Buick Allure, place à la Super

Publié le 20 février 2008 dans 2008 par Denis Duquet

Plusieurs spécialistes doutent encore de la pertinence de la décision de la direction de General Motors qui a sacrifié la division Oldsmobile et permis à Buick de survivre. Autrefois l’une des marques de prestige sur notre marché, Buick semble incapable de reprendre une place d’importance. Dans un considérable effort de réorganisation, plusieurs modèles ont été sacrifiés tandis qu’on annonçait l’arrivée de nouveaux modèles, notamment la LaCrosse qui est appelée Allure au Canada pour des raisons de « parlure québécoise ».

Finies les Le Sabre et Park Avenue, et place à l’Allure et à la Lucerne ! Vous conviendrez avec moi que le pari est loin d’être gagné et que les progrès ont été laborieux aussi bien au Québec qu’ailleurs. Au moins, cette année, la direction a eu la sagesse d’éliminer la fourgonnette Terraza et de remplacer le RendezVous par l’Enclave. Donc petit à petit, cette division est en train de développer sa nouvelle gamme de produits, et celle-ci est nettement en harmonie avec la vocation de voiture de luxe intermédiaire entre les Cadillac et les Pontiac. Quant à l’Allure, elle est quasiment dans une catégorie à part compte tenu de ses dimensions, de son équipement de luxe et de sa personnalité unique en son genre. La Toyota Avalon, la nouvelle Taurus ou encore la Chrysler 300 sont es concurrentes directes.

Le retour

Sans doute dans le but d’associer ce modèle avec le glorieux passé de la marque, la direction a décidé de ramener le modèle Super qui, comme son nom l’indique, est la version la plus huppée de la famille Allure. Cette appellation avait été utilisée par Buick de 1940 à 1958 avant d’être abandonnée. Elle servait à désigner des modèles plus prestigieux, du moins en général. Cette fois, la désignation Super est appropriée puisque la version affublée de ce nom est propulsée par un moteur V8 de 5,3 litres produisant 300 chevaux, une puissance suffisante pour boucler le 0-100 km/h en moins de six secondes ! Et pour s’assurer que sa consommation ne décourage pas les acheteurs, le moteur est doté d’un système de cylindrée variable qui désactive la moitié des cylindres lorsqu’il n’est pas en charge. Ce moteur a fait ses preuves par le passé et sa fiabilité ainsi que son rendement ne sont pas à mettre en doute. Il est toutefois décevant qu’il ne soit couplé qu’à une transmission automatique à quatre rapports. Ce qui est d’autant plus illogique que GM propose maintenant sur plusieurs autres modèles une boîte automatique à six rapports qu’il est difficile de critiquer. La suspension a été modifiée en fonction des capacités de performance de ce V8, tout en offrant un équilibre assez réussi entre la tenue de route et le confort.

Dernier détail à propos de la Super, elle se démarque par les célèbres prises d’air sur les ailes qui ont toujours été une caractéristique des Buick de la belle époque. Elles sont plus stylisées que précédemment et elles sont au nombre de quatre ouvertures de chaque côté. Bien entendu, ce modèle de haut de gamme partage avec les autres modèles  les diverses modifications apportées à la présentation extérieure.

Histoire de grille

De l’avis de Bob Lutz, le tzar du développement des nouveaux produits chez GM, la grille de calandre de la LaCrosse/ Allure manquait de punch. Cette année, cette situation est corrigée puisque l’Allure est nantie d’une nouvelle grille plus ou moins similaire à celle de l’Enclave, le nouveau VUS urbain de Buick. La grille de type cascade d’eau est plus proéminente et plus importante. Il s’agit du changement le plus visible, mais plusieurs retouches ont été apportées dans l’habitacle. Cela comprend une colonne de direction télescopique, un volant garni de cuir et un antivol de série. L’arrivée d’un volant réglable en hauteur et en profondeur permettra de trouver une bonne position de conduite, ce qui était très difficile sur le modèle 2007. La gamme Allure propose des versions pour tous les goûts. Pour l’acheteur traditionnel à la recherche d’une berline spacieuse six places affichant une silhouette classique, la CX fera sans doute l’affaire. La suspension est plus souple tandis que le moteur V6 de 3,8 litres est l’un des plus fiables jamais offert dans une auto. La CXL, toujours équipée du V6 de 3,8 litres, est un peu plus huppée.

Si le moteur V8 de la Super vous laisse indifférent, il est possible que la CXS avec son moteur V6 de 3,6 litres à doubles arbres à cames en tête vous attire. Ses 240 chevaux assurent un temps inférieur à huit secondes pour boucler le 0-100 km/h et sa technologie est à l’égale des meilleures japonaises. Il est malheureusement handicapé par la même boîte automatique à quatre rapports qui équipe toutes les autres Allure... Et compte tenu du prix de la CXS, plusieurs autres modèles concurrents s’offrent à notre choix.

Malgré ce bémol, cette Buick possède une plate-forme rigide, une suspension bien calibrée pour nos routes et son équipement de série est généreux selon la version choisie. Sans oublier que sa fiabilité est supérieure à la moyenne.

Feu vert

Silhouette équilibrée, version Super,
équipement complet, bonne finition,
tenue de route sans surprise

Feu rouge

valeur de revente incertaine, tableau de bord vieux jeu,
sièges avant plats, direction engourdie,
performances un peu justes (V6)

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