Ford Mustang, coup de circuit

Publié le 18 février 2006 dans 2006 par Gabriel Gélinas

Pour Ford, la Mustang s’est avérée être un véritable coup de circuit, les ventes du modèle actuel étant en hausse de 300 pour cent par rapport au modèle précédent, si bien que l’usine de Flat Rock au Michigan roule à plein régime avec deux quarts de travail pour répondre à la demande. L’absence d’une concurrence directe pour le poney-car mythique de l’histoire de la marque est l’un des facteurs qui expliquent le succès actuel de la Mustang. Certaines rumeurs font état de l’arrivée d’une éventuelle rivale en provenance de DaimlerChrysler avec la résurrection de la Dodge Challenger, un modèle coupé qui partagerait plusieurs éléments avec les contemporaines Chrysler 300, Dodge Magnum et Charger.

Pour l’heure, la Mustang poursuit seule sa route sous le soleil avec l’arrivée récente des modèles cabriolet. Quant aux changements apportés à la gamme des modèles 2006, ils se limitent à deux nouveaux designs pour les roues de 18 pouces des versions GT, à l’ajout en option de la traction asservie et de l’ABS sur les versions animées par le moteur V6, ainsi que par l’ajout d’un groupe d’éléments propres à la GT qui est aussi offert en option pour les Mustang V6, exception faite du cabriolet équipé de la conjonction du V6 et de la boîte manuelle.

Avec son capot allongé et sa partie arrière courte, la Mustang rend hommage à 40 ans d’histoire et le style des modèles actuels rappelle la Mustang Fastback rendue célèbre par le film « Bullitt ». Les responsables de la mise en marché n’ont pas hésité à ressusciter l’acteur Steve McQueen pour réaliser une publicité télé de la Mustang, et parions que la vedette américaine aurait approuvé le look de l’actuelle GT.

Quelques mois après l’arrivée des coupés, les nouveaux modèles cabriolet font donc leur entrée sur le marché en faisant un clin d’œil à la toute première Mustang, dévoilée en 1964, qui était d’ailleurs un cabriolet animé par un moteur V8. Comparativement aux versions décapotables de la génération précédente, il est clair que les nouveaux modèles font preuve d’une rigidité structurelle accrue (de l’ordre de 100 pour cent), mais lorsqu’ils sont comparés aux modèles coupés d’aujourd’hui, il devient rapidement apparent que leur structure n’est pas aussi rigide. C’est du moins le premier constat que j’ai été en mesure de faire après avoir bouclé plusieurs tours du Circuit Mont-Tremblant au volant de toutes les versions de la Mustang au cours de la même journée d’essais. Un court galop sur les routes publiques, en nettement moins bon état que le revêtement « table de billard » du circuit, n’a fait que confirmer cet état de choses en révélant la très relative faiblesse du cabriolet par rapport au coupé à cet égard, la croisée de bosses et de trous entraînant certaines vibrations. Cela dit, on est quand même à des années-lumière des problèmes de cet ordre qui affligeaient les modèles de la génération précédente. Les nouvelles Mustang cabriolet sont tout de même plus rigides que bien des décapotables actuellement sur le marché.

L’atout majeur de la Mustang GT est sans contredit son rapport performances/prix en raison du fait qu’aucune concurrente n’est en mesure de livrer 300 chevaux pour un prix aussi bas. Le moteur V8 dispose par ailleurs d’une sonorité envoûtante et la boîte manuelle est très bien adaptée à ce moteur performant. Pour la conduite dans l’environnement particulièrement éprouvant du circuit, j’aurais aimé pouvoir compter sur des sièges offrant plus de soutien latéral en virages ainsi que sur des freins plus endurants. Cependant, sur les routes publiques, les freins se sont avérés adéquats, et le manque de soutien latéral des sièges devenait un facteur moins important.

Pour ce qui est de la tenue de route, le principal handicap de la Mustang demeure sa suspension arrière à essieu rigide, conservée pour des questions d’économie de coûts et de respect de la tradition établie. Une suspension indépendante à l’arrière aurait permis un meilleur contact avec la route en sortie de virages sur chaussée dégradée, mais les ingénieurs de Ford ont fait un très bon travail avec les éléments à leur disposition ce qui fait que la tenue de route de la Mustang est bonne tant et aussi longtemps que la route est en bon état.

Pour ce qui est des performances des modèles équipés du V6, elles ne sont pas à dédaigner, le moteur de 4,0 litres dérivé du Ford Explorer livrant un couple de 240 livres/pied et 210 chevaux, et les boîtes automatique et manuelle comptant toutes deux cinq vitesses. Par ailleurs, pour les passionnés de performance et certains nostalgiques du passé, Ford fera revivre la belle époque des années 67 à 70 avec une version encore plus puissante et rapide de la Mustang, soit la Shelby Cobra GT500 2007, dévoilée comme voiture-concept au Salon de l’auto de New York au printemps 2005. Avec un moteur suralimenté par compresseur capable de livrer entre 450 et 500 chevaux (selon les données préliminaires), ce sera une véritable brute qui conservera la suspension arrière à essieu rigide qui sera cependant beaucoup plus ferme afin de composer avec le surcroît de puissance.

Stylée à l’image des plus belles Mustang de l’histoire, construite sur une plate-forme beaucoup plus rigide que celle de la génération précédente et animée par des moteurs plus puissants jumelés à des boîtes bien adaptées, la Mustang dispose de plusieurs atouts assurant sa réussite, d’autant plus que la concurrence directe demeure inexistante, du moins pour l’instant.

Feu vert

Rapport prix/performances imbattable
Style réussi
Performances du modèle GT
Châssis plus rigide

Feu rouge

Suspension arrière à essieu rigide
Faible maintien des sièges en virages
Espace accordé aux passagers arrière
Freinage perfectible

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