Nissan Juke, fascinant monde de l'automobile...

Publié le 21 août 2010 dans Premiers contacts par Alain Morin

Je suis fasciné. Pas vraiment par le nouveau Juke de Nissan mais par le fait qu’il soit commercialisé… En fait, et aussi bien le dire tout de suite, le Juke est un véhicule réussi à plusieurs points de vue et j’y reviendrai.  C’est tout ce qu’il y a autour de ce Nissan qui me subjugue.

Depuis les débuts de l’automobile, les constructeurs ont tenu à créer des véhicules qui répondaient aux besoins des gens. Et ces besoins se sont affinés au point où, aujourd’hui, à peu près tous les nouveaux véhicules qui atteignent le stade de la production tentent de créer un nouveau créneau, question de se démarquer et d’aller grapiller des ventes dans les créneaux autour. Remarquez que le même phénomène se retrouve sans doute dans le domaine du dentifrice, de la chanson populaire ou de l’avion de chasse.

Avec le Juke, Nissan tente de ratisser large et, surtout, d’intéresser les jeunes de la génération X. On promet un véhicule sportif, urbain, logeable, agréable, funké et j’en passe. Le Juke est un peu tout ça, sans être vraiment tout ça.

ATK, comme disent les jeunes branchés à qui s’adresse le Juke, on ne peut pas dire que ce véhicule passe inaperçu. Plus petit qu’une très anonyme Versa, il semble pourtant beaucoup plus imposant. C’est sans doute son museau de poisson-chat et sa partie arrière très massive qui donnent cette impression. En personne, il semble un peu moins caricatural qu’en photo. Mais son style est sans doute du genre « à venir » ou, comme le disent les anglophones « it grows on you », c'est-à-dire qu’un  jour on va s’y faire… Pourtant, plusieurs personnes rencontrées lors du lancement étaient vraiment attirées par le Juke.

Un petit tour de moto?

L’habitacle n’est pas en reste. Outre les jauges, assez ordinaires, placées devant le conducteur, on retrouve plusieurs commandes dans la partie centrale du tableau de bord. Les versions les plus huppées ont droit à un système de navigation GPS mais c’est surtout le I-CON, offert sur les modèles SL, qui étonne. Cet acronyme pour Advanced Integrated Control permet de contrôler le système de chauffage / climatisation et, surtout, propose trois mode de conduite (D-mode). Ces modes influent sur la réponse de l’accélérateur, de la transmission et de la direction. S’il n’y a pas de différence extrême entre les modes Normal et Sport, le mode Eco, par contre, semble enlever 50% de la puissance du moteur! Outre quelques personnes plus vertes, personne ne devrait utiliser ce mode bien longtemps. Lors de la journée de présentation, nous nous sommes amusés à jouer dans les différents menus et graphiques de l’I-CON mais j’imagine qu’après quelques jours, on s’en lasse. ATK, un vieux de 49 ans s’en lasserait rapidement…

Les sièges avant sont confortables mais si vous aimez les avoir recouverts de cuir et électriques, il faudra passer votre tour pour le Juke. La console centrale reprend un peu le design de la partie supérieure d’une moto sport. C’est joli, surtout dans sa version rouge, mais pas tellement pratique. La banquette arrière est dure et on ne peut pas dire que l’espace pour les jambes et la tête soit trop grand. Nissan a muni son Juke de cinq ceintures de sécurité, ce qui me semble au moins 20% trop optimiste. Les dossiers s’abaissent et forment un fond plat mais le seuil de chargement est très élevé et l’espace pour les bagages n’est pas extraordinaire. Sous le plancher des versions à traction, on retrouve un bon bac de rangement. En fait, si c’est de l’espace que vous recherchez, la Versa sera beaucoup mieux indiquée. Mais vous passerez totalement inaperçu!

