GR : retour dans la légende
Les restrictions en matière de sécurité, de technologie et d’émanations polluantes rendent de plus en plus difficile le développement de nouvelles autos sport. Voilà pourquoi plusieurs manufacturiers, dont Toyota, s’allient à d’autres pour la refonte ou la création de nouveaux modèles n’étant pas dédiés à de forts volumes. L’exemple de la GR 86 fabriqué conjointement avec Subaru ou encore de la Supra, faisant appel aux bases de la BMW Z4, le prouve ardemment. Qui plus est, les rumeurs voulant que la future GR86 puisse partager sa plate-forme avec celle de la prochaine Mazda MX-5 semblent gagner en crédibilité, d’autant que nous connaissons les liens unissant ces deux constructeurs.
Dans le cas de la GR GT, Toyota fait toutefois cavalier seul. Cette supervoiture développée à partir d’une feuille blanche, faisant appel à une première structure tout aluminium, permettra à Toyota de s’illustrer avec brio dans le monde de la course automobile. Alors non, la GR GT n’est pas une Toyota. Ni une Lexus, bien que le style de son devant puisse le laisser croire. Il s’agit plutôt d’une GR (pour Gazoo Racing), une division qui devient aujourd’hui une marque à part entière. Cela signifie-t-il que l’on pourrait ainsi nommer la future GR 86 ou d’autres modèles sous cette division, au lieu de continuer à les distribuer via le réseau Toyota? Pour l’heure, c’est difficile à dire. En revanche, les rumeurs veulent que seuls quelques concessionnaires Lexus triés sur le volet puissent vendre la GR GT qui, au Canada, ne sera disponible qu’à environ 50 unités. Du moins, pour la première année de commercialisation.
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Vous pouvez spéculer sur la facture de ce bolide! Selon moi, ça dépassera les 300 000 $. Après tout, si Acura a réussi à vendre ses dernières NSX pour un quart de million de dollars, il est clair que cette GR GT très sélecte se vendra encore plus cher. N’oublions pas qu’elle a pour objectif de relancer l’image du supercar, initiée chez Toyota en 1967 avec le 2000GT, puis chez Lexus en 2010 avec la LF-A. Deux voitures se vendant aujourd’hui autour du million de dollars canadiens, faisant d’elles les seules autos nipponnes à atteindre une valeur dans les sept chiffres. L’exclusivité de la GR GT risque d’ailleurs à moyen terme de porter sa valeur dans ce territoire sélect, et ce, même si sa motorisation est hybride. Une hybride, certes, mais dont la technologie n’a pas pour objectif de vous faire économiser à la pompe.
Performance à la japonaise
Avec 641 chevaux de puissance, la GR GT place la barre au premier rang des voitures asiatiques en matière de puissance. En faisant fi de l’Ioniq 5 N de Hyundai, une voiture électrique qui, en mode Overboost, atteint ce même chiffre. Or, l’objectif ici est d’offrir un niveau de performance jamais vu dans une bagnole japonaise et de se distinguer grâce à trois principaux facteurs. D’abord, le centre de gravité le plus bas qui soit pour maximiser sa conduite et sa maniabilité, ensuite, un poids réduit au maximum en conjoncture avec une grande rigidité structurelle, et une performance aérodynamique accrue.
Si les chiffres de performances ne sont pas encore calculés,les ingénieurs affirment qu’il sera possible de dépasser les 320 km/h en vitesse de pointe. La distribution des masses est de 45:55, caractérisée par la présence d’un V8 biturbo de 4 litres, d’un moteur électrique greffé à la boîte automatique, laquelle est positionnée à l’arrière et comporte huit rapports. Générant un couple avoisinant les 630 lb-pi (850 newton-mètres), la GR GT veut aussi faire perdurer la tradition d’une exceptionnelle sonorité mécanique qu’avait instaurée la défunte Lexus LF-A à moteur V10. Un échappement spécifique développé pour que le grondement du V8 vous fasse frissonner!
Pneus Michelin Sport Cup 2 de 20 pouces, suspension double triangulée tout aluminium, freins en carbone-céramique, lubrification à carter sec et court alésage des cylindres font partie des éléments conçus pour améliorer les performances de la GR GT. Une voiture d’à peine 1 750 kg, longue de 4 820 mm, et qui place bien sûr le conducteur au centre de l’action par une position de conduite finement étudiée.
De la gueule, dehors comme dedans
Caractérisée par un interminable « museau », de larges voies et par de multiples prises d’air, la voiture vise d’abord et avant tout l’efficacité aérodynamique. En matière de coefficient de pénétration dans l’air, mais aussi pour une question d’appui au sol et de performances. Le constructeur ne dévoile pas officiellement le coefficient de traînée, affirmant simplement que de nombreux tests ont été faits, avec pour résultat de meilleurs temps sur circuit. Cela dit, cette Toyota a de la gueule. Beaucoup de gueule, au point d’être intimidante. C’est rare pour une automobile japonaise! Un design bien distinct de celui des exotiques européennes, et des proportions se rapprochant peut-être de celles de l’AMG GT.
Par contre, la voiture s’ouvre sur un habitacle immensément plus convivial que celui de l’AMG GT. Axée sur la performance, l’instrumentation numérique est facile à consulter. Quant à l’écran central, selon toute vraisemblance, il diffère peu de ce que l’on connaît des dernières nouveautés du constructeur. En outre, la sellerie en cuir rouge, la suédine au sommet de la planche de bord et de la console de même que plusieurs accents métalliques, rappellent l’approche luxueuse de Lexus, dont la finition est irréprochable.
En piste
La GR GT a été développée afin de permettre au fabricant d’entrer dans le monde de la course automobile. Le concept GR GT3 aujourd’hui présenté est donc conforme aux normes de la Fédération internationale de l’automobile (FIA), signifiant ainsi l’intention du constructeur d’entrer en piste. De multiples essais sur simulateur lui ont permis de constater que la voiture était prête pour la compétition. Cela dit, très peu d’informations sur cette version de course sont partagées, hormis le fait qu’elle soit plus courte de 35 mm. Concernant sa commercialisation, elle devrait avoir lieu en 2027. Là aussi, tout reste à confirmer...