La Acura TL 2010: elle est excellente!

Publié le 11 octobre 2010 dans Essais par Dan Fritter

La marque Acura a quelque chose d’énigmatique. Maintenant âgée de 26 ans, la marque de luxe de Honda est née avant la Lexus et l’Infiniti, mais elle semble souffrir d’un manque d’identité face à chacune de ces marques. L’image de la Acura a déjà été rehaussée par de tels véhicules que la Integra Type-R et la voiture sport de renommée mondiale qu’on appelle la NSX, mais elle a été laissée de côté au cours des premières années du 21e siècle, quand la marque a vu son image de performance à la dure passer à la forme d’un véhicule utilitaire sport qu’est le modèle  multisegment MDX.

Mais lors de l’année du modèle 2010, il demeure une seule lumière vacillante à l’horizon pour la Acura. Ironiquement, la seule représentante de la marque Acura à survivre au 20e siècle est la TL, loin de ses ancêtres préhistoriques. En 2004, cette TL a échangé son confort de divan mobile pour la précision acérée dans les virages : cette TL de troisième génération s’est ainsi singularisée en tant qu’alternative de style et pratique par rapport à ses compétiteurs contemporains éternels, la BMW 3-series et la Mercedes C-class.

Cependant , avec l’arrivée de la BMW 3-series de cinquième génération juste un an après l’apparition de la troisième génération de la TL, les acheteurs éprouvaient de la difficulté à voir au-delà du châssis à traction de la Acura pendant que les critiques clamaient que le groupe motopropulseur traditionnel de Honda représentait plutôt un compromis comparé à la BMW. Actionnez les aiguilles du temps vers le futur et même l’apparence joliment agressive du modèle ressuscité de la Acura TL Type S ne pourra supplanter les lignes légendaires de la nouvelle BMW.

Ceci étant dit, nul ne pouvait s’attendre à ce que la pendule du temps aille si loin. Maintenant à la seconde année de sa quatrième génération, la nouvelle TL est tout sauf guindée ou un compromis quelconque. Portant un nez au style imposant et une carrosserie en tôle très ridée, cette nouvelle voiture est universellement aussi plaisante que celle de la Top Kill de BP, bien que dans le cas de la sportive coupée japonaise, ce soit une bonne chose.

Le nouvel ajout en appendice nasal ayant fait l’objet de maintes critiques, on ne peut ignorer la nature controversée de cette nouvelle TL, comme on ne peut ignorer son intrigue nouvellement trouvée. Selon l’angle d’observation,, l’allure de cette voiture change dramatiquement, à partir de la section arrière stylisée munie d’embouts de tuyaux d’échappement de style Capitaine Picard dans Star Trek et de feux arrière rouges à la Darth Vader jusqu’au pif exagéré de Cyrano de Bergerac, C’est là une voiture qui prendra du temps à être appréciée. Et de toutes façons, que vous la voyiez comme une sculpture sur roues ou que vous pensiez que c’est la chose la plus hideuse jamais créée, au moins vous y pensez.

Ouvrez la portière, cependant, et toute pensée controversée fera comme le Survenant, elle partira vers d’autres cieux plus propices. Cet intérieur, dominé par de grands pans de plastique de couleur argentée, n’est pas victime de la même affliction de joints mal enlignés et de faux pas que j’ai trouvé à bord de la ZDX testée récemment, avec ses matériaux mous et spongieux. Il procure quand même un niveau élevé de confort. En déplaçant les matériaux mous vers les endroits où ils sont nécessaires (appuie-bras, tableau de bord) et les gardant loin des endroits où ils ne le sont pas (console centrale, panneaux des portières) l’intérieur présente une allure bien assortie sans devoir sacrifier sa nature luxueuse.

De plus, la décision d’encadrer le tableau de bord à l’aide de plastique rigide permet au groupe instrumental de la console centrale de se situer juste au-dessus de la bordure argentée au niveau des genoux (l’intérieur de la ZDX était fabriqué de façon à ce que le plastique rigide du groupe instrumental central soit attaché à la mousse molle du tableau de bord), qui a l’effet plaisant d’élargir le groupe instrumental central. Cette caractéristique permet l’utilisation de boutons d’une taille plus grande, placés d’une façon beaucoup plus logique, ce qui rend l’opération du contrôle automatique du climat plus facile. Par contre, si je relevais le moindre détail déplaisant à mes yeux, je remettrais en question l’utilisation par les gens de Honda du bouton champignon à action poussée / tournée utilisé pour opérer leur système de navigation et de divertissement, car il demeure un peu trop hésitant et compliqué à mon goût.

