Chevrolet Corvette, cap sur 2009

Publié le 22 février 2008 dans 2008 par Gabriel Gélinas

À la suite du lancement de la plus récente génération de la Dodge Viper au Salon de l’auto de Detroit en janvier 2007, General Motors a choisi de poursuivre le développement d’une nouvelle version ultraperformante de la Corvette dont l’arrivée sur le marché est maintenant prévue pour l’année-modèle 2009. Son moteur serait un V8 de 6,2 litres suralimenté par compresseur et capable de livrer plus de 650 chevaux…

Cette bataille pour la suprématie en sol américain fait donc toujours rage, avec une escalade des données de performance à donner le vertige. Le nom de cette nouvelle version de la sportive américaine, qui sera produite en série limitée, n’est pas encore déterminé, mais les rumeurs vont bon train de ce côté. La voiture était appelée Blue Devil au début du programme de développement, mais le nom aurait évolué vers une nomenclature plus conventionnelle comme Corvette SS, ce qui respecterait la tradition établie chez Chevrolet pour désigner les versions plus performantes de ses modèles. Il est aussi possible que l’on assiste au retour du célèbre nom Stingray, longtemps associé à la Corvette, ou encore que la voiture soit simplement définie comme Corvette Z07, ce qui attesterait immédiatement sa suprématie sur l’actuelle Z06.

Un potentiel de performance énorme

Peu importe le nom retenu, il est clair que cette nouvelle version de la Corvette serait à la fois plus puissante et plus légère que l’actuelle Z06, ce qui laisse entrevoir un énorme potentiel de performance, car une telle voiture serait théoriquement capable d’abattre le 0-100 kilomètres/heure en 3,5 secondes. Si les 650 chevaux sont effectivement au rendez-vous, cela permettra à la Corvette d’aller jouer dans la cour des supervoitures en provenance d’Europe, pourvu que le châssis soit en mesure de transmettre efficacement toute cette puissance à la route. Pariez qu’il s’agit là d’un défi intéressant pour les ingénieurs actuellement chargés du développement des versions plus avancées des systèmes de contrôle électronique de la stabilité, et qui doivent composer avec le couple énorme de ce moteur. La suite des choses laisse entrevoir un dévoilement qui aurait probablement lieu au Salon de l’auto de Detroit en janvier 2008. C’est donc d’une histoire à suivre…

Pour l’heure, la Z06 assure la garde chez Chevrolet et, fidèle à la tradition établie, la puissance provient d’un moteur V8 à grande cylindrée (7,0 litres) dont les soupapes sont encore et toujours actionnées par des tiges-poussoirs. Les seules concessions faites à la haute technologie sont les bielles du moteur et les soupapes qui sont réalisées en titane. Au premier contact, j’ai été surpris par la rapidité de la montée en régime de ce moteur à très grande cylindrée qui livre sa pleine puissance à 6300 tours/minute et dont la plage de couple maximal de 400 livres-pied est très large puisque disponible de 2400 à 6400 tours/minute.

Sur la piste

Pendant que je bouclais quelques tours de circuit, la suite des choses a cependant été un peu moins heureuse. La Z06 a beau être très légère et dotée d’un moteur très performant, on ne peut pas dénaturer l’engin qui demeure une propulsion avec moteur à l’avant et qui est par conséquent sujet au sous-virage en entrée de courbe. Bien que j’aie tenté d’adapter mon style de pilotage pour contrer cette tendance, elle a persisté au point de saper un peu ma confiance dans les courbes rapides du circuit triovale. J’ai donc trouvé qu’il était parfois difficile de « lire » les réactions du châssis dans certaines sections du circuit, et surtout de prévoir l’intervention du système de contrôle électronique de la stabilité. J’avais pourtant pris soin de régler ledit système au mode « compétition », autorisant le conducteur à faire glisser la voiture en virage et n’intervenant qu’au moment critique. Je suis convaincu que j’aurais pu mieux apprivoiser la Z06 si j’avais eu le temps de rouler plus longtemps avec elle… Elle ne m’a pas donné ce sentiment de confiance que je retrouve immédiatement au volant d’une Porsche 911 ou d’une Ferrari F430, peut-être parce qu’elle m’a paru plus lourde qu’elle ne l’est en réalité.

Les tours sur circuit m’ont également permis de relever une certaine lacune concernant les sièges qui n’offrent pas un excellent soutien latéral puisqu’ils semblent avoir été conçus pour des gabarits beaucoup plus larges que le mien. En conduite quotidienne, la Z06 est d’une facilité déconcertante malgré son potentiel de performance très élevé. L’embrayage ne demande pas un effort excessif et les changements de vitesse se font aussi facilement que sur une berline ordinaire. Il faut simplement apprendre à composer avec une visibilité réduite vers l’arrière, ce qui est le lot d’à peu près toutes les sportives de haut calibre. Il ne fait pas de doute que la Z06 est une voiture d’exception et qu’elle est capable de rivaliser avec les ténors de la catégorie, seulement, la communication entre le pilote et le châssis n’est pas aussi évidente qu’avec certaines autres voitures exotiques. Voilà pourquoi je recommanderais fortement aux acheteurs de s’inscrire à un cours de pilotage avant de tenter d’exploiter les performances de la Z06 dans l’environnement contrôlé d’un circuit fermé.

Feu vert

Puissance moteur, voiture très légère,
technologie de pointe

Feu rouge

Châssis peu communicatif, manque de soutien latéral des sièges,
visibilité réduite vers l'arrière

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