 600 chevaux sous le pied droit. Cette série de tours m’a permis de grandement apprécier l’approche retenue par Dodge pour la mise au point de la plus récente Viper.

Allure plus musclée

L’allure plus musclée de la Viper 2008 est le résultat d’une prise d’air surdimensionnée afin d’améliorer le refroidissement, et de l’ajout de six ouvertures pratiquées sur le capot pour extraire la chaleur dégagée par le nouveau moteur V10 dont la cylindrée a été portée à 8,4 litres. Le reste de la carrosserie demeure inchangé, tout comme l’habitacle qui est conforme à celui des Viper de la génération précédente. Proposée en versions coupé et roadster, la Viper 2008 reste fidèle au concept original et continue d’offrir un rapport performances/prix à couper le souffle, avec 600 chevaux pour moins de 100,000 dollars. Comme toujours, la Viper conservera son cachet d’exclusivité puisque moins d’une centaine de voitures par année seront allouées aux concessionnaires canadiens. Par ailleurs, il faut noter que la totalité de la production 2008 est déjà vendue d’avance, plusieurs propriétaires actuels de Viper ayant passé leur commande il y a longtemps afin d’obtenir le nouveau modèle de 600 chevaux.

Feu vert

Puissance phénoménale, rapport performances-prix,
style unique,
commandes simples

Feu rouge

Absence de système de contrôle de la stabilité,
freinage perfectible, voiture trois saisons,
côté pratique pas évident

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