Honda Odyssey, évolution, c'est le mot !

La compagnie Honda ne suit pas les politiques adoptées par les autres constructeurs. Elle ignore souvent un créneau du marché pour s’y présenter avec quelques années de retard, mais avec un produit qui surclasse tous les autres. Par la suite, les modèles évolutifs se succèdent jusqu’à ce qu’on frappe très fort une fois de plus. C’est justement la politique adoptée pour l’Odyssey. Après une première tentative avec un produit sans doute trop en avant de son temps au milieu des années 90, la seconde génération a établi les standards de la catégorie et est devenue la référence. Puis, l’an dernier, une troisième génération était dévoilée.

Cette fois, il s’agit d’un modèle surtout évolutif, du moins quant à la silhouette, tandis qu’il y a eu du nouveau en fait de mécanique. L’habitacle a également eu droit à plusieurs changements, notamment avec la décision de placer le levier de vitesse sur la planche de bord elle-même. Ceci de même que la présence d’un important écran LCD en son centre a métamorphosé la présentation du tableau de bord. Et cet écran d’information et de navigation se transforme aussi en écran vidéo qui transmet ce que la caméra de recul permet de voir derrière le véhicule. Vous n’aurez donc pas d’excuses si jamais vous accrochez une auto dans le stationnement ou si vous roulez sur le vélo de fiston. Par contre, cet écran devient rapidement illisible dès que le soleil y projette ses rayons. Ainsi, le positionnement de ce levier de vitesse le rend facile d’accès en plus de dégager l’espace entre les sièges avant, afin de permettre aux occupants de se déplacer vers les places arrière sans avoir à sortir du véhicule.

Même si ça me semble toujours illusoire, la troisième rangée de sièges est dotée de deux bancs autonomes de type 60/40. Il est alors possible de les faire basculer individuellement dans une dépression dans le plancher. Et, dorénavant, nul besoin d’enlever les appuie-têtes pour les escamoter dans leur repère. Et si jamais ce troisième siège est occupé, il est réconfortant de savoir que des coussins de sécurité latéraux en protègent les occupants.

Moteur songé

Le moteur V6 de 3,5 litres était l’un des éléments positifs de l’Odyssey. Depuis l’an dernier, il joue un rôle encore plus important. Dans un premier temps, sa puissance a été portée à 255 chevaux, à la suite de multiples modifications internes. Mais ce n’est pas tout, il est également possible de commander la version VCM de ce moteur. VCM signifie « Variable Cylinder Management » ou, en traduction libre, « Gestion variable de la cylindrée ». Comme tous les mécanismes de ce genre, certains cylindres sont désactivés lorsque la charge sur le moteur est moindre. Bref, sur les modèles qui en sont équipés, E-XL et Touring, trois cylindres sont désactivés quand le véhicule est lancé. Ainsi, il sera en mode six cylindres en accélération et opérera sur trois cylindres sur l’autoroute. Et pour empêcher toute vibration parasite qui pourrait être ressentie dans le volant lors de la désactivation des cylindres, des blocs d’ancrage à commande électronique ont été mis au point. Par contre, en dépit de toute cette sophistication et des 15 chevaux additionnels, les performances sont pratiquement similaires à l’ancienne version.

Honda nous promettait des économies d’environ 10% avec ce moteur VCM et quelques essais routiers nous ont permis de constater que les ingénieurs de la compagnie avaient dit vrai. Ces deux moteurs sont couplés à une boîte automatique à cinq rapports.

Curieuse impression

La première impression qui m’est venue à l’esprit lorsque je me suis trouvé pour la première fois derrière le volant du nouvel Odyssey, c’est que le véhicule avait beaucoup grossi. Pourtant, vérification faite, cette populaire fourgonnette n’avait pas tellement pris d’embonpoint. À peine quelques millimètres ici et là. Malgré tout, j’avais toujours la sensation de conduire une fourgonnette beaucoup plus imposante. C’est probablement la présentation de la planche de bord avec sa partie centrale presque verticale et parsemée de boutons qui m’a donné cette impression.

Comme sur tout produit Honda qui se respecte, la qualité des matériaux et de la finition était impeccable. Les portières latérales à motorisation électrique s’ouvrent et se referment plus rapidement que sur la version précédente qui était sans doute la plus lente du marché. Ces portières sont dorénavant dotées de glaces latérales qui s’abaissent verticalement, à la manière de la Mazda MPV. Ajoutons également que le hayon est motorisé, un accessoire qui est peut-être un gadget, mais un gadget fort apprécié.

Malgré les impressions de gros véhicule rapportées initialement, l’Odyssey se débrouille fort bien en fait de tenue de route. Nonobstant un sous-virage quand même appréciable dans les virages serrés ainsi qu’un certain roulis de caisse, les occupants seront dorlotés. D’autant plus que le véhicule est bien insonorisé et les sièges confortables. Bref, c’est dans un cocon isolé du monde extérieur qu’on se déplace.

Et c’est justement là le problème de cette fourgonnette. Les ingénieurs ont pratiquement enlevé tout feedback de la conduite. Pour plusieurs, c’est une bonne nouvelle, mais je trouve quand même un peu regrettable que la conduite soit un peu trop aseptisée, surtout provenant d’un constructeur comme Honda. Mais pour le reste, il est difficile de trouver à redire. C’est vraiment le vaisseau familial par excellence. Il ne lui manque plus que la traction intégrale.

Feu vert

Mécanique sophistiquée
Tenue de route sans surprise
Insonorisation poussée
Bonne habitabilité
Polyvalence assurée

Feu rouge

Commandes de la radio trop basses
Absence de feedback en conduite
Roulis en virage
Silhouette anonyme
Pneumatiques moyens