Infiniti QX56/Nissan Armada, visions de grandeur

Publié le 22 février 2008 dans 2008 par Denis Duquet

Lorsque Carlos Goshn est devenu le grand patron de Nissan, il a décidé de développer des VUS de grande taille afin de permettre à ce constructeur de profiter de la manne que représentait cette catégorie à l’époque. S’ils sont devenus les mal-aimés du marché, il faut se souvenir qu’il n’y a pas si longtemps, ces gros utilitaires sport étaient très demandés et généraient des profits intéressants. Et s’il faut se fier au gabarit du QX56 et de l’Armada, on ne peut que conclure que Monsieur Goshn voyait grand. Pour développer ces tout-terrain de façon la plus économique qui soit, les ingénieurs de Nissan ont imité leurs confrères des autres compagnies automobiles : ils ont utilisé le châssis d’une grosse camionnette, dans ce cas, ce fut le Nissan Titan. Avec son robuste châssis de type échelle et ses dimensions imposantes, il représentait la plate-forme idéale pour développer un nouveau produit. D’autant plus que cette camionnette venait tout juste d’être commercialisée. Pour améliorer le produit, l’essieu arrière rigide a été remplacé dans les deux cas par une suspension arrière indépendante.

Prenez vos aises !

Une chose est certaine, ces deux véhicules, identiques sur le plan des dimensions et de la mécanique, plairont aux plus claustrophobes d'entre vous car une fois à bord, vous avec de l’espace, beaucoup d’espace. En effet, l’habitacle ne vient qu’en une seule taille : xxxxl. Ce qui signifie que les six ou sept occupants ne se sentiront pas à l’étroit bien que la troisième banquette soit réservée à des personnes fluettes. Si vous voulez offrir le maximum de confort à vos passagers, il est plus sage d’opter pour des sièges baquets à la rangée médiane. C’est beaucoup plus confortable.

Dans le but de réaliser des économies d’échelles, le QX56 et l’Armada se partagent pratiquement tout et sont d’ailleurs assemblés à la même usine, à Canton dans le Mississippi. Ce qui signifie que le modèle Infiniti hérite des plastiques bon marché de la Nissan... Et on aura beau vous offrir un équipement de série fort complet et la sellerie en cuir, ces plastiques durs sont une tache au dossier du QX56. Par ailleurs, si l’Infiniti est livré tout garnie de série, l’Armada est plus chiche à cet égard. Et le coût des options risque de la pénaliser si vous vous emballez à propos de certaines options qui vous semblent indispensables et qui feront grimper la facture. Si tel est le cas, le QX56 peut s’avérer un meilleur achat.

La silhouette de ce duo est similaire d’un modèle à l’autre à l’exception des feux de route, des grilles de calandre et de quelques détails d’aménagement. Les deux se partagent également un tableau de bord très étroitement dérivé de celui de la camionnette Titan. Sans être moche, c’est plus fonctionnel qu’autre chose. Bien entendu, la version Infiniti remplace le plastique du Nissan par des appliques en bois véritable qui ressemblent à du… plastique !

Ami des pétrolières

Il n’est pas surprenant de constater que le moteur choisi est le même que celui utilisé sur le Titan, soit un imposant moteur V8 de 5,6 litres à doubles arbres à cames en tête et produisant 320 chevaux. Mais le plus impressionnant est son couple de 393 lb-pi. En fait, je dis des faussetés ! Le plus impressionnant n’est pas le couple de ce moteur, mais sa consommation qui est de 18 litres aux 100 km officiellement, mais qui dépasse souvent le seuil des 20 litres aux 100 km lorsque chargé ou si on y attelle une remorque. En passant, la capacité de remorquage est de 4 057 kg. À ce chapitre, les moteurs V8 de General Motors sont quasiment exemplaires avec une consommation de carburant qui est au moins inférieure de 20 % en moyenne. Et comme si ce n’était pas assez, ce gros moteur de 5,6 litres s’abreuve au super.

Si cela ne vous décourage pas, vous serez quand même heureux d’apprendre que l’un ou l’autre de ces mastodontes se débrouille pas mal sur la grand-route. Le confort est relativement bon tandis que la sensibilité aux vents latéraux est perceptible, mais pas dramatique non plus. Par contre, rouler en ville avec un tel engin suppose que vous n’êtes pas effrayé par la circulation dense, que vous êtes un as du stationnement parallèle et que vous faites confiance à vos rétroviseurs extérieurs qui sont de dimensions très généreuses soit dit en passant. En outre, vous devrez vous habituer à un diamètre de braquage imposant, ce qui demande un certain doigté en ville. Ajoutez les dimensions encombrantes de l’un ou de l’autre véhicule et vous n’avez plus envie de demeurer en ville.

Pendant que vous vous échinez dans la circulation, vos passagers sont confortablement assis et bénéficient d’une habitabilité hors-norme. Toutefois, les enfants auront de la difficulté à monter à bord tant le seuil des portières est élevé. Et si la soute à bagages est littéralement caverneuse, le seuil de chargement est élevé et il faut avoir les bras forts pour y placer des objets lourds. C’est probablement la raison du mot sport dans VUS. À ce chapitre, aussi bien l’Armada que le Titan se débrouillent correctement en conduite hors route, mais leurs dimensions sont parfois un handicap.

Bref, le dicton qui veut que plus c’est gros, meilleur c’est ne s’applique pas avec ces deux VUS.

Feu vert

Moteur puissant, cabine spacieuse,
bonne capacité de remorquage, équipement complet,
finition améliorée

Feu rouge

Consommation impressionnante,
encombrement garanti, prix élevé,
conduite urbaine déconseillée

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