Lexus LX 470/570, à contre-courant
Il est de ces gens qui, peu importe leurs actions, ne font jamais rien comme les autres. Cela ne veut pas dire qu’ils font les choses mal. C’est juste qu’ils les font différemment. Prenez mon beau-frère. Au lieu de se fabriquer un cabanon 16’ x 16’, ce qui aurait été assez grand à mes yeux de citadin, il s’en est monté un de 25’ x 30’. Il peut désormais dormir en paix, ses deux bicyclettes ne s’entrechoqueront pas durant la nuit. Quant à sa voiture, elle a son propre garage, voyons ! Si mon beau-frère avait eu à concevoir un véhicule, il aurait certainement créé le Lexus LX470.
Le Lexus LX470, directement dérivé du Toyota Land Cruiser (offert aux États-Unis mais pas au Canada) est apparu dans les salles d’exposition des concessionnaires en 1997. À l’époque, il s’appelait LX450, à cause de son moteur six cylindres en ligne de 4,5 litres. À peine deux années plus tard, il devenait le LX470. Et cette fois, la marque de prestige de Toyota lui avait donné les moyens de ses ambitions avec un V8 de 4,7 litres. Mais le temps, cet impitoyable ami, a porté quelques coups à ce VUS pour gens très riches et, d’ici quelques mois, il sera remplacé par un modèle entièrement nouveau et deviendra alors le LX570. Bien entendu, son moteur sera un V8 de 5,7 litres.
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Quand tout est plus
Mais avant de parler de ce nouveau venu dont nous savons finalement bien peu de choses au moment d’écrire ces lignes, attardons-nous un peu à celui qui, comme mon beau-frère, ne fait jamais rien comme les autres, le LX470. La plupart du temps, les gens très riches aiment bien afficher leur aisance. D’autres, cependant, aiment moins être dans la mire. C’est pour ces gens que Lexus existe ! Outre l’excessive SC430, tous les véhicules de Lexus ne font pas dans le tape-à-l’œil et le LX470 ne fait pas exception à cette règle. Certes, ses dimensions en imposent et il se dégage de cette corpulence une classe certaine même si la discrétion fait partie de ses gènes. Si plusieurs personnes lui trouvent une certaine beauté, je dois avouer que son esthétisme me laisse assez froid.
Dans l’habitacle, par contre, les choses se présentent un peu mieux et on ne se lasse pas des beaux cuirs, des boiseries véritables, de l’équipement pléthorique et du luxe omniprésent. Mais c’est surtout l’assemblage maniaque des différentes pièces qui éblouit. Bien entendu, à plus de 100 000 $ l’unité, on ne s’attend pas à moins. Les sièges redéfinissent le mot confort, autant à l’avant que pour la deuxième rangée. Il y a bien une troisième rangée mais son accès est difficile et le maniement des sièges l’est tout autant.
Les qualités sportives du LX470 sont à peu près nulles même s’il s’accroche avec ténacité au pavé. Le centre de gravité élevé ne peut déjouer les lois de la physique. Le moteur, on l’a vu, est un V8 de 4,7 litres de 275 chevaux et 332 livres-pied de couple. Il faut entendre ce moteur rugir en pleine accélération ! De toute beauté. Quant à la consommation d’essence, mieux vaut passer à un autre sujet... Dans sa quête d’immensité, Lexus a doté le LX470 d’un rouage intégral d’une rare compétence. Comme si les gens qui achetaient ce type de véhicule allaient jouer dans la boue ou dans les roches toutes les fins de semaines ! En fait, ce qui est important, ce n’est pas tellement de le faire. C’est de savoir qu’on PEUT le faire !
Adieu LX470, bienvenue LX570 !
Tout ça, c’est bien beau, mais le Lexus LX470 s’apprête à s’éclipser sans n’avoir jamais réussi à s’imposer malgré ses dimensions, son moteur et ses capacités hors route. Il sera bientôt remplacé par le LX 570, dévoilé au dernier Salon de l’auto de New York. Cette nouvelle génération (la troisième) se distinguera plus facilement du Land Cruiser et adoptera les lignes L-Finesse vues jusqu’à présent sur des automobiles. Si l’effet est généralement réussi sur des berlines, il en va autrement sur un aussi gros véhicule. Encore une fois, il s’agit d’une question de goût et il arrive quelquefois que je n’en aie pas… Malgré tout, les lignes générales sont demeurées passablement les mêmes.
Comme si l’ancienne génération n’était pas assez imposante, le nouveau Lexus, en dépit d’un empattement similaire, sera plus long d’environ 10 cm et plus large de 2,5 cm. L’espace supplémentaire devrait surtout profiter aux occupants de la troisième rangée qui en ont bien besoin. Cette rangée sera désormais à commande électrique. Le tableau de bord s’harmonisera mieux avec l’ensemble de la gamme Lexus et le luxe, le confort, l’équipement et la qualité de la finition seront assurément au rendez-vous. Lexus promet, entre autres délicatesses, un système audio Mark Levinson à 19 haut-parleurs (!), un climatiseur à quatre zones et un système d’avertissement de présence dans l’angle mort (un peu à la manière du Bliss de Volvo). Mon beau-frère n’aurait pas fait mieux !
Le châssis autonome du LX570 est tout nouveau et servira aux futures Toyota Land Cruiser. Puisque l’empattement est demeuré le même et que la longueur totale a gagné plusieurs centimètres, il faut en conclure que les angles d’attaque et de départ, si importants en hors route, seront diminués, à moins que la suspension pneumatique compense ces quelques degrés. Pourtant, les dirigeants de la marque de prestige de Toyota prédisent des qualités hors routes inhabituelles. Un système qui nous apparaît semblable à celui de Land Rover et comportant plusieurs réglages (selon le type de terrain) fera partie de l’équipement de base du LX570. Grâce à sa suspension pneumatique, le LX570 fera preuve de galanterie et s’abaissera de plus ou moins 5cm pour permettre aux occupants de monter à bord. Lexus promet que cette suspension réduira le roulis d’au moins 30 %. Si nous étions méchants, nous écririons que ça ne sera pas difficile…
Jouet pour gens très riches et pouvant faire face à toutes les situations sur ou à côté de la route, le LX570, sera officiellement dévoilé au début 2008. Le niveau de luxe et de technologie dont Lexus nous fait part laisse présager un prix bien au-dessus de ce que la populace peut s’offrir. Et c’est parfait comme ça, doivent se dire plusieurs personnes en moyen !
Feu vert
Confort exceptionnel, assemblage maniaque,
rouage intégral performant, silence monacal,
version LX570 encore plus exclusive
Feu rouge
prix démentiel, silhouette anonyme (LX470),
consommation déplorable, dimensions intimidantes (pire avec le LX570),
aucune sportivité