Fiche technique impressionnante

Côté mécanique, le Juke innove en présentant un quatre cylindres 1,6 litre turbocompressé à injection directe. Ce nouveau moteur affiche 188 chevaux et 177 livres-pied de couple et prétend à une consommation équivalente à celle d’une Sentra 2,0 litres. Lors de notre journée d’essai, où nous avons eu le pied passablement hors-la-loi, nous avons obtenu une moyenne de 9,2 litres/100 km, ce qui constitue une bonne nouvelle compte tenu de la puissance mais qui est tout de même passablement élevée pour un véhicule plus petit qu'une Versa. Même s’il est recommandé d’utiliser de l’essence super, le Juke se contente de régulier sans rouspéter. Le modèle de base reçoit une transmission manuelle à six rapports tandis qu’une CVT est proposée en option. D’office, le Juke est mû par les roues avant. À ce moment, la suspension arrière est à poutre de torsion. Il est toutefois possible d’opter pour un rouage intégral et la suspension arrière devient indépendante (multibras).

Premier constat dès qu’on prend le volant : on jurerait qu’il n’y a que 160 équidés sous le capot.  Heureusement, le poids du Juke se situe aux alentours de 1400 kilos. Donc, le véhicule n’est pas surpuissant mais les performances sont honorables et j’imagine qu’il fait le 0-100 km/h en environ 11 secondes. La transmission manuelle permet de tirer profit de tous les chevaux mais je l’ai trouvée détestable au possible avec un point de friction de l’embrayage beaucoup trop haut, un levier imprécis et un sixième rapport qui accrochait toujours. La CVT est beaucoup plus conviviale et nous fait oublier les premières générations qui handicapaient le moteur davantage qu’elles ne l’aidaient! La plupart des Juke seront dotés de cette boite. Il reste juste à Nissan à baisser son niveau sonore (elle émet un « silement » à peu près constant) et d’ajouter des palettes derrière le volant car son mode manuel répond bien.

En accélération vive, on sent un certain effet de couple et une bosse dans une courbe prise à une bonne et illégale allure démontre un train avant léger. On n’est pas en présence d’une voiture sport, on l’a dit! La version AWD règle une partie de ce problème mais c’est surtout la suspension arrière indépendante qui ajoute au plaisir de conduire. Au Québec, nul doute que cette version sera plus populaire. En plus de diriger jusqu’à 50% du couple aux roues arrière, ce rouage permet même d’expédier tout le couple à la même roue, question d’assurer une traction maximale, un peu à la manière du SH-AWD d’Acura. Super! Il faut noter que le roulis est bien maîtrisé et que la direction est passablement précise même si elle est légère et offre bien peu de retour d’information.

Y’en aura d'autres, plus jeunes, plus fous…

Pour faire danser les boogaloos chantait Charlebois. Malgré (ou à cause de?) ses lignes pour le moins différentes, le Juke me semble condamné à une carrière très marginale qui pourrait connaître son heure de gloire durant les premiers mois de sa commercialisation. Ensuite, la clientèle intéressée par le Juke, peu fidèle et toujours en quête de nouveauté, pourrait se tourner vers autre chose.  Mais on ne sait jamais, Charlebois est encore là!

Avec un prix débutant sous les 20 000$ (19 998$!) le Juke n’est pas très dispendieux. Les versions les plus équipées, par contre, commandent tout près de 30 000$. Pour un véhicule plus petit qu’une Versa, ça commence à faire beaucoup…

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Nissan JUKE 2011
Version à l'essai SV TA
Fourchette de prix 19 998 $ – 29 248 $
Prix du modèle à l'essai n.d.
Garantie de base n.d.
Garantie du groupe motopropulseur n.d.
Consommation (ville/route/observée) n.d. / n.d. / 9.2 L/100km
Options n.d.
Modèles concurrents Toyota Matrix
Points forts
  • Lignes différentes
  • Comportement routier très correct
  • Rouage intégral sophistiqué
  • Habitacle réussi
  • CVT au point
Points faibles
  • Lignes différentes
  • Véhicule peu sportif (traction)
  • Habitacle restreint
  • Boîte manuelle imprécise
  • Rétroviseurs extérieurs bloquent visibilité
Fiche d'appréciation
Consommation 4.0/5
Valeur subjective 3.5/5
Esthétique 3.5/5
Confort 4.0/5
Performances 3.5/5
Appréciation générale 3.5/5
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