Mazda CX-9, une Mazda historique

Publié le 24 février 2008 dans 2008 par Denis Duquet

Non seulement la CX-9 est-elle la plus grosse Mazda jamais fabriquée, mais c’est également la plus luxueuse. Pourtant, il ne s’agit pas d’une grosse berline de luxe, mais d’un élégant VUS capable d’affronter différentes conditions de route. Signe des temps, le marché des berlines est plafonné, celui des véhicules multifonctions à la hausse. Et l’arrivée de la CX-9 n’est pas le fruit du hasard puisqu’elle suit les traces de la très populaire CX-7, nommée véhicule de l’année par Le Guide de l’auto 2007. Et même si les deux possèdent une silhouette plus ou moins similaire, il serait erroné de conclure que la CX-9 n’est rien d’autre qu’une version allongée de la première. Elle est beaucoup plus que cela. Il suffit d’ailleurs de placer ces deux Mazda côte à côte pour voir la différence. Non seulement la CX-9 est plus grosse, mais sa partie avant est fort différente.

Modèle unique

Si la CX-7 est en fait dérivée de la Mazdaspeed 6 dont elle emprunte la plate-forme, le rouage intégral et le moteur; la CX-9 est élaborée à partir de la plate-forme du Ford Edge et du Lincoln MKX. Mais, là encore, il ne faut pas croire à une simple duplication entre ces modèles. La Mazda est plus longue de 357 mm tandis que son empattement a un avantage de 51 mm par rapport à ses consœurs de chez FoMoCo. Ce qui lui permet d’offrir une troisième rangée de sièges alors que les deux américaines se contentent de proposer cinq places. Toujours au chapitre des différences, la CX-9 est assemblée au Japon et sa boîte automatique à six rapports est fournie par Aisin tandis que le tandem Edge/MK X utilise une transmission fabriquée par Ford.

Toutefois, les trois se partagent le même moteur V6 de 3,5 litres qui a été développé par Ford et produit par cette compagnie. Ils sont virtuellement identiques sauf que celui de la CX-9 dispose de deux chevaux de moins que celui des nord-américaines. Cette différence s’explique sans doute en raison d’un passage d’admission d’air plus restrictif sur la japonaise. Un détail d’importance quand on connaît les fluctuations des prix , ce V6 n’exige pas du super, ce qui permet d’économiser à la pompe. La consommation moyenne observée lors de notre test hivernal a été de 13,6 litres aux 100 km. Le Ford et le Lincoln ont été testés au cours de la même période et leur moyenne est similaire. Par contre, les données de l’ÉnerGuide sont de   ?? litres aux 100 km.

Luxe et confort

Pour éviter que la CX-9 vienne nuire à la CX-7, il faut qu’elles se démarquent. La première propose un moteur V6, l’autre un quatre cylindres turbocompressé. Et le plus gros des deux peut transporter sept personnes au lieu de cinq. Voici comment on accède à la troisième banquette : il suffit de faire basculer vers l’avant le dossier de la banquette médiane pour que celle-ci s’avance automatiquement afin de faciliter l’accès à l’arrière. Comme vous pouvez le constater, l’opération est relativement facile et, une fois installé, ce n’est pas trop mal, du moins pour les enfants et les adultes de petite taille. Bien entendu, dès la troisième rangée déployée, l’espace pour les bagages est limité. Et détail à souligner, ces places arrière sont de type cinéma et sont surélevées par rapport aux autres. La visibilité vers l’avant est très bonne et les glaces latérales assez généreuses pour qu’on ne se sente pas prisonnier.

Et compte tenu de sa position de véhicule de luxe dans la gamme Mazda, la CX-9 n’est pas chiche en fait d’équipements de série. La gamme se décline en version GS et GT, la seconde étant la plus luxueuse des deux. Celle-ci est équipée de série de roues de 20 pouces tandis que la GS roule sur des pneus de 18 pouces. La GT offre en équipement de base des phares à décharge à haute intensité (HID) au xénon, des phares antibrouillard, des appliques en similibois sur le tableau de bord, le garnissage en cuir, des sièges avant chauffés et un toit ouvrant vitré à commande électrique. Un système de navigation par satellite et le groupe « divertissement » peuvent être également demandés. Sans vouloir faire une numération par le menu détail, la GS est tout de même bien équipée puisqu’un seul moteur et une seule transmission sont au catalogue. Par contre, l’intégrale peut être commandée en option autonome. Vous pouvez l’obtenir sans être obligé de payer pour d’autres accessoires qui vous sont imposés.

