Hyundai Equus 2011, un autre pas en avant

Publié le 8 septembre 2010 dans Premiers contacts par Denis Duquet

Le constructeur Hyundai a des ambitions. Pas seulement de se hisser au rang des trois plus importantes compagnies automobiles au monde, mais également de s’établir dans la catégorie des voitures de luxe. Avec la commercialisation de l’Equus, il semble que ce dernier geste viendra donner encore plus de crédibilité à une marque qui a accompli des progrès spectaculaires  au cours de la dernière décennie. Hyundai a réussi à date à se débarrasser de la réputation de marque que l’on achète parce que l’on est peu fortuné. Avec la qualité actuelle de la gamme de modèles, la réputation de «  char de BS » n’est plus qu’un souvenir datant de l’époque des Pony et des Stellar.

Une fois cette étape franchie, la direction de Hyundai s’est attaquée au créneau des voitures de luxe d’entrée de gamme avec la Genesis. Celle-ci a connu des débuts spectaculaires, remportant même les titres  de Voiture Nord-Américaine de l’année et Voiture de l’année décernée par l’AJAC. La douceur du moteur V8, ses performances, l’agrément de conduite ainsi que la qualité générale de la voiture ont impressionné les spécialistes. Une fois cet objectif atteint, la direction a ensuite pris la décision d’exporter sur le marché nord-américain sa berline la plus prestigieuse, l’Equus.

Son entrée en scène a été prévue à plusieurs reprises par le passé, mais à chaque fois on jugeait que le la voiture n’était pas prête. Cette fois, on croit que ce modèle a des chances d’établir une tête de pont sur notre continent car il s’agit  d’une version plus luxueuse de la Genesis, une voiture qui a reçu sa part d’accolades. L’Equus utilise toutefois une plate-forme allongée et révisée de la Genesis pour mieux répondre aux exigences d’une berline de grand luxe.

Une pléthore de gadgets

Plusieurs acheteurs évaluent une voiture de luxe en raison de la qualité de la finition et le nombre d’accessoires et de gadgets. Il faut dire que l’Equus est bien pourvue à ces deux chapitres. En effet, la finition de notre voiture d’essai était impeccable, aussi bien la facture des sièges que la qualité des boiseries sans oublier une peinture dépourvue de pelure d’orange. Et elle offre également tous les accessoires nécessaires pour la catégorie et même plus encore. 

Prenez l’Ultimate, la version quatre places. Le siège arrière droit se transforme en fauteuil de luxe avec support pour les jambes, dossier inclinable et système de massage doté de multiples réglages. Pour déployer le support pour les jambes, il faut appuyer sur un bouton placé sur la console située entre les deux sièges arrière pour d’abord avancer et incliner le dossier du siège avant droite. Ce qui transforme votre Hyundai en trois places mais qui permet de  prendre vos aises. C’est donc installé comme dans votre salon que vous allez pouvoir  visionner une vidéo sur un écran placé à l’extrémité de la console centrale. L’occupant de la place arrière gauche n’a pas droit au repose jambe mais peut tout de même regarder la vidéo, incliner son dossier et actionner le mode massage. La version Signature est également fort bien équipée, mais il s’agit d’une cinq places avec banquette arrière.

Les occupants des sièges avant ne sont pas laissés pour contre. Ils prennent place dans des baquets confortables et réglables à l’infini à l’aide de touches indiquant les principaux points de réglage. Comme ceux à l’arrière, ils sont chauffants et climatisés. Et pour respecter les critères imposés par les autres voitures de luxe, plusieurs réglages de la voiture s’effectuent au moyen d’un gros bouton placé sur la console centrale. L’Equus est également dotée d’un gadget unique en son genre, soit une camera affichant l’entourage avant de la voiture lorsque celle-ci est immobilisée ou roule très, très lentement.  Bien entendu, elle possède une camera de recul. Et question de standing, le système audio est de marque Lexicon, la même que sur les voitures Rolls Royce.

Le confort, le confort

La Genesis s’est taillée une réputation de voiture agréable à conduire et d’une certaine agilité.  Dans le cas de l’Equus, la priorité a été donnée au luxe et au confort. Elle cible les personnes voulant s’entourer de luxe, rouler en silence et profiter d’une mécanique puissante mais d’une grande douceur.

Il est facile de trouver une bonne position de conduite en raison d’un volant réglable électriquement en profondeur et en hauteur. De plus, il est chauffant. Le moteur V8  de 4,6 litres accomplit de l’excellent boulot. Ses 385 chevaux permettent de boucler le traditionnel 0-100 km/h en 6,6 secondes,  ce qui est plus que correct pour une voiture de ces dimensions et privilégiant le confort. Qui plus est,  la vitesse de pointe est de 238 km/h. La transmission manumatique à six rapports est d’une grande douceur mais je doute que les acheteurs potentiels vont vraiment l’utiliser en mode manuel. Mais comme il faut faire comme les autres, il est offert. Les points forts de cette voiture en fait de comportement routier sont une suspension confortable, une insonorisation poussée et de multiples

systèmes électroniques d’aide au pilotage. Il ne faut pas en conclure que sa suspension soit guimauve et le pilote totalement déconnecté de la route comme au temps des grosses Lincoln de jadis. La  suspension est suffisamment ferme en mode régulier et il est possible de régler cette suspension pneumatique en mode Sport qui permet au pilote de bénéficier d’une suspension un peu plus ferme. Ce réglage est supposé modifier également la direction mais, si c’est le cas, c’est imperceptible. La garde au sol peut être relevée d’environ 12 cm au toucher d’un bouton. De plus, la direction n’est pas trop assistée, mais son système d’assistance électro- hydraulique fait un peu artificiel.  Bref, une berline dotée d’une tenue de route sans histoire apte à négocier sans problème la totalité des routes. Par ailleurs, le rouage intégral n’est pas disponible.

Cette coréenne est dotée d’un système anti chevauchement des lignes blanches. Mais il n’est pas activé par défaut et il faut l’engager volontairement, ce qui est excellent. Une fois activé, une légère traction sur la ceinture de sécurité du conducteur et un bip sonore vous avertissent de revenir dans le droit chemin lorsque vous roulez sur une ligne blanche.

Elle possède donc tous les éléments indispensables pour la catégorie et se défend honorablement au chapitre des performances et de la tenue de route. Sa silhouette est à l’image de son comportement routier : sans histoire. Le design de la carrosserie est sobre et cette voiture est sans irritant visuel majeur. Il n’y a que  la grille de calandre qui risque de susciter des discussions.

Hyundai n’a pas d’ambition déterminée à court terme pour ce modèle. Ce constructeur se contente de mettre un pied dans la porte et va observer ce qui se passe. La tâche ne sera pas a facile avec des concurrents comme les  Audi A6, BMW Série 5 et Mercedes-Benz Classe E.
Les prix de vente n’ont pas été déterminés au moment d’écrire ces lignes, mais ils devraient  varier entre 65 000$ et 72 000$. De plus, sa distribution sera initialement limitée aux grandes villes canadiennes et seulement quelques concessionnaires sélectionnés seront en mesure de la commercialiser. On appelle cela un coup d’essai.

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