Honda Element, un heureux hasard !
À ses débuts, alors que l’Element était boudé par « ces jeunes universitaires » qu’on tentait de séduire, une génération plus âgée a répondu à l’appel qui ne leur était pas adressé. Honda a donc quand même connu le succès escompté, et ce, malgré une stratégie de marketing complètement ratée. Et vous savez quoi ? Ce succès dure depuis maintenant cinq ans ! Ne voilà-t-il pas la preuve que parfois, le hasard fait bien les choses ?
Aujourd’hui, Honda se réjouit d’avoir réussi à percer avec un véhicule à ce point original qui, malgré son âge, continue de semer la controverse auprès de tous ceux qui font connaissance avec lui. Car il faut le dire, cet Element ne fait pas l’unanimité. Et pour cause, ses lignes angulaires et antipathiques sont encore la cible de nombreux commentaires négatifs. Je vous dirais même que j’ai pu lire dans le visage de la plupart des gens à qui je l’ai présenté, le même regard que l’on porte à un vieux poisson mort au bord d’un ruisseau ! Toutefois, il est stupéfiant de constater le changement de perception quand on ouvre les portières…
Papa l’adore
Personnellement, j’adore l’Element ! Mais pour justifier mes paroles, je peux mentionner qu’un jeune papa comme moi peut apprécier par exemple ces portières arrière à ouverture opposée grâce auxquelles l’accès aux places arrière est rendu on ne peut plus facile. Certes, tous peuvent grimper à bord sans problème, mais pour installer bébé dans son siège d’appoint, il ne se fait vraiment rien de mieux. Qui plus est, grâce à la position surélevée de la banquette, les jeunes enfants peuvent avoir une excellente vue extérieure. Et le comble, c’est qu’on ne se soucie jamais des traces de souliers, des tâches de lait ou des miettes de petits biscuits. Les sièges sont recouverts d’un tissu imperméable ultrarésistant et le revêtement du plancher est fait d’un enduit d’uréthane, lavable à l’eau. Un seul hic toutefois, si vous prévoyez l’arrivée d’un troisième rejeton, l’Element ne peut vous convenir puisqu’il ne propose que deux places assises à l’arrière...
Très pratique, l’habitacle de ce véhicule a été conçu avec un seul mot d’ordre, la polyvalence. Par exemple, on peut rabattre le dossier de tous les sièges afin de créer un lit (un peu inégal, mais applaudissons l’effort !), on peut rabattre à plat les sièges arrière sur les parois latérales ou encore, tout simplement les retirer de l’habitacle. Et même si vous choisissez de conserver les sièges dans leur position initiale, vous aurez quand même droit à un compartiment des plus spacieux. C’est bien sûr sans compter le fait que les quatre occupants sont installés dans un environnement vaste et confortable. Le conducteur profite pour sa part d’une position de conduite agréable et d’une excellente visibilité. La position inhabituelle du levier de vitesse est particulièrement appréciable si vous optez pour la boîte manuelle, mais j’admets qu’en retour, un volant télescopique ne serait pas de refus.
Côté mécanique, l’Element fait appel au moteur quatre cylindres de 2,4 litres i-VTEC bien connu chez Honda. Souple et nerveux, il n’est pas spécialement performant (surtout en version 4RM automatique), mais ne s’essouffle jamais. La boîte manuelle est donc à mon sens nécessaire pour exploiter plus efficacement les performances, contribuant également à relever d’un cran l’agrément de conduite. Sur la route, l’Element n’est évidemment pas insensible aux vents latéraux, étant donné sa carrure. Toutefois, un long périple de Montréal aux Îles de la Madeleine m’a permis de découvrir à quel point il pouvait être agréable à conduire. Sans doute que la suspension bien calibrée et la direction communicative y sont pour quelque chose. J’ajouterais que son format pratique contribue également à le rendre très maniable, faisant de lui un excellent véhicule urbain.
L’Element SC, du look et rien d’autre
Depuis l’an dernier, Honda tente une seconde approche chez les plus jeunes, grâce à cette version SC. Avec un style monochrome, un carénage avant exclusif et des jantes de 18 pouces, tout porte à croire qu’il attirera de nouveaux regards. À bord aussi, les modifications apportées à la version SC sont nombreuses. Le véhicule accueille notamment une nouvelle instrumentation à éclairage rouge et blanc, plusieurs accents décoratifs d’un noir lustré et des teintes exclusives. Ce qui marque cependant le plus, c’est la présence d’une véritable console centrale, où se trouvent deux porte-gobelets, un immense vide-poche et cet accoudoir fixe avec rangement inférieur. Un seul bémol toutefois, l’accoudoir est placé trop bas et est donc inutilisable...
Sur la route, cette version n’est pourtant pas des plus agréables. La suspension plus ferme la rend beaucoup moins confortable et les jantes de 18 pouces occasionnent un effet de couple en accélération, franchement déplaisant. Qui plus est, la force d’inertie supplémentaire exigée par ces jolies jantes contribue à réduire les performances tout en faisant grimper d’un poil la consommation. Donc, le SC est peut-être bien beau, mais les sacrifices à faire sont à mon sens trop nombreux. Sans compter le fait qu’on en demande environ 30 000 $ pour une version tractée à boîte manuelle! Je vous conseille donc d’opter pour un modèle LX ou EX. En terminant, sachez que l’Element est fiable comme une montre suisse, qu’il ne consomme que peu et qu’il s’accompagne d’une excellente valeur de revente.
Feu vert
Véhicule très polyvalent
Habitacle agréable
Consommation raisonnable
Fiabilité assurée
Faible dépréciation
Feu rouge
Beauté, relative
Version SC décevante
Sensibilité aux vents latéraux
Quatre places assises seulement
Performances moyennes (4RM automatique)