Chrysler Crossfire, charmante et séduisante !

La première fois que j’ai fait l'essai de la Chrysler Crossfire, j'avais eu, je l'avoue, un coup de foudre mineur. C'est vrai que la silhouette du coupé sport est exceptionnelle, et la conduite à la hauteur, mais il manquait un petit quelque chose de séduisant. Du moins le croyais-je puisque je n'avais eu la chance de conduire la nouvelle petite sportive que quelques heures durant. Avec le recul, et après un essai beaucoup plus approfondi, le changement est radical. Je suis en train de devenir un véritable adepte de ce petit bijou de Chrysler même si, objectivité oblige, elle a bien quelques défauts.

En matière de look, je maintiens ma position initiale. Que ce soit en version coupé ou en version cabriolet, la Crossfire est presque une œuvre d'art. Ses lignes exceptionnelles, la minutie que l’on a mise aux moindres détails en font une voiture qui attire les regards admiratifs à coup sûr.

À l’avant, le capot allongé est strié de lignes insérées directement dans le métal, ce qui confère au bolide un petit air félin. À l’arrière, les courbes rebondies et les feux surélevés donnent le petit côté affriolant recherché. Pour compléter le tout, un aileron s’élève doucement de l’arrière dès que l’on atteint 80 kilomètres à l’heure, ou simplement en poussant un bouton sur le tableau de bord. Le résultat aérodynamique est intéressant, mais il est encore plus réussi en matière d’esthétique.

Parenté germanique

Quand on se hisse dans l’habitacle, on a l’impression de s’enfoncer dans un autre monde. En fait, dès qu’on s’y assoit, on ressent bien toute la parenté existant entre Chrysler et Mercedes, et on se rend compte que la petite voiture assemblée chez Karmann a de très forts liens avec sa germanique cousine.

Il faut admettre que là aussi le design est une réussite. La ligne centrale du capot se poursuit jusque dans l'habitacle et s'inscrit dans le métal du tableau de bord, et même dans le pommeau du levier de vitesse.

Les commandes sont faciles à lire, simples à atteindre et pas trop compliquées non plus à utiliser. Les sièges sont confortables et s'ajustent aisément du bout des doigts. En revanche, les gens de grande taille éprouveront un peu de difficulté à glisser leurs longues jambes sous le tableau de bord où l'espace est un peu réduit. Et comble de malheur, le volant n'est lui-même pas inclinable, ce qui n'aide en rien à la cause.

Sur la route par contre, la Crossfire ne cède rien à ses rivales de luxe.

Moteurs à gogo

Sous le capot, un moteur V6 de 215 chevaux vrombit un joli ronron quand on le sollicite. Mais à moins d'insister avec une certaine force (on affirme que le cabriolet réalise le 0-100 km/h en moins de 7 secondes), il donnera parfois l'impression de s'essouffler légèrement à bas régime. On peut cependant contrer un peu cet essoufflement en utilisant la transmission manuelle à 6 vitesses qui répond tout de même avec précision et rapidité.

Fait à signaler, pour ceux que la puissance intéresse, la Crossfire est aussi en version haute performance SR-T 6, une véritable bombe de 330 chevaux.

Une fois le régime idéal atteint, la Crossfire actuelle offre des reprises qui sont plus qu'énergiques, et qui nous font regretter les départs un peu moins canon.

Parce qu'elle est génétiquement liée à la Mercedes, la Crossfire possède un impressionnant arsenal de système de sécurité, allant des coussins gonflables en tous genres aux systèmes électroniques du type contrôle de traction. On peut heureusement le désactiver, histoire de tirer le maximum d'un châssis d'une rigidité remarquable (même sur le cabriolet d’ailleurs), et d'une suspension d'une efficacité digne de mention. Le résultat : une voiture qui répond au doigt et à l'œil, et qui montre des qualités indéniables de sportive.

Même la direction, inspirée de la Mercedes SLK de première génération permet de compter sur une trajectoire d’une précision chirurgicale. Ajoutez à cela des pneus de bonne qualité (de 18 pouces à l'avant et de 19 à l'arrière), et vous aurez entre les mains un petit joujou qui ne cherche qu'à mordre au bitume, peu importe les circonstances.

La Crossfire est tellement bien réussie, qu'il n'est même pas nécessaire d'être un pilote exceptionnel pour la diriger de main de maître. L'équilibre parfait entre la puissance et le confort (sans oublier le look) rend la conduite d'une facilité déconcertante.

Et pour couronner le tout, souvenons-nous que la décapotable est équipée d’un système assez peu rapide (une vingtaine de secondes environ ce qui est très long quand la pluie se met de la partie). De plus, il faut tourner un loquet et pousser le toit vers le haut avant d'être activé par un bouton à l'intérieur. Mais le loquet, un peu mal conçu et mal situé, demande une certaine habitude avant de pouvoir l'apprivoiser. Ce toit limite aussi la visibilité trois-quarts arrière (comme dans presque tous les cabriolets) lorsqu'il est descendu.

Mais le jeu en vaut bien la chandelle, ne serait-ce que pour pouvoir rouler cheveux au vent ! Quant à la puissance ou à la rapidité du modèle, soyons francs, qui s'en soucie ?

Feu vert

Silhouette exceptionnelle
Direction précise
Finition de luxe
Comportement routier haut de gamme

Feu rouge

Visibilité arrière faible
Peu d’espace pour les jambes
Loquet de toit mal adapté
Moteur de base un peu juste
Régulateur de vitesse mal placé