Lexus SC430, ascètes s'abstenir

Publié le 21 février 2008 dans 2008 par Denis Duquet

Chez Lexus, la direction ne souffre d’aucun complexe. Mieux encore, il arrive parfois de déceler un soupçon d’arrogance chez les employés... Comme on n’a pas de problème à afficher sa supériorité, il était nécessaire au tournant du siècle d’aller s’attaquer à la catégorie reine des voitures de grand tourisme, le roadster de luxe. Histoire d’aller croiser le fer avec les Mercedes-Benz SL, les BMW Série 6 et même la Cadillac XLR, la SC430 est devenue le porte-étendard de la marque. Malheureusement pour Lexus, si la marque a connu de grands succès avec d’autres modèles, son coupé de luxe n’arrive pas à ébranler la concurrence. En fait, il ne sert qu’à souligner les lacunes de cette division lorsque vient le temps de concevoir un produit faisant appel à la passion et au plaisir de la conduite.

Nautisme et menuiserie

J’ai eu la chance de côtoyer un compagnon de travail dont la tenue vestimentaire était l’égale de celle du regretté Claude Blanchard et qui s’était procuré une Lexus SC430 pour l’élégance de sa carrosserie. Devinez sa surprise quand les membres du Guide de l’auto lui ont fait savoir que cette voiture ressemblait plus à une embarcation de type runabout qu’à une voiture de luxe. Et lorsqu’il arrivait au travail au volant de sa SC430, plusieurs lui soulignaient qu’il était venu travailler en bateau ! Nous l’avons répété à maintes reprises, les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Mais force est d’admettre que la silhouette de cette Lexus fait l’unanimité. Les emprunts des stylistes à différentes voitures de la catégorie ont eu pour résultat final cette silhouette baroque qui suscite plus l’étonnement que la passion. Il faut tout de même ajouter que ce coupé est plus élégant une fois le toit rigide en place. D’ailleurs, ce dernier se rétracte dans le coffre en moins de 30 secondes et comme tous les autres accessoires du genre, il occupe une bonne partie du coffre...

Délaissons le design pour un instant, car la qualité d’assemblage et de finition de cette voiture est impeccable. La peinture, les interstices de la caisse, le choix des matériaux dans l’habitacle, vraiment, il est difficile de faire mieux. Les responsables de la conception de l’habitacle semblent avoir eu le feu vert pour utiliser les cuirs les plus fins et les bois les plus rares. Le tableau de bord est garni d’appliques en noyer de Californie, une essence de bois foncé qui ajoute au caractère luxueux de la voiture.
Par contre, au risque de me répéter, la finition et l’attention au détail ne peuvent masquer le fait que le design du tableau de bord oscille entre le rétro et le baroque. Heureusement que les sièges avant sont confortables, même si leur support latéral est moyen. Et je me demande toujours pourquoi les concepteurs de ces roadsters de luxe s’entêtent à nous offrir des sièges arrière qui sont trop exigus même pour un enfant de deux ans !

Le confort en premier

La SC 430 est une automobile dont plusieurs des éléments sont contradictoires. Par exemple, elle est propulsée par un moteur V8 de 4,3 litres d’une puissance de 288 chevaux, capable de boucler le 0-100 km/h en moins de sept secondes et assurant des reprises très sportives. Mais là s’arrête le caractère sportif de cette voiture. Si son moteur V8 se démarque par sa douceur et sa puissance, il ronronne dans un châssis qui a été conçu pour le confort et les balades à vitesse moyenne sur les grands boulevards. Il est certain que vous pourrez apprécier une randonnée sur une route sinueuse, mais à condition de ne pas trop vous énerver. Si jamais vous décidez d’enfreindre les lois, vous découvrirez très rapidement que le châssis manque de rigidité, ce qui ne convient pas nécessairement à une conduite sportive. Et puisque le volant manque de précision et que son assistance est trop généreuse, mieux vaut vous contenter de respecter les limites de vitesse et vous laisser bercer par l’impressionnante sonorité du système audio Mark Levinson.

Bref, en attendant la relève, cette SC430 doit faire avec et attirer ses acheteurs éventuels par sa finition sans faille, son équipement ultracomplet et la réputation de fiabilité à tout casser de la marque. Et pour en revenir à mon compagnon de travail qui s’était laissé convaincre de s’acheter une SC430, il nous a avoué qu’il ne pouvait pas laisser passer une telle aubaine, le prix demandé étant nettement en dessous du prix de détail suggéré par le manufacturier. Voilà un argument à prendre en ligne de compte si le vendeur vous propose un prix défiant toute concurrence !

S’il est vrai que ce roadster de luxe est en fin de carrière et dépourvu de toute aspiration sportive, cela n’empêche pas ses propriétaires de se déclarer entièrement satisfaits de leur achat. Ils en vantent la fiabilité, l’équipement de base plus que complet et une rassurante valeur de revente. Ce dernier élément se limite essentiellement aux États-Unis, là où le luxe et la réputation délirante de Lexus viennent éponger les restrictions que les Québécois ont à propos de la SC430.

Feu vert

Finition hors norme, toit rigide escamotable,
moteur ultra doux, équipement complet

Feu rouge

Silhouette discutable, tenue de route à revoir,
prix hors norme, places arrière symboliques,
dépassée par la concurrence

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