Mais une liste d’équipements de série, toute complète soit-elle, doit également s’intégrer dans un habitacle à la hauteur des attentes des acheteurs. Déjà, la CX-7 a mérité des commentaires élogieux l’an dernier aussi bien en raison de son design intérieur que pour la qualité des matériaux et de la finition. Comme c’est pratiquement toujours le cas chez ce constructeur, autant les matériaux que la finition sont supérieurs à la moyenne. Le tableau de bord est bien dégagé et la pièce maîtresse de sa présentation est ce centre de commande vertical logé en plein milieu de la planche de bord. Sur les versions qui en sont équipées, on retrouve l’écran de navigation LCD qui se transforme en écran vidéo. Métamorphose utile pour afficher la vue de la caméra de recul qui est actionnée dès que le levier de vitesse est positionné en marche arrière. Ce gadget est très pratique et contribue à la sécurité, mais il faut le nettoyer presque quotidiennement en hiver puisque l’objectif de la caméra placé tout près de la plaque d’immatriculation se salit rapidement... Comme sur la majortité des véhicules dotés d’écrans semblables, des boutons de commande montés de chaque côté permettent de régler la climatisation, le système audio, la navigation, etc. Il faut également ajouter que la position de conduite est très bonne tandis qu’un repose-pied très large amplifie le confort sur de longues distances.

Assurance route

Pour vous expliquer la différence entre la CX-7 et la CX-9 au chapitre du comportement routier, il suffit de décrire la première comme étant la sportive de la famille et la seconde comme un véhicule de grand tourisme à traction intégrale. Je vous mentirais si je vous avouais que je préfère la « 9 » à la « 7 ». Cette dernière est moins raffinée en fait de confort, d’insonorisation et d’équipement, mais ses sensations de conduite sont plus sportives et plus directes. Autant de qualités que j’apprécie en priorité.

Mais si vous recherchez tenue de route, confort et équilibre général, la CX-9 a le dessus. Et il ne faut pas oublier qu’elle peut confortablement transporter deux personnes de plus. L’équipement de série est également plus cossu et plus complet. Pour certains, et ils sont certainement plus nombreux que vous ne le croyez, son gabarit plus imposant représente un atout. Il faut ajouter à cette liste des considérations d’ordre esthétique qui ne sont pas à négliger, surtout en fait de présentation intérieure. La CX-7 est exemplaire, mais sa grande sœur nous en donne davantage. Et si elle ne possède pas la nervosité de cette dernière, la CX-9 l’emporte au chapitre du silence de roulement. Le moteur V6 est adéquat et il aurait été superflu d’offrir un V8 dans cette catégorie. Les accélérations et les reprises sont correctes alors qu’il faut entre huit et neuf secondes pour boucler le 0-100 km/h et une seconde de moins pour exécuter le 80-120 km/h. Pour avoir conduit les Edge/MKX et la Mazda, je peux affirmer que la transmission de cette dernière se charge de passer les rapports plus rapidement que ses vis-à-vis made in USA.

Et malgré son gabarit plus imposant que ces dernières, il’impression de « grosseur » — surtout ressentie lors de la conduite de l’Edge — ne se fait pas sentir au volant de la Mazda. Ce n’est pas aussi nerveux que la CX-7, mais la tenue en virage est bonne et le feedback de la direction adéquat.  Le fait que celle-ci soit à assistance variable contribue à négocier les virages avec plus de précision tout en n’étant pas intimidée pendant des manœuvres de stationnement. Bref, la Mazda CX-9 est un multisegment capable de tout faire ou presque. Il ne faut toutefois pas se leurrer en croyant qu’il s’agit d’un gros tout-terrain sept places ! Cette Mazda n’en a ni les aptitudes, ni la mécanique et encore moins la robustesse. C’est le genre de véhicule qui plaira aux amateurs de la marque, à ceux qui apprécieront son style ou encore son équilibre général.

Feu vert

Groupe propulseur bien adapté, un vrai sept places,
traction intégrale en option, équipement complet,
suspension confortable

Feu rouge

Direction aseptisée, roulis en virage,
roues 20 pouces onéreuses à remplacer,
agrément de conduite mitigé

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