Land Rover Range Rover Sport, anti-Porsche Cayenne ?

Publié le 18 février 2008 dans 2008 par Denis Duquet

Le segment des véhicules utilitaires sport de luxe a évolué avec l’arrivée du Porsche Cayenne. Auparavant, il suffisait de doter un tout-terrain d’un habitacle luxueux, d’un moteur puissant et d’un rouage intégral sophistiqué pour être de la partie. Le Porsche Cayenne est venu ajouter l’élément sportif et l’agrément de conduite à cette équation. Longtemps le champion incontesté de cette catégorie, Land Rover se devait de répliquer, d’autant plus que BMW et Mercedes-Benz s’étaient également invités à la partie.
Compte tenu des ressources physiques et financières de Land Rover, il aurait été suicidaire de la part de ce constructeur de développer une plate-forme exclusive à une version plus sportive. C’est pourquoi on a fait appel à des composantes mécaniques déjà en service.

La hiérarchie est respectée

Il semble qu’aux yeux de plusieurs, cela aurait été un crime de lèse-majesté de faire appel à la plate-forme du Range Rover pour la modifier en version plus sportive. Ce qui nous paraît logique à vous et moi, ne le semble pas aux yeux des ingénieurs de la compagnie qui lui ont préféré celle de la LR3, l’ex Discovery. Je ne crois pas que ce sont des considérations de respect de hiérarchie qui ont eu le dessus. Tout simplement parce que cette plate-forme date du printemps 2004. Elle est donc plus moderne et constituée d’éléments formés par pression hydraulique. L’empattement est plus court de 140 millimètres par rapport à la LR3 tandis que sa longueur hors tout cède 162 millimètres au Range Rover.

Empattement plus court que les LR3 et Range, longueur hors tout également inférieure à ces deux modèles, voilà qui devrait assurer une meilleure agilité en conduite sportive. Si la plate-forme est dérivée de celle de la LR3, les moteurs proviennent du Range Rover. Le moteur de base est un V8 4,4 litres de 300 chevaux, cependant les sportifs lorgneront du côté du moteur suralimenté V8 4,2 litres de 390 chevaux. Les deux sont couplés à une boîte manumatique à cinq rapports. En fait, comme sur le Range Rover proprement dit, toute cette motorisation provient de chez Jaguar, une autre compagnie appartenant à Ford, du moins au moment d’écrire ces lignes.

Il faut souligner que le développement de la suspension de ce véhicule a été réalisé suite à de nombreux essais sur la piste du Nurburgring en Allemagne. Cela a permis aux ingénieurs de mettre au point la suspension pneumatique à commande électronique. Celle-ci est reliée à des barres antiroulis actives qui s’adaptent automatiquement aux conditions de la conduite et de la chaussée. Ce système est également utilisé sur la BMW série 7. Curieusement, Land Rover a déjà appartenu au constructeur bavarois. Et pour compléter le tout, la Sport roule sur des pneus de 20 pouces à taille basse.

Compte tenu du fait que la distribution des masses est presque parfaite, ce véhicule surprend par son agilité et sa tenue de route. Malgré un poids de 2572 kg, ce gros Range Rover est capable de tenir son bout sur une route sinueuse, même sur une piste de course, bien que ce genre d’exercice soit totalement superflu. Il est malheureux que la direction gomme quelque peu les sensations de la route. De plus, l’assise des sièges avant est haute. On a l’impression d’être assis sur un escabeau !

L’électronique domine

La conduite sportive du Range Rover Sport nous a convaincus qu’il est capable de croiser le fer sans honte avec les meilleures sportives de la catégorie. C’est quelque peu contradictoire avec la vocation de véhicules hors route de la catégorie, mais les caprices du marché n’ont pas de logique. Ce qui n’empêche pas ce Range Rover d’être équipé pour aller rouler loin dans la forêt. Un bémol en partant toutefois, si ses capacités de tout-terrain sont sans équivoque, il est certain que des pneus de 20 pouces à profil bas ne conviennent pas tellement aux cailloux, aux souches et aux mares de boue... Dans le monde irréel où nous vivons, il est plus souvent apprécié d’être équipé pour le faire que de le faire. C’est un peu comme s'acheter des chaussures de montagne pour aller travailler au centre-ville !

Quoi qu’il en soit, ce n’est pas le potentiel de conduite hors route de ce véhicule qui fait défaut. Le système est à contrôle électronique et il est possible de le régler en cinq modes d’utilisation afin d’optimiser les passages de la boîte de vitesses, la hauteur de la garde au sol et j’en passe. Il y a même un mode destiné à rouler sur de grosses roches. Et comme pour tout produit Land Rover, le tableau de bord est parsemé de boutons et commandes qu’il faut un certain temps pour apprivoiser et déchiffrer. Au point qu’il vous faudra potasser le manuel du propriétaire quelques minutes afin de faire fonctionner efficacement le système de navigation par satellite offert en option ou encore l’excellent système audio Harmon Kardon...

Feu vert

Bonne routière, moteurs performants,
rouage intégral sophistiqué, freins puissants,
habitacle luxueux

Feu rouge

Direction engourdie, pneus mal adaptés,
habitabilité moyenne, fiabilité toujours incertaine,
silhouette quasiment rétro

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