Aston Martin Vantage, le grand virage

Publié le 22 février 2008 dans 2008 par Gabriel Gélinas

C’est fait, Ford s’est départi d’Aston Martin qui a été racheté par un consortium mené par David Richards, ex-patron de l’écurie de F1 BAR-Honda et toujours grand patron du groupe Prodrive. Voilà qui annonce un nouveau départ pour la célèbre marque anglaise qui a profité des largesses du géant américain pour moderniser ses installations, et qui mettra bientôt en chantier une berline sport inspirée de la voiture-concept Rapide dévoilée en 2006. Il sera donc intéressant de suivre de près l’évolution de cette marque dont le prestige est en progrès.

Pour l’heure, la gamme Aston Martin est essentiellement composée de coupés et de cabriolets, et la Vantage joue le rôle de modèle d’entrée de gamme, si on peut ainsi caractériser une voiture dont le prix de base est de 142,500 dollars, alors que la version cabriolet coûte 164,000 dollars… J’ai eu l’occasion de passer plusieurs journées avec l’Aston Martin Vantage au circuit Mont-Tremblant puisque nous avons fait l’acquisition de ce modèle pour le Challenge Trioomph afin de remplacer notre Aston Martin DB9 qui était beaucoup trop lourde, voire pataude, pour la conduite sur circuit.

Plus légère et agile

Comparée à la DB9, la Vantage s’est avérée beaucoup plus agile et à l’aise sur le circuit. De ce côté, c’est le jour et la nuit, tellement le comportement de ces deux coupés diffère malgré de grandes similitudes pour ce qui est des apparences. L’élément clé est bien sûr le poids réduit de la Vantage par rapport à la DB9 (1590 kilos versus 1710) ce qui a une incidence directe sur les distances de freinage de même que la vitesse de passage en virage. Aussi, la Vantage est un coupé à deux places, alors que la DB9 est un coupé 2+2, ce qui en fait une voiture plus compacte. Le fait que le moteur soit un V8 de 4,3 litres provenant de chez Jaguar mais modifié par Aston Martin joue également un rôle en vertu du fait qu’il est plus léger que le V12 de la DB9. Logé très en retrait sous le capot avant, cela aide pour ce qui est de l’équilibrage des masses de la Vantage. Livrant seulement 380 chevaux, ce V8 n’offre pas autant de puissance que certains autres moteurs comparables. Mais il est important de préciser que quatre-vingt-cinq pour cent du couple maximal de 302 livres-pied est disponible dès les 1500 tours/minute, ce qui donne un certain aplomb à la voiture lors de l’accélération initiale, même si la Vantage est un peu moins rapide qu’une Porsche 911 Carrera S pour le sprint de 0 à 100 kilomètres/heure. La sonorité du moteur évolue dès que le régime atteint les 5000 tours/minute, alors que le système d’échappement adopte une calibration différente, et l’effet produit est remarquable.

Un autre élément qui permet à la Vantage de se démarquer de la DB9, c’est que la petite Aston Martin est livrable avec une boîte manuelle habituelle avec levier de vitesse et pédale d’embrayage ou encore avec une boîte manuelle activée électroniquement au moyen de commandes au volant. La DB9 est plutôt équipée d’une boîte automatique avec convertisseur de couple, dont les rapports peuvent être changés eux aussi comme ceux de l’Aston Martin. Celles-ci sont donc semblables, mais les boîtes sont complètement différentes, celle de la Vantage étant beaucoup plus rapide et perdant moins de puissance lors du passage des vitesses. Sur le circuit, la Vantage n’est pas aussi rapide qu’une Porsche 911 Carrera S, l’allemande étant plus légère, ce qui est primordial pour rouler vite sur une piste. De plus, la Vantage demande une bonne pression sur la pédale de frein avant que l’on ne sente l’effet des étriers Brembo. Elle est donc beaucoup plus sportive que la DB9 qui est une véritable GT, mais elle souffre de la comparaison avec sa rivale directe qu’est la Porsche 911.

Belle gueule

Concernant son allure, la Vantage partage cette filiation propre aux voitures de la marque en adoptant des portières qui pivotent vers le haut lors de l’ouverture, ainsi que la calandre et les phares typiques des autres modèles Aston Martin. C’est un peu le même scénario pour ce qui est de l’habitacle où certains éléments ont été carrément repris de la DB9. Précisons que la Vantage se décline également en cabriolet, qui a été lancé à l’été 2007, et dont le poids est légèrement supérieur (80 kilos de plus que le coupé), puisque certains éléments de structure ont dû être ajoutés à la voiture afin de la rigidifier pour composer avec la perte du toit. De plus, la capacité du coffre du roadster est réduite à 144 litres, soit la moitié de celle du coupé, permettant au toit souple de venir s’y loger après les 20 secondes requises pour son repli.

Personne ne peut rester insensible à l’allure à la fois athlétique et élégante de la Vantage, qui est aussi très exclusive, Aston Martin ne produisant que 3000 voitures par année. Il est cependant dommage que cette « bagnole » ne puisse égaler ses rivales directes sur le plan des performances.

Feu vert

Disponibilité de la boîte manuelle, style intemporel,
sonorité du moteur,
exclusivité assurée

Feu rouge

Puissance un peu juste, prix relativement élevés,
freinage perfectible,
volume du coffre (roadster)

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