Volkswagen New Beetle, sacrée Hermina !

Publié le 19 février 2008 dans 2008 par Alain Morin

Hermina (nom fictif… car le vrai est encore plus particulier !), Hermina, donc, a fêté ses 87 ans au printemps 2007. Toute menue, physiquement et mentalement alerte, Hermina représente l’archétype de l’arrière-arrière-grand-mère qui n’a vécu que pour sa progéniture. Pourtant, l’aïeule a déjà eu un avortement (une mère célibataire, à l’époque, ça ne se pouvait pas !) puis, quelques années plus tard, un amant (il faut la voir en parler, avec, dans ses beaux yeux gris, un éclair de passion). Il est quelquefois difficile de s’imaginer la passion qui a autrefois animé les gens. Croyez-le ou non, la Volkswagen New Beetle a déjà connu la passion. À une époque, tout le monde se l’arrachait !

C’était l’époque où la New Beetle méritait son appellation « New »… Cependant, contre toute attente, la Nouvelle Coccinelle semble connaître un regain de vie puisque, selon les chiffres de Volkswagen, elle se vend plus en 2007 (au moment d’écrire ces lignes) qu’à pareille date l’année dernière (du moins pour la version coupé), et ce, malgré le fait que la version TDI (Diesel) ne soit plus offerte. Ce retrait fut, d’ailleurs, LA nouveauté de l’année dernière ! Malgré tout, les chiffres de vente demeurent très faibles, par rapport aux gros vendeurs que sont les Passat et Jetta. Il est même assez surprenant que Volks continue à produire une voiture qui, dans sa configuration actuelle, est vouée à une mort lente. Souhaitons-lui de la morphine pour ne pas trop souffrir. Que voulez-vous que Volkswagen fasse avec cette voiture, dont le design, très près de celui de la version originale, ne peut changer radicalement ? Volks ne peut quand même pas créer une New Beetle familiale ou une New Beetle quatre portes puisqu’il n’y en avait pas à l’époque de la première génération. Si vous avez des suggestions, prière de les faire parvenir à Volkswagen !

Un seul moteur… mais tout un !

La New Beetle revient donc en 2008 sans changements majeurs, à moins que vous considériez qu’un tapis qui mesure cinq centimètres de moins soit une nouveauté extraordinaire. On retrouve donc les deux mêmes modèles (coupé et cabriolet) et un seul moteur, soit le cinq cylindres 2,5 litres qui, contrairement à la Jetta, ne connaît pas d’augmentation de sa puissance cette année. Ce moteur développe 150 chevaux et 170 livres-pied de couple. Les accélérations et reprises s’avèrent désormais convaincantes même si elles ne font pas de la New Beetle une catapulte. De toute façon, nous ne croyons pas que le profil d’acheteurs d’une New Beetle privilégie une conduite de type street racing ! Ce moteur de 2,5 litres (situé à l’avant, contrairement aux « vraies » Beetle du temps, alors qu’il était placé à l’arrière) peut être associé à une transmission manuelle à cinq rapports ou, en option, à une automatique à six rapports pour relayer la puissance aux roues avant (habituellement, c’est la transmission manuelle qui compte le plus de rapports mais chez Volks, on fait rarement les choses comme les autres !)

La transmission manuelle, comme sur tous les produits Volkswagen, se manipule comme un charme et l’embrayage, un peu dur pour certains, fait preuve d’une excellente modularité. Quant à l’automatique, outre quelques passages de rapports saccadés (du moins sur notre voiture d’essai), son comportement n’a rien à se reprocher. Le châssis du coupé (pour le Cabrio c’est une autre histoire) fait honneur à la réputation de Volks, avec une rigidité fort bienvenue. On a accroché à ce châssis des suspensions indépendantes à l’avant et demi indépendantes à poutre de torsion à l’arrière. Un peu sèches, ces suspensions effectuent toutefois parfaitement leur boulot qui est de maintenir les roues en contact avec le sol. À cet effet, notons que la tenue de route s’avère de loin supérieure à ce dont la plupart des conducteurs ont besoin. La voiture prend bien un peu de roulis (un beau terme technique pour dire qu’elle penche !), mais les pneus s’accrochent au bitume avec une énergie belle à voir. La direction, de la même école, fait toujours montre de précision et d’un feedback étonnant. Les freins, à disque aux quatre roues, immobilisent la voiture avec autorité et l’ABS est bien dosé et très discret même si la pédale, en cas de freinage d’urgence, était un peu trop molle, du moins sur un des modèles essayés. Comme sur toute voiture moderne qui se respecte, la New Beetle offre, de série, un système de stabilité latérale ainsi qu’un contrôle de traction.

Le style, ça se paie

Si les lignes de la version coupé récoltent encore quelques sourires, c’est surtout la décapotable, appelée Cabrio, qui racole le mieux. L’exécution de son toit en toile fait très professionnel mais au niveau pratique, c’est la nullité suprême. Tout d’abord, ce toit, lorsque mis en place, détruit la jolie ligne de la New Beetle. Et quand il est baissé, il bloque royalement la visibilité vers l’arrière puisqu’il loge sur le dessus du coffre ! Parlant de coffre, celui de la Cabrio est tellement petit que j’ai entendu deux acariens se battre pour savoir lequel allait pouvoir y monter. Je vous jure… Enfin, le châssis est nettement moins rigide que dans le coupé. Mais, bon, la New Beetle Cabrio demeure d’une rare élégance. D’une rare élégance nostalgique, devrions-nous écrire.

Le coupé, lui, propose toujours une excellente visibilité mais les vitres pourraient être plus étanches aux bruits. Si les places avant sont très spacieuses, on ne peut en dire autant de celles en arrière. À moins d’être sourd, aveugle, muet, amputé des bras et des jambes, je ne vois pas qui pourrait apprécier la randonnée ! D’un autre côté, et c’est valide pour les deux modèles, la nuit venue, le tableau de bord se pare d’un bleu absolument superbe. L’ergonomie est en général bien étudiée, mais le grand trou formé par le tableau de bord très profond ne plait pas à tous.

À moins que les designers de Volkswagen nous arrivent avec une New Beetle sérieusement remaniée, sans altérer l’essence du modèle original, nous ne voyons pas comment la Coccinelle actuelle pourrait vivre aussi longtemps que sa devancière. Mais puisqu’elle fait encore le bonheur de plusieurs personnes et qu’elle a encore de la passion dans le corps, laissons-la vivre en paix.

Feu vert

Ligne toujours aussi agréable, moteur 2,5 litres bien adapté, très
bonne tenue de route, capote du cabriolet réussie,
places avant spacieuses

Feu rouge

Châssis moins rigide (Cabrio), cabrio très peu pratique,
places arrière exigües,
fiabilité reste à prouver, avenir sombre

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