Ce qui nous mène à l’aspect viande et patates de cette nouvelle TL. : la conduite. Pendant que les modèles précédents de la TL avaient réussi à impressionner quand venait le temps de mettre la pédale au métal au-dessus de leur classe de poids, il n’y avait aucune façon d’éviter le fait inévitable que les voitures à traction seront toujours un second choix en ce qui a trait à la performance face aux voitures à propulsion, affichées par la compétition. Mais avec ce modèle, les gens de Acura ont lancé un pavé dans l’engrenage en rendant disponible en option le système Super Handling All-Wheel Drive de Honda, disponible en extra sur le modèle TL. Et cet élément est vraiment significatif comme les gens de Acura l’auraient souhaité. Transparent dans son opération normale, ce système permet à la TL de maintenir une conduite à traction pour favoriser l’économie d’essence et assurer la légèreté de conduite pendant les situations de conduite normales, transférant la puissance de l’avant à l’arrière et de gauche à droite selon les circonstances.

Le point fort de ce système est sa capacité de détourner la puissance additionnelle au pneu extérieur arrière et empêcher le sous-virage, une prétention pleinement justifiée. Aucun regard du coin de l’œil n’est nécessaire vers l’affichage de la puissance fournie pour confirmer sa présence non plus, je l’ai constaté en appuyant sur l’accélérateur sur une voie d’accès rapide de l’autoroute. Alors que je m’attendais à des protestations hurlantes du moteur et à un arc de résistance de celui-ci, la grosse Acura s’est simplement mise à l’œuvre et s’est ramassée sur son centre de gravité. Grâce à l’emprise fournie par ses pneus 245-series Michelin Pilot Sport PS2, le fait de pousser davantage a livré une puissance de négociation des virages jamais soupçonnée, démontrant une attitude neutre face à tous les changements de direction. Bien sûr, comme tous les conducteurs de Mitsubishi Evo le savent, un bon système de conduite intégrale permettra de prendre de la vitesse dans les virages, mais le plus grand plaisir est d’appliquer les freins et c’est là que la TL ne déçoit pas.

Équipé d’une transmission manuelle à six rapports, ce véhicule peut déraper de l’arrière si vous appliquez les freins un peu fortement, pendant que le système de conduite intégrale vous sauvera la mise en un instant. Le fait de ramener la vitesse à un niveau légal n’était pas une déception non plus. Bien que ce véhicule ne procure pas beaucoup de rétroaction à haute vitesse, la conduite légère s’avère être un avantage dans les stationnements, où son rayon de braquage limité impressionne et permet une maniabilité facile. Et pendant que la taille élevée de son centre diminue quelque peu la visibilité, les piliers sont bien situés et de proportion adéquate. Le bruit venant de la route est presque inexistant et le gros moteur V6 de 3,5 litres est satisfait de rester en sixième rapport à égrener les kilomètres, rendant une excellente économie d’essence en le faisant, pourrais-je ajouter.

La tenue de route pourrait être considérée rigide par certains à cause de la combinaison de l’attitude sportive du véhicule et des pneus à profil bas, mais il est loin des compromis ou inconfortable et même les rues en macadam de Vancouver (oui, elles existent toujours) ne pourraient blâmer l’amortissement agressif de ce véhicule. Somme toute, il est surprenant de constater que l’Acura, la voiture la plus contestée au niveau du style, demeure une voiture aussi universellement plaisante. À la fois immensément capable et luxueuse, il reste un peu d’ADN de la vieille Acura quelque part.

Ressuscitée sous une nouvelle peau, mais possédant encore la même combinaison sans compromis de performance jumelée au côté pratique de tous les jours qui ont fait de la Integra et de la NSX de si formidables ennemis de leurs contreparties européennes, cette voiture s’affirme comme aucune autre Acura ne l’a fait depuis la Y2K. Utilisant le levier de la réputation irréprochable de Honda pour la fiabilité en plus de la valeur incroyable de la TL, il n’est pas difficile de comprendre pourquoi cette voiture est si populaire ici. L’addition du système de conduite intégral SH-AWD de Honda rendra ce véhicule encore plus attrayant aux acheteurs éventuels. Et au sujet de l’attrait, soyez assurés que si la beauté réside dans l’œil de l’observateur, la beauté de cette voiture est beaucoup plus profonde que l’épaisseur de sa peau.

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Acura TL 2010
Version à l'essai SH AWD
Fourchette de prix 39 990 $ – 44 490 $
Prix du modèle à l'essai CA$44,490
Garantie de base 4 ans/80 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 5 ans/100 000 km
Consommation (ville/route/observée) 12.3 / 8.1 / 12.1 L/100km
Options n.d.
Modèles concurrents Audi A4, Cadillac CTS, Infiniti G, Lexus IS, Lincoln MKZ, Volvo S60
Points forts
  • Performance impressionnante
  • Haut niveau de qualité
Points faibles
  • Conduite vague
Fiche d'appréciation
Consommation 4.0/5
Valeur subjective 4.5/5
Esthétique 2.5/5
Confort 4.0/5
Performances 4.5/5
Appréciation générale 4.0/5
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