Dodge Magnum, une voiture de BD
La première impression qui se dégage de la Dodge Magnum est que cette voiture sort tout droit d’une bande dessinée. Sa silhouette caricaturale, son arrière tronqué, son hayon arrière, son large pilier D, voilà autant d’éléments qui la démarquent de la nouvelle Charger lancée cette année. Et si vous ne suivez pas l’actualité du monde automobile, apprenez que la Chrysler 300 et la Dodge Magnum ont été lancées conjointement l’an dernier. La première était une berline et l’autre une familiale. Cette année, la Charger vient compléter le portrait de famille chez Dodge, tandis que Chrysler devrait nous proposer sa version familiale d’ici peu.
Mais ce ne sont pas nécessairement les silhouettes fort distinctives de ces deux voitures qui ont soulevé le plus les discussions, mais bien le retour à la propulsion. Après nous avoir vanté les mérites de la traction, les ingénieurs de la compagnie avaient remis cela avec leur concept de cabine avancée qui permettait d’augmenter l’habitabilité dans l’habitacle, voilà que ces dogmes sont rejetés d’un trait.
Si un tel renversement de situation est possible, c’est que les progrès techniques permettent d’offrir sur une propulsion les avantages de celle-ci sans pour autant en subir les désavantages. Parmi ceux-ci, il faut mentionner un comportement moins rassurant sur une chaussée dont le revêtement est de faible adhérence. L’arrière a alors tendance à se dérober. De nos jours, l’utilisation des systèmes antipatinage et de stabilité latérale vient corriger cette lacune. Et le fait de pouvoir concevoir des plates-formes très rigides dont l’empattement est vraiment long par rapport à la longueur hors tout de la voiture assure une meilleure habitabilité. Puisque la suspension arrière est plus rapprochée de l’arrière du véhicule, cela donne des places arrière nettement plus confortables. Il est donc plus facile de bénéficier des qualités inhérentes de la propulsion qui sont une direction plus précise, un comportement plus neutre dans les virages ainsi qu’un meilleur agrément de conduite. Pour résumer le tout, « c’est une question de feeling » comme le dit si bien le titre de la chanson de Fabienne Thibault / Richard Cocciante.
Une allure d’enfer
L’impact visuel de cette voiture est tel que nous sommes toujours estomaqués plusieurs mois après son arrivée sur nos routes. Il est impossible de dire si elle est laide ou jolie, mais elle ne laisse personne indifférent. Sa présence sur la route ne passe pas inaperçue mais, contrairement à la plupart des autos qui font tourner les têtes sur leur passage, la Magnum est également pratique. Son hayon arrière permet de loger des objets de tous formats dans la soute à bagages, et un point d’ancrage plus avancé du hayon permet d’avoir une ouverture plus grande. Cela compense ainsi la chute de la ligne du toit vers l’arrière.
Compte tenu des dimensions générales de cette grosse américaine, les occupants auront beaucoup d’espace à leur disposition tandis que le confort des sièges est légèrement au-dessus de la moyenne. Bonne nouvelle pour les occupants des places arrière : un lecteur DVD est dorénavant offert. Il est ingénieusement placé sur la console centrale avant. Il faut également mentionner que la qualité de la finition et des matériaux est satisfaisante. Par ailleurs, le tableau de bord est un peu fade. Ce qui explique sans doute pourquoi des éléments en aluminium brossé y ont été ajoutés afin de rehausser la présentation. Soulignons au passage que la position de conduite est correcte et que la visibilité 3/4 arrière n’est pas si mauvaise qu’on le dit.
Vroom ! Vroom !
L’un des arguments massue prêchant en faveur de la Magnum est son prix de base qui dépasse de peu la barrière des 30 000 $ et le vaste choix de moteurs. Le modèle SE est le plus économique de la gamme avec son moteur V6 2,7 litres de 190 chevaux couplé à une boîte automatique à quatre rapports. Vous ne pourrez pas prendre les virages sur les chapeaux de roues avec cette combinaison, mais les performances peuvent être qualifiées de correctes et la consommation de carburant raisonnable pour autant qu’on accepte ce modèle pour ce qu’il est : un véhicule pratique et économique.
En fait, le choix le plus rationnel est celui du SXT qui est équipé d’un moteur V6 3,5 litres de 250 chevaux associé à une boîte automatique à cinq rapports. Cette combinaison vous permet de boucler le 0-100 km/h en neuf secondes tandis que le rapport qualité/prix est excellent. Il y a bien entendu la version R/T équipée du moteur HEMI. Ce moteur V8 de 5,7 litres à cylindrée variable produit 340 chevaux. Vous admettrez que ça décoiffe pas à peu près ! Et si toute cette puissance vous inquiète pour la conduite hivernale, il est possible de commander ce modèle, de même que le SXT, avec une transmission intégrale à commande électronique. J’ai eu l’occasion d’en faire l’essai au cours de l’hiver 2005 et le système s’est révélé efficace et très transparent.
Finalement, pour les personnes qui ne se contentent pas de demi-mesures, il y a le Magnum SRT8 dont les 425 chevaux du moteur Hemi de 6,1 litres permettent de boucler le 0-100 km/h en 5,6 secondes et d’atteindre 160 km/h en 16,4 secondes. De quoi exciter le plus blasé des pilotes ! Cela va de soi que les pneus sont de 20 pouces tandis que les quatre freins à disque ventilés proviennent de chez Brembo.
Et le meilleur dans tout ça, c’est qu’on peu toujours transporter des madriers, des valises et que sais-je encore sans à devoir s’acheter un porte-bagages.
Feu vert
Choix de moteur
Version SRT8
Bonne habitabilité.
Intégrale optionnelle
Prix compétitif
Feu rouge
Dimensions encombrantes
Visibilité arrière
Silhouette controversée
Réticence à la propulsion
Écran LCD à agrandir