Volkswagen Touareg, la lune et le miel

Publié le 19 février 2008 dans 2008 par Alain Morin

Volkswagen est surtout reconnue pour ses Rabbit, Jetta et Passat. On oublie trop souvent que ce manufacturier allemand, aussi propriétaire de Audi, sait y faire quand il s’agit de démontrer son expertise dans le domaine du haut de gamme. Le Volkswagen Touareg, petit « cousin » du Porsche Cayenne fait preuve de beaucoup plus de retenue au chapitre du style tout en étant bien plus abordable que ledit cousin. Pourtant, on croise beaucoup plus de Cayenne sur nos routes que de Touareg. La logique et la volonté d’impressionner les voisins sont deux concepts totalement incompatibles…

Le Touareg se présente en deux versions, VR6 et V8. Après avoir essayé la version VR6, le V8, malgré sa noblesse, se révèle moins intéressant. D’une cylindrée de 4,2 litres, il ne développe pas moins de 350 chevaux et un couple de 324 livres-pied. Voilà qui est amplement suffisant pour évacuer le 0-100 en quelque huit secondes et pour remorquer 3 500 kilos (7 700 livres). La douceur de ce moteur est proverbiale, de même que sa consommation démesurée de 17,1 litres aux cent pour le combiné ville-route. Le VR6 de 3,6 litres s’avère certes moins puissant avec ses 280 chevaux et 265 livres-pied de couple mais sa consommation plus raisonnable (15,1 litres aux 100 km tout de même !) nous incite à le privilégier, d’autant plus qu’il peut remorquer autant que le V8. Ayant gagné plusieurs chevaux et plus de couple par rapport à l’ancien 3,2, il ne prend qu’une demi=seconde de plus que le 4,2 pour parcourir le 0-100. Nos voisins américains ont droit à un V10 diesel de 310 chevaux mais la décision de ne pas importer ce modèle au Canada s’explique par l’arrivée prochaine (dans la mesure où début 2009 est « prochain » pour vous !) d’un V6 3,0 litres diesel ultrapropre, mieux adapté à notre marché. Les deux moteurs proposés chez nous sont associés à une transmission automatique à six rapports avec mode manuel. Cette boîte fonctionne de façon tout à fait transparente et possède même un mode Sport qui maintient les révolutions du moteur plus élevées pour plus de performances.

Route, hors route et piste

Si nous parlons de conduite hors route, les noms Jeep, Land Rover et Hummer viennent immédiatement à l’esprit des gens. Pourtant, le Touareg est encore une fois victime de son nom. Son rouage intégral 4Xmotion est l’un des plus sophistiqués qui soient. En plus de posséder une gamme basse, il est possible de verrouiller le différentiel central ou, en option, les différentiels central et arrière. Il y a même la possibilité de hausser la garde au sol de 80mm (3"), pour une hauteur maximale de 300mm, si le véhicule est équipé de la suspension pneumatique ajustable. Dans une virée effectuée lors d’un événement organisé par Volkswagen l’été passé, il était évident que le Touareg, même équipé de la suspension pneumatique et du différentiel arrière bloquant ne possédait pas les mêmes aptitudes qu’un Hummer par exemple, surtout en montée sur de la grosse roche concassée. Les pneus, de simples Continental quatre saisons, sont peut-être à blâmer. Mais, en général, le Touareg s’est montré fort compétent et peut en donner plus que ce que 95 % des acheteurs ne lui demanderont jamais.

Sur la route, le Touareg, six ou huit cylindres, fait preuve d’un comportement routier très relevé. En fait, il n’y a guère de différence entre la conduite des deux modèles. L’habitacle s’avère toujours silencieux même lors d’accélérations intempestives. Il est même possible de conduire cette grosse caisse de plus de 2300 kilos de façon presque sportive. Poussé un peu plus que de raison, le Touareg demeure étonnamment stable et ne démontre que très peu de roulis. Bien entendu, la liste des équipements de sécurité suffirait à remplir la moitié du présent Guide mais il convient de mentionner que le système de stabilité latérale vous ramène autoritairement dans le droit chemin. La direction est précise et possède un feedback très bien dosé.

Changements somme toute mineurs

Pour 2008, le Touareg a droit à quelques changements mineurs. La partie avant a été modifiée pour permettre l’utilisation de la nouvelle signature de Volkswagen, soit la calandre chromée (chrome brossé sur les modèles V8) qui s’intègre mieux, selon mon humble avis, à la grosse carrosserie du Touareg qu’aux Passat et Jetta. Aussi, de nouvelles couleurs ont été ajoutées. Le Touareg bénéficie d’une finition de haut calibre, autant à l’extérieur qu’à l’intérieur. La visibilité ne cause pas vraiment de problèmes. Les nombreux boutons et commandes tombent sous la main mais lorsqu’il fait froid, on aimerait que les boutons rotatifs du chauffage répondent plus rapidement. 

Les espaces de rangement sont suffisants à l’avant (il faut avouer que plus il y en a, plus on les remplit…) tandis que l’espace de chargement s’avère très accueillant. Le seuil de chargement est bas et les dossiers des sièges arrière s’abaissent pour former un fond plat. Par contre, leur manipulation n’est pas des plus aisées et une amélioration aurait été appréciée.

Aussi raffiné, luxueux et confortable que ses concurrents que sont les BMW X5, Acura MDX et Mercedes-Benz ML, et affichant des aptitudes sportives malgré son poids trop élevé, le Touareg bénéficie de très bons moteurs et de capacités hors route impressionnantes. De plus, sa fiabilité s’est améliorée. Mais pourquoi faut-il qu’il consomme autant ?

Feu vert

Moteurs performants, lignes équilibrées,
capacités hors-route, habitacle confortable,
équipement généreux

Feu rouge

Consommation désolante (V8), prix élevés,
poids important, moteur V8 plus ou moins utile,
fiabilité pas encore parfaite

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